Lutte contre l'exclusion - Paris tente de "sédentariser" les sans-domicile-fixe
Durant l'hiver 2005-2006, l'association Médecins du Monde a distribué 300 tentes à des sans-domicile-fixe (SDF) parisiens. Au-delà de la dimension humanitaire, l'objectif était aussi de sensibiliser l'opinion à la situation des sans-abri. Mais six mois après, des regroupements permanents de plusieurs tentes se sont installés dans certains lieux de la capitale, provoquant des tensions croissantes avec les riverains, moins sensibles au sort des SDF une fois passée la période hivernale. Les associations craignent également que le regroupement en "campements" rende plus difficile le travail de réinsertion.
Devant la multiplication des plaintes, la mairie de Paris a entrepris de réagir. Dans un communiqué du 19 juillet, Bertrand Delanoë reconnaît que "ces personnes ont tendance, depuis quelques mois, à se regrouper sous des tentes, ce qui les rend plus visibles aux yeux de tous et crée souvent une gêne objective pour les riverains". Tout en dénonçant les carences de l'Etat et "l'insuffisance criante des réponses sociales apportées aux personnes sans domicile", le maire de Paris met en avant les risques liés à la canicule pour accélérer la recherche d'une solution. Pour cela, la ville entend conjuguer les efforts de ses services - et notamment son unité d'aide aux sans-abri - et ceux des associations humanitaires, "de façon à engager, sur des sites de regroupements importants de personnes sans-abri, une démarche à la fois humaine et ferme pour les convaincre de se déplacer et d'accepter des solutions concrètes d'hébergement".
Jean-Noël Escudié / PCA
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