Avenant mobilités du CPER Grand Est : plus de 2 milliards d’euros d’investissements prévus

Le préfet de la région Grand Est, Jacques Witkowski, et le président de la région, Franck Leroy, ont signé ce 10 avril, l’avenant d’intégration du volet "Mobilités" au contrat de plan État-région (CPER), prévoyant 2,12 milliards d’euros d’investissements dans les infrastructures de transport du territoire pour la période 2023-2027. 70% de cette enveloppe sont destinés à soutenir les transports ferroviaires et collectifs.

Aboutissement d’un processus engagé en juillet 2023 entre l’État et la région Grand Est, en concertation avec les principales collectivités concernées (conseils départementaux, métropoles, EPCI) - lire notre article -, l’avenant d’intégration du volet Mobilités au contrat de plan État-région (CPER), qui a été adopté par la région en séance plénière le 17 octobre dernier, a été définitivement signé ce 10 avril  par le préfet de région, Jacques Witkowski, et le président de la région, Franck Leroy. 

Comme celui conclu récemment en Occitanie (lire notre article), il entend améliorer les mobilités du quotidien et le report modal vers des modes décarbonés, collectifs ou de "mobilités douces". Il prévoit plus de 2,1 milliards d’euros d’investissements au cours de la période 2023-2027 pour moderniser et développer les infrastructures de transport, dont 1,4 milliard d’euros apportés à parité entre l’État et la région. 84% des opérations concernent des modes de transports plus écologiques.

Près de 1,5 milliard d'euros pour le ferroviaire

70% des investissements, soit près de 1,5 milliard d’euros, vont être consacrés au ferroviaire et aux transports collectifs. Les services express régionaux métropolitains (Serm) représentent presque un tiers des investissements (650 millions d’euros) pour améliorer l’offre de transport dans son ensemble (ferroviaire, voies réservées pour les transports en commun et covoiturage, pôle d’échanges multimodaux, etc.), pour les métropoles et les territoires périurbains et ruraux concernés. Un montant de 280 millions d’euros (auxquels s'ajoutent 35 millions d’euros pour la résorption des passages à niveaux) est prévu pour la modernisation du réseau avec notamment la poursuite de l’électrification de la ligne 4 Paris-Troyes et l’augmentation de capacités électriques. 240 millions d’euros sont destinés à régénérer les lignes de dessertes fines du territoire pour le transport de voyageurs (LDFT) et 98 millions d’euros iront à la mise en accessibilité des gares aux personnes à mobilité réduite. Plus de 180 millions d’euros vont être consacrés à l’amélioration des performances des lignes de fret et à la dynamisation des embranchements ferroviaires destinés aux activités industrielles.

Transport fluvial et vélo

Près de 210 millions d’euros (10%) vont aller aux ports et au fluvial, le Grand Est bénéficiant de plusieurs axes de grand gabarit à vocation commerciale, et de nombreux ports (sur le Rhin, la Moselle, la Seine et la Meuse), connectés aux grands ports maritimes et essentiels dans l’essor du fret fluvial et ferroviaire au niveau national et régional.

Le vélo trouve pour la première fois sa place dans ce CPER, avec un soutien aux projets de véloroutes inscrites au schéma national et régional.

16% des financements pour la route

Le volet routier bénéficiera quant à lui d’une enveloppe de près de 330 millions d’euros (16%), destinée aux axes structurants de déplacement (notamment sur les RN4, RN44 et A31bis), à des opérations déjà engagées (RN135) mais aussi à diverses études permettant d’anticiper les projets à venir.

Les engagements pris dans ce volet Mobilités 2023-2027 feront l’objet d’un suivi au travers d’indicateurs afin de s’assurer de l’impact effectif des investissements sur le report modal, ont indiqué la préfecture et la région.

› De premiers projets bénéficiaires de cofinancements État-région 

Grâce à un cofinancement de l’Etat, de la région Grand Est et des fonds européens, le site de Gambsheim, sur le Rhin, exploité par l’établissement public Voies navigables de France (VNF), fait actuellement l’objet d’une modernisation d’envergure. Ses écluses – les plus grandes de France et les deuxièmes plus grandes d’Europe, avec deux sas identiques de 270 mètres de long et 24 mètres de large - permettent le passage de 65 à 80 bateaux par jour et près de 15 millions de tonnes de marchandises par an. 

Datant de 1974, ces ouvrages nécessitent d’importants travaux. La rénovation du premier sas a été achevée en juin 2024 pour un montant total de 16,06 millions d’euros, dont près de 3,3 millions d’euros financés par la région. La rénovation du second sas vient, quant à elle, de démarrer pour un montant de 16,2 millions d’euros, cofinancés par l’Etat/VNF pour 13 millions d’euros et par la Région Grand Est pour 3,2 millions d’euros.

Sur le même site, le Caring (Centre d’alerte rhénan d’informations nautiques de Gambsheim) est la tour de contrôle qui supervise 24h/24 et 7j/7 la navigation rhénane internationale sur l’ensemble du Rhin franco-allemand. Il assure un rôle crucial notamment dans l’annonce et le suivi des crues du Rhin, l’annonce des conditions de navigation, de coordination en cas de pollution ou d’accident de navigation, ou encore le suivi des transports de matières dangereuses.

Le regroupement dans un nouveau bâtiment unique du Caring, d’un poste de commande centralisé, permettant la supervision de la navigation et la gestion hydraulique sur différents canaux petit gabarit de l’est de la France, et d’une partie des équipes de VNF, a démarré en 2024 et doit s’achever fin 2025. Son coût est de 5,5 millions d’euros, cofinancé par l’État et VNF pour 2,4 millions d’euros, et par la région Grand Est pour 1,4 million d’euros, ainsi qu’1,7 million d’euros de subventions européennes.

 

 

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