Sport - En 2015, les politiques sportives seront marquées par la candidature de Paris aux JO... ou pas
Service minimum, ainsi pourrait-on qualifier la prestation du secrétaire d'Etat aux Sports, ce mardi 27 janvier lors de la cérémonie des vœux à la presse. A l'occasion de ce rituel qu'il animait en compagnie de Patrick Kanner, son ministre de tutelle, et de Myriam El Khomri, secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, Thierry Braillard s'est en effet contenté de rappeler quatre objectifs pour l'année à venir, sans annoncer de nouveauté.
Pour le secrétaire d'Etat aux Sports, le premier objectif de 2015 consistera à décliner la notion de "sport et citoyenneté", notamment à travers la lutte contre les inégalités par le sport, une antienne ministérielle reprise ces dernières années ministre après ministre, secrétaire d'Etat après secrétaire d'Etat. En 2015, ce sera aussi une façon de conjuguer le mot d'ordre du gouvernement, rappelé par Patrick Kanner, autour de la "mobilisation républicaine au service de l'égalité".
Cette politique visera à mettre "plus de sport là où c'est nécessaire, dans les quartiers populaires". Des propositions seront étudiées de façon à aboutir d'ici début mars à un plan d'actions qui sera présenté au comité interministériel de la ville. "Nous croyons fondamentalement au sport pour cette intégration sociale", avait dit Patrick Kanner, en introduction à la cérémonie des voeux. "Mais il ne suffit pas de construire des infrastructures. Encore faut-il que ces infrastructures vivent, permettent aux jeunes qui sont dans des quartiers difficiles de pouvoir pratiquer leur sport dans les meilleures conditions", a ensuite commenté Thierry Braillard, sans apporter plus de précision.
Apprentissage, Jeux olympiques et décentralisation
La seconde priorité sera de traduire dans la loi le rapport à venir sur le statut des sportifs de haut niveau. Le troisième objectif visera, lui, à renforcer la relation entre sport, économie, emploi et apprentissage, en doublant notamment par deux le nombre de contrats d'apprentissage dans ce secteur (lire ci-contre notre article du 23 janvier 2015). "C'est une filière qui emploie, qui crée de la richesse, et qui a besoin d'être soutenue", a précisé le secrétaire d'Etat.
Enfin, la quatrième priorité énoncée par Thierry Braillard tient d'une hypothèse pour laquelle il ne souhaite pour l'heure pas se mouiller : la candidature de Paris à l'organisation des Jeux olympiques de 2024 (lire ci-contre notre article du 4 novembre 2014). "Le 12 février, Denis Masseglia et Bernard Lapasset vont remettre un rapport à Anne Hidalgo, maire de Paris. On ne sait pas ce qu'il y aura à l'intérieur. Si ce rapport était positif, ce que je souhaite à titre personnel, ce que souhaite aussi le président de la République, nous aurons peut-être du travail pour accompagner cette démarche", a précisé Thierry Braillard, s'empressant d'ajouter qu'"il est bon de toujours rappeler que c'est le mouvement sportif qui porte ce dossier et personne d'autre."
Reste ce qui pourrait être le plus gros dossier du sport pour 2015, si Paris n'était finalement pas candidate à l'organisation des J.O, à savoir la décentralisation. Sur ce sujet, Thierry Braillard est resté muet. On sait pourtant que des amendements au projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République sont prévus au chapitre du transfert des Creps (centres de ressources, d'expertise et de performance sportive) aux régions (lire ci-contre notre article du 4 avril 2013). En outre, la question se posera de savoir, en fonction du nouveau découpage des régions, ce que les exécutifs régionaux décideront dans le cas où ils héritent de plusieurs établissements correspondant aux anciennes régions.
Par ailleurs, au chapitre de la décentralisation toujours, on peut s'attendre à ce que la future loi crée une compétence partagée entre les différents niveaux de collectivité, tout en donnant un rôle de chef de file aux régions, notamment dans le domaine du sport de haut niveau (lire ci-contre notre article du 8 octobre 2014).