Archives

Développement des territoires - Belfort-Montbéliard : un nouveau pôle métropolitain d'ici la fin de l'année

Les agglomérations de Belfort et Montbéliard ont annoncé officiellement le 11 septembre la création prochaine de leur pôle métropolitain, un projet sur lequel les assemblées concernées devraient délibérer d'ici la fin de l'année.

Créer un pôle "qui pèse" entre Strasbourg, Dijon et Lyon

"L'objectif est de rassembler et de mettre en commun les moyens économiques, culturels, sportifs et de recherche des deux agglomérations pour avoir un pôle métropolitain qui pèse sur le territoire français entre Strasbourg, Dijon et Lyon", a expliqué Damien Meslot, député-maire UMP de Belfort. Le nouveau pôle métropolitain de l'aire urbaine Belfort-Montbéliard-Héricourt-Delle devrait dans un premier temps comprendre la communauté de l’agglomération belfortaine (33 communes, 96.000 habitants), le Pays de Montbéliard Agglomération (29 communes, 117.000 habitants), ainsi que huit autres communautés de communes (du Pays d’Héricourt, des Balcons du Lomont, de la Haute-Savoureuse, de la Vallée du Rupt, du Pays sous Vosgien, des Trois Cantons, du Tilleul et de la Bourbeuse, du Pays de Pont de Roide), selon le site du Réseau des pôles métropolitains qui publie une fiche de présentation à son sujet.

Avec Mulhouse, "premier pôle métropolitain industriel de France"

D'autres intercommunalités pourraient par la suite rejoindre le projet. Une option sérieusement envisagée par l'agglomération de Mulhouse, qui fait déjà partie du Pôle métropolitain Strasbourg-Mulhouse – le premier à avoir été créé fin 2011. Il apparaît "logique de se rassembler pour créer un espace de dialogue entre trois grandes villes qui sont en passe de pouvoir transformer leur région en premier pôle métropolitain industriel de France", a estimé Jean Rottner, maire UMP de Mulhouse et vice-président de Mulhouse Alsace Agglomération. Avec le nord de la Franche-Comté, "il existe d'importantes synergies possibles en termes d'emplois et d'économie", a-t-il ajouté. Le territoire mise en effet sur deux filières d'envergure, l'automobile et l'énergie, avec PSA, Alstom et General Electric.
"Dans le contexte de la réforme territoriale et des régions, afin de ne pas être délayé dans la Bourgogne - qui doit fusionner avec la Franche-Comté -, il est important que le plus grand pôle industriel sur l'axe Rhin-Rhône puisse être identifié dans l'espace européen", a quant à lui souligné Marcel Bonnot, président UMP du Pays de Montbéliard Agglomération.

Un territoire de projet pour échapper aux frontières administratives

Dans un communiqué commun daté du 11 juillet 2014, les trois maires de Montbéliard, Belfort et Mulhouse, ainsi que les deux présidents des agglomérations de Montbéliard et de Mulhouse avaient déjà affirmé être "en route vers un pôle métropolitain". Soulignant que le texte alors en cours d'examen sur la nouvelle carte régionale "n’envisage pas de déroger au périmètre actuel des régions pour favoriser le détachement d’un territoire d’une région au profit d’une autre", les élus de ce "territoire Nord Franche-Comté et Sud Alsace" avaient exprimé leur volonté de "se rapprocher et [de] lier leur avenir" dans le cadre d'un pôle métropolitain. "Le rapprochement avec d’autres collectivités notamment celles composant le réseau de villes Rhin-Sud, comme Colmar, doit être également envisagé", avaient-ils précisé. "Ce pôle métropolitain, qui ne constituerait en rien un échelon administratif supplémentaire et n’induirait pas de charges financières nouvelles, porterait un projet de métropole et assurerait la cohérence des politiques publiques sur son territoire", avaient-ils conclu.

Caroline Megglé avec AFP

Pôle métropolitain : un accès facilité par la loi Maptam

Le site du Réseau des pôles métropolitains recensait, au 25 juin 2014, 16 pôles créés ou en voie de l'être. Le pôle métropolitain a été créé par la loi du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales et modifié par la loi Maptam du 27 janvier 2014. Cette dernière a abaissé le seuil de l'intercommunalité centre à 100.000 habitants (au lieu de 150.000 précédemment), dans un ensemble qui doit représenter au moins 300.000 habitants. La loi Maptam a également donné la possibilité aux conseils régionaux et départementaux de participer au pôle et a permis à ces derniers, ainsi qu'aux EPCI, d'opérer par délégation d'actions, ce qui constitue désormais une alternative au transfert de compétences.   

C.Me.