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Logement social - Avec les deux milliards du grand emprunt, l'USH se veut exemplaire en matière de réhabilitation thermique

Le jour même de la remise du rapport d'Alain Juppé et de Michel Rocard sur le grand emprunt (voir notre article ci-contre du 19 novembre 2009), l'Union sociale pour l'habitat (USH) a publié un communiqué  pour se féliciter "de ce que le secteur du logement social figure au rang des sept grandes priorités stratégiques identifiées par la commission". Cette satisfaction vise la création d'un fonds de deux milliards d'euros, destiné à accélérer la rénovation thermique des logements sociaux (voir la fiche détaillée, page 112 du rapport de la commission à télécharger ci-contre). En pratique, la commission propose la création d'un fonds de deux milliards d'euros, qui serait créé et géré par la Caisse des Dépôts, sous le contrôle de l'Etat. Ce fonds couvrirait la totalité de la bonification, durant cinq ans, pour la rénovation de 140.000 logements des catégories E, F et G (les logements les plus énergivores, présentant une consommation annuelle supérieure à 230 kW/m2). Cet apport d'environ 14.000 euros par logement à traiter permettrait de réduire de moitié le délai de mise aux normes.
Ce dispositif s'ajoutera au milliard d'euros affecté à l'"éco-prêt logement social" au taux bonifié de 1,9%, mis en place au début de l'année. Celui-ci est l'une des composantes du programme d'amélioration thermique prévu par l'accord signé entre l'Etat et l'USH en février 2009 et portant sur la réhabilitation énergétique de 800.000 logements sociaux (voir notre article ci-contre du 26 février 2009). Grâce au financement complémentaire apporté par le grand emprunt, les organismes HLM vont pouvoir réallouer l'enveloppe prévue dans le cadre de l'accord avec l'Etat et "élargir leur effort au traitement énergétique du patrimoine de catégorie D" (consommation annuelle comprise entre 150 et 230 kW/m2). 
Tout en soulignant son engagement total dans la lutte contre le réchauffement climatique, l'USH en profite pour rappeler que - contrairement à une idée reçue - le logement social est déjà plus performant en la matière que la moyenne des logements. Ainsi, les consommations d'énergie des logements HLM sont d'ores et déjà inférieures de 30% à celles de l'ensemble des logements français. De même, le parc HLM ne représente que 11% des émissions produites par le secteur résidentiel, alors qu'il accueille 16% de la population. Enfin, la consommation moyenne de parc social public en énergie primaire est de 170 KWhEP/m²/an (kilowattheures équivalent pétrole) contre 240 pour l'ensemble du parc résidentiel. S'il est de bonne guerre pour l'USH de mettre ces chiffres en avant, ceux-ci ne reflètent toutefois pas nécessairement une performance énergétique particulière des logements sociaux, mais s'expliquent plutôt par deux facteurs principaux. D'une part, le rendement énergétique des logements collectifs est, dans l'ensemble, supérieur à celui des logements individuels, qui tirent la moyenne vers le bas. D'autre part, l'âge moyen des logements sociaux est inférieur à celui de l'ensemble des logements.


Jean-Noël Escudié / PCA