Attractivité : les projets d'implantation industrielle résistent
Dans un environnement qui s'est "complexifié" en 2023, les projets d'implantation se sont maintenus, en particulier les projets industriels. En revanche, les projets logistiques et commerciaux enregistrent une forte décrue, sur fond de stratégies locales de sobriété foncière.
Dans un contexte économique morose, les décideurs territoriaux gardent le moral. 88% restent optimistes ou très optimistes quant au développement de leur territoire, selon la dernière édition du Baromètre de l'attractivité des territoires du cabinet Ancoris et du groupe Scet, réalisé à partir de 8.000 entretiens. Une tendance qui ne doit pas amener à négliger "deux freins opérationnels" à leurs projets : le manque de foncier (pour 73% d'entre eux) et les difficultés de recrutement (54%). Si l'environnement économique s'est "complexifié" en 2023, le nombre de projets d'implantation s'est maintenu à niveau supérieur à celui de 2019, malgré une légère baisse par rapport à 2022 (-1%), avec quasiment 1.700 projets identifiés. "Cette performance tend à démontrer une certaine résilience des stratégies d’investissement des entreprises, qui continuent de s’engager malgré les crises (guerre en Ukraine, hausse des coûts de l’énergie, inflation etc.)", souligne le baromètre.
L'essentiel des investissements est tiré par des entreprises françaises. La part des investissement étrangers directs a même tendance à décliner, passant de 12% en 2020 à 8% en 2023.
La Banque des Territoires partenaire privilégié de Territoires d'Industrie
Des solutions pour la reconquête industrielle.
La part des projets industriels dans le total (23%) maintient sa position malgré une conjoncture difficile (hausse des coûts de l’énergie, difficulté d’approvisionnements…) et demeure largement supérieure au niveau de 2019. "Au-delà de l’effet de rattrapage post-Covid, la hausse a été particulièrement stimulée par les grands programmes de soutien des politiques publiques (France Relance, France 2030)", relève le baromètre qui souligne également le rôle des Territoires d'industrie. 41% des 392 projets recensés reposent sur une surface comprise entre 5.000 et 25.000 m2. 31% sont au-delà des 25.000 m2. En revanche, depuis 2021, les projets liés à la logistique (-18%) et au commerce enregistrent une "chute spectaculaire", attribuable en partie à une "acceptabilité plus faible" alors que dans le même temps les stratégies locales de sobriété foncière ont commencé à prendre forme dans le cadre du ZAN. Le baromètre constate également l'émergence de projets logistiques "durables", tels que la logistique décarbonée du dernier kilomètre. La chute est encore plus marquée dans le bâtiment (-36%), notamment en raison de la flambée des coûts de construction et de l'absence de perspective.
Malgré l'horizon du ZAN et le repositionnement de certaines grandes métropoles en faveur d'un développement endogène, le baromètre souligne que l'attractivité demeure un sujet important voire stratégique pour 94% des décideurs territoriaux. Rapporteur de la mission auprès du gouvernement sur l’attractivité économique de la France, le député des Yvelines Charles Rodwell rappelle ses propositions en faveur d'un "bouclier réglementaire" pour les investisseurs assorti d’un "contrat d’implantation" (voir notre article du 13 décembre 2023).