Quatre nouvelles COP régionales sur les rails
Après le Grand Est le 14 novembre, trois nouvelles Conférences des parties (COP) ont été lancées dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine afin de décliner la planification écologique dans les territoires. Et une quatrième l'a été ce 6 décembre après-midi dans les Hauts-de-France.
Le gouvernement a poursuivi ces derniers jours le lancement de nouvelles Conférences des parties ou COP régionales, destinées à "territorialiser" les objectifs de la planification écologique au terme d'un travail collectif de plusieurs mois. Selon un dispositif détaillé par la circulaire du 29 septembre, les feuilles de route régionales, qui doivent être cohérentes avec l’objectif national de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre en 2030 (par rapport à 2019) sont attendues d’ici à l’été 2024.
Provence-Alpes-Côte d'Azur : une "COP d'avance"
Après le coup d’envoi donné dans le Grand Est le 14 novembre, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a ouvert le 27 novembre, à Marseille, la COP de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur aux côtés du président de la région Renaud Muselier et de la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville Sabrina Agresti-Roubache. "Nous ne sommes pas venus dire ce qu’il fallait faire [dans la région] mais réaliser une photo des émissions [de gaz à effet de serre] régionales et rappeler quels sont les leviers dont on dispose – les primes pour accompagner l'achat des véhicules électriques, l'accompagnement budgétaire pour faire un RER métropolitain, le fonds vert pour être capables d'investir sur un certain nombre de sujets, les évolutions réglementaires pour pouvoir faire de la réutilisation des eaux usées, etc.", a déclaré Christophe Béchu. "C’est le coup d’envoi d’une démarche qui va durer plusieurs mois et qui va réunir toutes les 'tribus' du Sud, si j’ose dire, pour que les solutions s’additionnent de manière à dessiner un chemin de transition."
De son côté, Renaud Muselier a rappelé que la région avait déjà identifié 141 actions dans le cadre de son premier plan climat, "Une COP d'avance", en 2017, voté le premier budget régional vert en 2023 et consacré 40% de son budget régional à des mesures favorables au climat.
Occitanie : décarbonation à tout va
Le 30 novembre, le ministre de la Transition écologique s'est rendu à Toulouse, pour ouvrir la COP Occitanie en compagnie de la présidente de région Carole Delga et de la ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales et de la Ruralité Dominique Faure. "Nous avons dégagé une série de leviers pour permettre à la France de tenir ses engagements climatiques. Mais le premier de ces leviers se passe dans les territoires. Des territoires sur lesquels nous avons une stratégie de déploiement des bornes de recharge, un développement des flottes de véhicules de proximité, des maires qui dessinent des pistes cyclables, des fréquences de TER et de transports en commun pour qu’il y ait des alternatives", a-t-il rappelé.
Carole Delga a quant à elle réaffirmé que la région a engagé, "depuis plusieurs années", des travaux sur "la décarbonation des mobilités et de l’énergie", sur "l’essor des énergies renouvelables", avec l’objectif de devenir une région à énergie positive en 2050, sur "la gestion de l’eau" avec l’adoption d’un plan doté de 162 millions d'euros d’ici à 2030 ou encore sur "la rénovation thermique des bâtiments" et "la décarbonation de l’industrie", avec 50 millions d'euros investis dans la décarbonation de 26 grands sites industriels.
Le ministre de la Transition écologique a par ailleurs salué "la politique régionale de soutien au ferroviaire", "avec des prix qui s’efforcent de conjuguer les enjeux écologiques et sociaux". Il a aussi pointé un défi particulier lié au territoire : "c’est la région qui affiche aussi la plus forte croissance démographique et qui doit réaliser sa transition tout en accueillant 42.000 nouveaux habitants par an".
Aquitaine : le défi climatique
A Bordeaux, ce 1er décembre, Christophe Béchu, qui était cette fois accompagné du ministre délégué en charge des Comptes publics Thomas Cazenave, a ouvert les débats de la COP Nouvelle-Aquitaine avec le président de la région Alain Rousset, et la première adjointe au maire de Bordeaux en charge des finances, du défi climatique et de la transition énergétique Claudine Bichet. La région Nouvelle-Aquitaine, qui a déjà mis en place une COP il y a douze ans avec le soutien de 450 scientifiques a adopté le 13 novembre sa nouvelle feuille de route Néo Terra 2, qui définit les actions régionales à mener en matière de transition énergétique, agricole et écologique. Pour lutter contre les effets du changement climatique, la région a aussi développé une démarche partenariale avec l'Etat. La stratégie régionale de la biodiversité, le schéma régional de la biomasse, l’observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine ou encore la récente mise en place du comité régional de l’énergie illustrent cette approche.
Ce 6 décembre enfin, une nouvelle COP régionale sur la territorialisation de la planification a été lancée dans les Hauts-de-France en présence de Vincent Pellion, le secrétaire général à la planification écologique. La démarche sera animée durant les prochains mois par le préfet de région Georges-François Leclerc et par le président de région Xavier Bertrand. "Ce nouveau partenariat régional permettra de renforcer les moyens humains et financiers, pour continuer d’agir vite, avec des actions concrètes, pour le climat", a indiqué la région, qui estime être "déjà au rendez-vous de la transition écologique" grâce à "sa stratégie de réindustrialisation et de décarbonation de son industrie". "Ce lancement est une nouvelle opportunité pour la région d’asseoir son temps d’avance en matière de transformation écologique. Avec Rev3 [la démarche de "troisième révolution industrielle", Ndlr], notre écologie est populaire, elle n’oppose pas les urbains et les ruraux, elle n’est pas punitive, ne stigmatise pas et surtout ne s’oppose pas à l’économie", a de même déclaré Xavier Bertrand.