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Hébergement d'urgence - L'Etat dépense "trois millions d'euros chaque nuit" pour les SDF

Après l'opération "A défaut d'un toit, une toile de tente" lancée le 21 décembre 2005 par Médecins du Monde, l'initiative de l'association "Les Enfants de Don Quichotte" - proposer à des "biens-logés" de passer une nuit dans un village de tentes installé sur les quais du canal Saint-Martin à Paris - a relancé la polémique sur la prise en charge des personnes sans domicile fixe (SDF). A la fin du mois de novembre 2006, un premier conflit avait déjà attiré l'attention sur la question : les salariés du 115 de Toulouse - le service de la veille sociale chargé de l'hébergement d'urgence - s'étaient mis en grève durant plusieurs jours pour protester contre l'insuffisance des dispositifs d'accueil des personnes sans-abri ur l'agglomération. L'initiative des Enfants de Don Quichotte a été aussitôt relayée par plusieurs associations, dont Médecins du Monde, qui ont choisi d'interpeller les candidats à la présidentielle sur leurs intentions en la matière. Elles réclament également l'organisation d'une table ronde rassemblant l'Etat, les communes et des associations, afin de procéder à "une mise à plat commune du système d'hébergement d'urgence".
Catherine Vautrin, ministre déléguée à la Cohésion sociale, a souhaité pour sa part "remettre les pendules à l'heure". Elle a notamment rappelé que l'Etat dépense "chaque nuit trois millions d'euros pour que personne ne soit contraint de dormir dehors" et a mis en place plusieurs dispositifs innovants, comme les 1.100 places d'hébergement de stabilisation. Elle a également indiqué que, dans la nuit de dimanche à lundi - tandis que débutait l'opération des Enfants de Don Quichotte - 450 places d'hébergement d'urgence restaient disponibles en Ile-de-France. A l'occasion d'un déplacement à Rungis (Val-de-Marne) le 19 décembre, Dominique de Villepin a confirmé l'existence de places disponibles et jugé que le recours à des tentes n'était pas "la meilleure solution" pour les SDF. Le Premier ministre en a profité pour rappeler que la capacité totale des centres d'hébergement a été portée à 100.000 places pour l'hiver 2006-2007.

 

Jean-Noël Escudié / PCA