Archives

Emploi et formation - Après la liquidation de l'Afpa, la Guadeloupe veut créer un établissement public de formation professionnelle

Les députés ont ajouté au projet de loi sur les outre-mer, adopté le 9 avril, une disposition (article 31 bis) qui autorise le conseil régional de la Guadeloupe "pour une durée de deux" à  créer un "établissement public régional à caractère administratif chargé d'exercer les missions de service public de formation professionnelle qui lui seront déléguées par la région".
Alors que les syndicats de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) tentent de défendre l'organisme contre ce qu'ils voient comme un démantèlement au profit de Pôle emploi, en Guadeloupe, les questions ne se posent plus de la même façon. L'Afpa région Guadeloupe, qui formait entre 1.000 et 1.200 stagiaires chaque année, a en effet été liquidée en octobre 2007. Elle était en redressement judiciaire depuis mai 2007. Depuis, le conseil régional doit s'organiser comme il peut pour répondre à la demande de formation. En octobre 2008, il a créé le centre régional de formation professionnelle (CRFP), sous la forme d'une association loi 1901, chargé de remplir les missions de l'ancienne Afpa régionale, avec une gestion plus stricte, séparant notamment l'ordonnateur du comptable. Mais le nouveau centre ne paraît pas suffisant pour gérer la situation. Son statut juridique "ne permet pas de régler de façon complète les difficultés recensées", d'après le conseil régional. C'est pourquoi la région souhaite la création d'un établissement public régional. Une délibération du 27 mars 2009 du conseil régional, publiée au Journal officiel du 3 avril, en faisait la demande officielle au Parlement. D'où son intégration dans le projet de loi. Autres arguments invoqués par la région pour la création de cet organisme public : 70% des demandeurs d'emploi inscrits à fin décembre 2008 sont sous-qualifiés, le taux de chômage atteint 22%, et des centres de formation privés "ne disposent pas toujours des moyens techniques et humains nécessaires pour assurer une formation de qualité" et "ne sont pas non plus toujours en mesure d'assurer une offre de services suffisante garantissant une égalité d'accès aux dispositifs de formation". Reste à savoir si le Parlement acceptera la demande, qui pourrait donner des idées à d'autres régions.

 

Emilie Zapalski