Baromètre du Cner : 4.500 projets d'investissement soutenus par les agences de développement en 2023

En 2023, les agences d'attractivité, de développement et d'innovation ont accompagné 4.500 projets d'investissement pour plus de 84.500 emplois maintenus ou créés, dont une majorité d'entre eux sont français, d'après le baromètre de l'investissement endogène du Cner. La fédération prévient toutefois que l'année 2024 devrait être moins bonne en matière de projets français, 2023 correspondant à une année de rattrapage post-covid.

Pour la deuxième année, le Cner, la fédération nationale des agences d'attractivité, de développement et d'innovation, publie son baromètre de l'investissement endogène. Celui-ci met en avant les investissements portés par les agences en 2023 et détaille leur poids économique.

Au total, ces agences ont soutenu 4.500 projets d'investissement pour plus de 84.500 emplois. Une majorité de ces projets (75%) est d'origine française : 3.404 projets français, soit une augmentation de 22% par rapport à 2022. "Cette dynamique témoigne de la reprise économique et de l'engagement des agences dans le soutien à la réindustrialisation", précise le Cner dans son communiqué du 7 novembre. Les projets en question ont permis la création ou le maintien de 48.230 emplois, un chiffre également en augmentation de 22% par rapport à 2022.

Chaque agence a participé à la concrétisation de 73 projets

En moyenne, chaque agence a participé à la concrétisation de 73 projets et permis la création ou le maintien de 1.364 emplois sur leur territoire. En Normandie, Qilibri, une entreprise spécialisée dans la vente de programmes de régimes alimentaires, annonce ainsi l'installation de sa nouvelle équipe commerciale à Rouen, avec 100 emplois à la clé. Une implantation accompagnée par Rouen Normandy Invest, l'agence de développement économique et d'attractivité de Rouen. A l'Est, le groupe français de cosmétiques Clarins a quant à lui choisi le parc du Grand Troyes (Sainte-Savine, Aube) pour installer sa nouvelle usine de production, dont les travaux ont commencé en février 2023. L'usine va employer dans un premier temps une soixantaine de salariés, pour atteindre les 300 en vitesse de croisière. L'agence locale Business Sud Champagne a accompagné le projet avec les acteurs économiques et institutionnels du territoire. Enfin, Dark, une société de protection et sécurité spatiale, compte localiser l'essentiel de ses activités au sein de la concession aéroportuaire de Bordeaux-Mérignac, le tout avec l'aide de l'agence métropolitaine Invest In Bordeaux et en collaboration avec l'aéroport.

Une année 2024 en baisse pour les projets d'origine française ?

Attention toutefois à cette augmentation du nombre de projets en 2023 par rapport à 2022, car "il s'agit surtout d'une question d'opportunités", prévient le Cner. Il y a notamment un effet de rattrapage post-covid, la crise sanitaire ayant retardé un nombre important de projets. Les opportunités sont aléatoires, avec des agences qui ont eu l'occasion d'accueillir des gigafactories (Holosolis en Moselle par exemple), avec plus de 1.700 emplois pour un seul projet, et en 2023 les agences ont capté des implantations, des relocalisations et des industries qui présentent un nombre d'emplois plus élevé que celui des activités attirées en 2022 (projets de décarbonation ou capitalistiques). Enfin, les agences ont su faire la promotion des appels à projets proposés dans le cadre de France 2030. "Ces aides accrues de l'Etat en 2023 vont se réduire au vu de l'austérité budgétaire qui sera mise en place dans les prochaines semaines", avertit le Cner. Sans compter le contexte d'incertitude politique depuis les élections législatives de juin dernier qui amène de nombreux porteurs de projets à rester prudents. Le Cner s'attend donc à une année 2024 moins faste, voire en baisse pour les projets d'origine française.