Grands événements sportifs - Candidature Paris 2024 : la carte des sites olympiques s'affine
Alors que l'annonce officielle de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024 doit être faite ce mardi 23 juin à midi à la Maison du sport français, siège du CNOSF (Comité national olympique et sportif français), que sait-on aujourd'hui des critères qui présideront aux choix des sites présentés dans le dossier français ? Si le stade de France de Saint-Denis sera l'épicentre de futurs Jeux parisiens, de nombreuses propositions de sites sont encore en discussion au sein de l'association quadripartite (mouvement sportif, Etat, région Ile-de-France et ville de Paris) qui porte le dossier.
"Le principe est que c'est à l'association, et principalement au mouvement sportif, de choisir des sites conformes aux cahiers des charges du CIO [Comité international olympique, ndlr]", explique Francis Parny, vice-président de la région Ile-de-France chargé du sport. Parmi les principaux sites qui aujourd'hui encore restent à déterminer, figurent le village olympique, le centre des médias, la piscine et plusieurs salles de sports collectifs ou de combat.
Village : un legs au-delà des logements
En ce qui concerne le village olympique, le CIO exige une proximité par rapport à certains équipements, dont le stade principal, avec un maximum de 30 minutes de transport pour les athlètes. "Mais nous avons intérêt à ce que ce soit moins", ajoute Francis Parny. La piste du Val-de-Marne étant abandonnée, il reste trois sites possibles, tous situés en Seine-Saint-Denis : Pleyel (Saint-Denis), le parc de l'Aire des Vents (Dugny) et Aulnay-sous-Bois, sur une partie des terrains des usines Citroën jouxtant des parcs. "Il faut voir la disponibilité des terrains [quelque 80 hectares seraient nécessaires, ndlr], si cela nécessite des expropriations et quel programme d'habitations peut-on envisager après le village", décrypte Francis Parny. Car la question du legs sera bien entendu essentielle. Sur le village, le legs ne sera pas forcément constitué que de logements. En fonction des sites, il peut être envisagé de "pacifier" des autoroutes en les transformant en boulevards urbains. Les aménagements pour le déplacement des athlètes peuvent encore permettre d'envisager de futures pistes cyclables. "Et même la transformation du village en habitations se discute, assure Francis Parny. Il faut réfléchir à d'autres fonctionnalités que des habitations individuelles : foyers de jeunes travailleurs, université, même si ce n'est pas à l'ordre du jour."
Autre équipement qui devra trouver une seconde vie à l'issue d'éventuels Jeux olympiques : le centre des médias. "Si on trouve des gens dans le secteur privé intéressés par la réalisation d'un tel centre qui permet ensuite d'avoir une activité, on touche le gros lot", confie Francis Parny. La clé ici sera de déterminer un environnement qui rende ensuite incontournables les installations pour le secteur des technologies en raison des importants investissements en communications réalisés.
Piscine : éviter un "monument" nuisible au développement durable
Enfin, pour ce qui est des équipements sportifs proprement dits, la réflexion se resserre également. Tout d'abord, la grande piscine olympique qui fait tant défaut à la France et que la Fédération français de natation réclame depuis longtemps pourrait accoucher… de deux projets différents. "Ce choix pourrait permettre d'avoir une réalisation moins monumentale et d'être plus dans le développement durable, avec des équipements qui pourraient être réutilisés", plaide Francis Parny. Ensuite, côté grandes salles, les projets plus ou moins viables de Sarcelles et de Tremblay-en-France, tout comme le futur stade de la Fédération française de rugby à Evry, ne feront pas partie des sites présentés. "L'association va être très prudente avant d'inclure dans la candidature des équipements dont on ne sait pas s'ils vont être réalisés, pointe Francis Parny. En revanche, l'Arena 92 de Nanterre sera utilisé. La première pierre a été posée. On peut l'inclure dans la candidature." Enfin, quatre à cinq structures temporaires pouvant rassembler jusqu'à 5.000 personnes sont désormais à l'ordre du jour.
Reste à financer cette candidature estimée à 60 millions d'euros pour couvrir les frais du travail réalisé entre le dépôt de la candidature, à l'été 2015, et septembre 2017, date à laquelle le CIO choisira la ville-hôte des Jeux de 2024. Alors que Denis Masseglia, président du CNOSF, avait annoncé en novembre dernier "un financement innovant ne faisant pas appel au moindre euro d'argent public", on sait déjà que cette promesse ne sera pas tenue. Les collectivités publiques – Etat, ville de Paris et région Ile-de-France, à égalité – devraient y aller chacune d'une contribution de quelque 10 millions d'euros, tandis que celle du mouvement sportif tendra également vers les 10 millions… sans que l'on sache encore comment il s'y prendra. Le secteur privé sera quant à lui appelé à participer à hauteur de 20 millions. Sans quoi la part des pouvoirs publics ne pourrait que s'accroître…