Lutte contre l'exclusion - Bertrand Delanoë relance la question de l'hébergement des sans-abri
Après sa rencontre, la semaine dernière, avec le président de la République, le maire de Paris interpelle aujourd'hui le Premier ministre sur le sort des sans-abri dans la capitale. Dans une lettre adressée à François Fillon, Bertrand Delanoë fait part de son inquiétude sur le manque de places d'accueil, malgré l'engagement du précédent gouvernement sur la création de 14.000 places d'hébergement supplémentaires, en réponse aux revendications des Enfants de Don Quichotte exprimées dans leur charte au mois de janvier dernier. Seules 400 places existent actuellement. Mais au-delà du nombre, Bertrand Delanoë plaide aussi en faveur d'un rééquilibrage géographique : "Je réclame en vain depuis plusieurs années la création de 5.000 places nouvelles dans l'agglomération parisienne, dont 1.500 à Paris et 3.500 en banlieue, notamment dans les communes déficitaires de l'Ile-de-France." A l'origine de cette demande, une répartition inégale en termes de places d'accueil. Paris dispose déjà d'une place pour 70 habitants contre une pour 1.718 en moyenne dans les autres départements de la région.
Le maire de Paris demande également un renforcement des moyens de l'Etat dans le domaine de la prise en charge des SDF avec notamment la mise en place d'équipes de rue pour les maraudes terrestres, le développement d'équipes mobiles de psychiatrie et un meilleur suivi de leur état de santé. Autre sujet de préoccupation : le travail clandestin. Avec le développement de filières spécialisées, cette "forme d'esclavage moderne" attire de plus en plus de personnes qui vivent dans des situations très précaires, travaillant le jour et dormant la nuit dans des abris de fortune. Sur ce point, Bertrand Delanoë critique l'Etat pour son inefficacité à réprimer le travail clandestin et à démanteler ces réseaux dans l'agglomération parisienne. En conclusion, le maire de Paris attend du gouvernement un effort "à la mesure d'un problème humain grave, dont les proportions grandissantes imposent aux pouvoirs publics nationaux comme aux collectivités territoriales d'engager une action urgente et de grande envergure".
Jean-Noël Escudié / PCA