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Sécurité - Brice Hortefeux tance les maires qui n'en font pas assez

Un jour après avoir organisé un grenelle de la sécurité locale à Grenoble, le préfet de l'Isère, Albert Dupuy, va être remplacé, a annoncé Nicolas Sarkozy ce mercredi 21 juillet. Dans une déclaration publiée sur le site de l'Elysée, le chef de l'Etat précise qu'il a "décidé de nommer préfet de l'Isère Eric Le Douaron un policier de métier, préfet de la Meuse, qui a été durant six ans un très remarquable directeur de la sécurité publique à Paris". Le nouveau préfet sera installé officiellement le 30 juillet. Après les vives violences de Grenoble et Saint-Aignan (Loir-et-Cher), Nicolas Sarkozy a rendossé son costume de ministre de l'Intérieur, déclarant une "véritable guerre" contre les "trafiquants et les délinquants". Parallèlement, le président s'en est pris aux "comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms", allusion aux événements survenus à Saint-Aignan. Une réunion se tiendra à l'Elysée sur le sujet le 28 juillet. L'occasion de faire "le point de la situation de tous les départements" et de décider "les expulsions de tous les campements en situation irrégulière".
De son côté, le ministre de l'Intérieur s'est refusé à l'idée d'un "Grenelle national de la sécurité" comme le lui ont demandé plusieurs élus socialistes. "Il n'existe pas une solution nationale, il faut une adaptation point par point", a-t-il déclaré, mercredi sur Europe 1, renvoyant les maires à leur part de responsabilité. "Il y a d'un côté le rôle de l'Etat, un rôle majeur, mais aussi les acteurs locaux, les polices municipales. Pourquoi les collectivités n'en ont-elles pas toutes, pourquoi ne sont-elles pas armées dans un certain nombre de cas où ce serait naturellement nécessaire ?" Brice Hortefeux a également dénoncé le retard pris par certains maires en matière de vidéoprotection et sur les dispositions de la loi de prévention de délinquance du 5 mars 2007. "Pourquoi certains maires ne responsabilisent pas les parents ? Pourquoi certains maires ne suspendent pas les allocations familiales ? Pourquoi certains maires n'utilisent pas tous les leviers de la rénovation des quartiers ?", a-t-il lancé. Ces déclarations interviennent alors que de nombreux élus et syndicats de police municipale ont le sentiment d'un désengagement de l'Etat en matière de sécurité (sur ce sujet, voir notamment notre interview de Charles Gautier, président du Forum français pour la sécurité urbaine, du 12 février 2010). L'Inspection générale de l'administration vient d'être chargée d'une réflexion sur la place de la police punicipale dans la chaîne de sécurité. "Les polices municipales seront appelées, selon toute vraisemblance, à consolider leur place parmi les acteurs qui contribuent à garantir la sécurité", peut-on lire dans sa lettre de mission datée du 4 juin dernier. 
 

Michel Tendil