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Contrats aidés - Bernard Perrut demande aux 36.000 communes de recruter un jeune

Lors du débat d'ouverture du Congrès des maires, le 17 novembre, le président du Conseil national des missions locales (CNML) Bernard Perrut avait proposé que chaque commune recrute un jeune en contrat passerelle, le nouveau contrat aidé pour les collectivités. "Si chaque maire embauchait un jeune en contrat passerelle, 36.000 jeunes se trouveraient engagés dans une voie nouvelle", avait-il déclaré. Une idée qui lui est chère : une semaine plus tard, en ouvrant la réunion du bureau du CNML, le 24 novembre à l'Assemblée nationale, le député-maire de Villefranche-sur-Saône a renouvelé l'appel. "Dans cette période difficile où la lutte contre le chômage est une priorité, je lance un appel aux maires de France afin que chaque commune crée au moins un emploi pour un jeune dans le cadre des contrats aidés par l'Etat, soit 36.000 jeunes qui seront accompagnés, formés, et guidés vers un emploi", a-t-il insisté.
Les missions locales, qui accueillent un million de jeunes dans leurs structures, sont en première ligne pour faire connaître le CAE passerelle (l'intitulé exact de ce contrat). Ce dernier-né des contrats aidés, créé dans le cadre des mesures du premier plan jeunes d'avril dernier, s'adresse à des jeunes de 16 à 25 ans pour leur permettre d'acquérir une première expérience professionnelle dans une collectivité locale ou une association. L'Etat finance 90% du Smic brut dans une limite de 23 heures travaillées. Concrètement, pour un contrat passerelle de 23 heures, la collectivité n'a à débourser que 180 euros par mois si elle rémunère la personne au Smic. Mais l'objectif est qu'à l'issue du contrat, le jeune puisse travailler dans le privé. Un point sur lequel le gouvernement est vigilant. Ces contrats d'une durée d'un an renouvelable "doivent constituer de vraies opportunités avec des périodes de formation, il ne faut pas donner de faux espoirs en faisant miroiter une intégration dans la commune", avait déclaré le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi Laurent Wauquiez, lors du débat devant le Congrès des maires, le 17 novembre. Il s'était également félicité du recrutement dans sa ville, le Puy-en-Velay, pourtant en situation financière difficile, d'une trentaine de jeunes en contrat passerelle. Entre le 1er juin et le 25 octobre, 16.029 contrats ont été signés (sur un objectif de 30.000 en 2009), mais avec une nette accélération en octobre. Le PLF 2010 a prévu un budget de 167,4 millions d’euros pour le financement des CAE passerelles conclus en 2009. Mais à compter du 1er janvier 2009, le CAE passerelle, créé comme mesure "contracyclique", c'est-à-dire d'amortisseur de la crise, sera fondu dans les réformes des contrats aidés. Il ne restera alors plus que deux contrats : CIE (contrat initiative emploi) pour le secteur marchand et CAE (contrat d'accompagnement dans l'emploi) pour le secteur non-marchand. Une enveloppe de 920 millions d'euros de crédits est programmée pour le financement de 360.000 CAE en 2010.
 

Michel Tendil