Bourgogne-Franche-Comté, Normandie : deux nouvelles COP régionales à pied d'oeuvre

Le dispositif de territorialisation de la planification écologique se poursuit avec le lancement les 13 et 15 décembre des COP régionales de Bourgogne-Franche-Comté et de Normandie.

Avec le lancement ce 13 décembre à Dijon de la COP régionale de Bourgogne-Franche-Comté puis le surlendemain de celle de la Normandie, ce sont désormais dix régions qui ont engagé ce processus de discussion stratégique avec les parties prenantes (collectivités territoriales, entreprises, associations…) pour parvenir d'ici à l'été 2024 à une déclinaison à leur échelle de la planification écologique voulue par Emmanuel Macron pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre et de préservation de la biodiversité à horizon 2030. Les régions Grand Est et Guadeloupe ont été les premières à engager leur COP à la mi-novembre, vite rejointes par Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire, Martinique, Hauts-de-France et La Réunion.

Bourgogne-Franche-Comté : des objectifs ambitieux déjà inscrits dans le Sraddet

En Bourgogne-Franche-Comté, région à la fois rurale et industrielle, l'enjeu est de poursuivre la lutte contre les effets du dérèglement climatique et de l'érosion de la biodiversité (sur 20.000 espèces inventoriées, plus de 1.600 sont aujourd'hui menacées). Au cours de ces dernières années, la région a été impactée notamment par des épisodes de gelées tardives des vignes et de déficits hydriques et de fourrages pour l’élevage. En juin 2020, elle a adopté dans le schéma régional d’aménagement de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) des objectifs ambitieux sur le climat, l’air et l’énergie, pour devenir une région à énergie positive en 2050. Elle a également été la première région de France à mobiliser le Fonds vert pour amplifier les mesures prises en matière de transition écologique : en un an, près de 500 projets ont été retenus pour un montant de 77 millions d'euros d’aides aux collectivités avec un effet levier de 20%. La région représente environ 5% de l'effort national de réduction des gaz à effet de serre, avec comme principaux leviers les transports (30%, l'industrie (17,5%) et l'agriculture (16,5%).

Normandie : quand les enjeux d'environnement et de santé se rejoignent

Pour le lancement de la COP de la région Normandie à Caen ce 15 décembre, deux membres du gouvernement avaient fait le déplacement : Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé. "Le capital naturel et culturel de la Normandie en fait une région au centre de défis à relever pour la mise en œuvre des transitions dans les transports, les modes d’occupation des sols, l’habitat, la consommation ou la production d’énergie, tout en préservant les ressources et en privilégiant la reconquête de la biodiversité", a souligné le ministère de la Transition écologique dans un communiqué.

Depuis plusieurs années, a-t-il rappelé, l’État et la région Normandie ont posé un socle commun de politiques régionales, formalisé dans le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet), et la stratégie régionale de la biodiversité́. Ils ont engagé une démarche collective pour éclairer et accompagner les acteurs du territoire normand dans leurs trajectoires de transition, que ce soit notamment en matière de connaissances et d’accompagnement des territoires, de production d’énergies décarbonées et de décarbonations de l’industrie, d’innovations, d’anticipation et d’expérimentations de stratégies d’adaptation.

"Cette COP régionale est une nouvelle étape pour enclencher l’ensemble des actions présentes et à venir, individuelles et collectives afin d’assurer la bonne atteinte des objectifs de transition écologique du territoire normand, note le ministère. Pour ce faire, la COP s’appuiera sur des groupes de travail thématiques qui devront établir un diagnostic et construire un plan d’action régional, constitutif de la feuille de route normande à l’horizon 2030." La santé et l’environnement étant profondément liés, la COP Normandie doit aussi permettre d’inscrire le secteur de la santé "dans une planification forte, concrète et complète", relève aussi le ministère.