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Cantine scolaire : face à l’inflation, les parents refusent de baisser la qualité et de payer plus cher

Pour la  quatrième année consécutive, Max Havelaar/Opinion Way décrypte les tendances de consommation alimentaire responsable dans son baromètre consacré aux cantines. Il en ressort que dans un contexte d’inflation, les parents refusent le dilemme entre baisser l’exigence durable (13%) ou payer plus cher pour la maintenir (21%) au profit d’adaptations pragmatiques (65%). 

93% des Français sont favorables aux démarches d'alimentation durable de leur commune, 90% veulent maintenir l’obligation de la loi Egalim de proposer des produits durables et de qualité, nous enseigne, sans grande surprise, un baromètre Max Havelaar et Opinion Way publié le 24 novembre 2022 (1)Les résultats du sondage concernant le contexte d’inflation des prix lié à la guerre en Ukraine sont revanche plus instructifs : les parents refusent le dilemme entre baisser l’exigence durable (13%) ou payer plus cher pour la maintenir (21%) et préfèrent de loin des adaptations pragmatiques (65%). Ainsi plus d’un parent sur dix envisagerait de mettre moins souvent ses enfants à la cantine (13%). Mais c'est surtout la rationalisation des quantités achetées pour limiter le gâchis que les parents privilégieraient parmi les moyens de compenser les effets de l’inflation (25%). Une piste qui est effectivement déjà explorée par plusieurs collectivités (voir notre article du 9 septembre 2022). En cohérence avec l’aspiration au local et aux circuits courts, 93% des Français sont "favorables", dont 42%, "tout à fait favorables", à l’engagement de leurs collectivités locales dans une démarche d’alimentation durable impliquant aide aux producteurs, engagements de qualité des produits des cantines ou encore sensibilisation des enfants, révèle encore le baromètre. 

Que savent les parents de la cantine ?

Les parents d’enfants âgés de 7 à 17 ans interrogés sont "globalement satisfaits de la nourriture servie dans les cantines scolaires de leurs enfants, bien qu’une certaine réserve demeure", peut-on lire dans le communiqué de Max Havelaar/Opinion Way. En effet, près des trois quarts des parents estiment que la nourriture dans la cantine de leur établissement scolaire est équilibrée (76%), mais seulement 20% d’entre eux sont "tout à fait d’accord" avec cette affirmation. 76% des parents estiment que cette nourriture est "bonne pour la santé de leur progéniture" mais seulement 18% des parents interrogés considère qu'elle l'est "tout à fait".
67% des parents interrogés jugent la nourriture de la cantine "abordable financièrement" mais seuls 18% abondent "tout à fait en" ce sens, "nuançant ainsi leur approbation", précise le communiqué. À noter également que deux tiers des parents ont le sentiment que leurs enfants apprécient la nourriture servie au réfectoire, 62% estiment qu’elle est appétissante mais 16% uniquement en sont "tout à fait" convaincus.

Manque de communication des établissements scolaires ? 

Au-delà des qualités perçues de l’alimentation à la cantine, c’est également son caractère responsable qui a été évalué : 63% des parents interrogés croient savoir que la nourriture servie à la cantine où déjeunent leurs enfants est responsable (bio, locale, équitable…), mais moins d’un parent sur cinq (18%) en est "tout à fait" certain. Les auteurs de l'étude émettent cette hypothèse : "cette incertitude peut s’expliquer par le manque de communication des établissements" : près d’un tiers des parents ignorent si l’école de leurs enfants leur propose à la cantine des produits locaux (27%), made in France (31%) ou encore issus du commerce équitable (37%).

En parallèle, 32% des parents affirment que l’école ne communique pas sur le sujet de la cantine. Et seuls 18% à 30% des parents connaissent les initiatives responsables mises en place par l’école de leur enfant grâce "à des informations que cette dernière partage via son site internet ou de l’affichage", enseigne le baromètre. 

On retiendra également de l'étude que "les parents attendent avant tout des cantines scolaires de leurs enfants qu’elles proposent davantage de produits locaux (56%) et made in France (38%) mais aussi frais et non-transformés (48%)". Autant d'objectifs qui sont déjà inscrit dans la loi Egalim qui impose, rappelons-le, depuis le 1er janvier 2022 aux établissements de restauration collective publique de proposer au moins 50% de produits durables et de qualité dont au moins 20% de produits bio. Reste à savoir en effet si ces objectifs ne vont pas être revus à la baisse dans un contexte d'inflation du prix des denrées alimentaires liée à la guerre en Ukraine...
 

(1) Les interviews pour l'étude ont été réalisées du 30 septembre au 17 octobre 2022 auprès de deux échantillons constitués selon la méthode des quotas : l'un de 2.320 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ; et l'autre de 520 enfants, représentatif de la population des enfants âgés de 7 à 17 ans.