À l'occasion du salon HyVolution, organisé à Paris-Porte de Versailles, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a dévoilé ce 1er février les 14 lauréats de la dernière édition de l'appel à projets "Écosystèmes territoriaux hydrogène" qui avait été lancé en 2020 par l'Ademe. Complémentaire d’autres types d’aides dédiées à la filière, comme le soutien à l’innovation, au développement d’usines (IPCEI) ou encore aux coûts d’exploitation pour les électrolyseurs, qui seront pleinement opérationnels dans les années à venir, cet appel à projets, qui était doté d'un montant total de 126 millions d'euros, vise à "soutenir financièrement les projets de déploiement de véhicules et d’installations de production et de distribution d’hydrogène, contribuant ainsi à structurer la filière française et européenne", a souligné le ministère de la Transition énergétique dans un communiqué.
Les premiers projets liés à l’hydrogène dans les territoires ont été amorcés en 2018 avec le Plan national de déploiement de l’hydrogène, qui avait pour but de rassembler des acteurs privés et publics, en partant des usages identifiés sur les territoires. Le gouvernement a ensuite lancé, en septembre 2020, une Stratégie nationale hydrogène pour la décennie 2020-2030. Ces déploiements ont été accompagnés par deux appels à projets, en 2018 et 2020 qui ont permis de sélectionner 46 dossiers au total, représentant 35 éco-systèmes sur tout le territoire (voir le bilan détaillé réalisé par l'Ademe). "À ce jour, les usages sécurisés associés à ces écosystèmes représentent 8.400 tonnes d’hydrogène par an, dont la majorité (91%) est destinée au transport de passagers – bus et cars – comme de marchandises – véhicules utilitaires, poids lourds, bennes à ordures ménagères", indique le ministère qui précise que ces différents projets "permettent d’éviter 130.000 tonnes de C02 par an".
Un nouvel appel à projets est d’ores et déjà programmé pour 2023 dans le cadre de la Stratégie nationale de l’hydrogène décarboné et du plan d’investissement France 2030. L'objectif est de "poursuivre la dynamique de déploiement d’écosystèmes hydrogène, notamment pour des usages industriels", poursuit le ministère qui veut le lancer, à l'issue d'une "vaste concertation de la filière" qu'il mènera en février avec le secrétariat général pour l’investissement (SGPI).
Les 14 lauréats de l'appel à projets "Écosystèmes territoriaux hydrogène"
- L’extension du projet Cannes Lérins H2 : porté par la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins, ce projet vise à augmenter les usages initialement déployés pour le transport de voyageurs par bus, avec une aide validée à 1,8 million d’euros.
- Le projet H2PRO : les sociétés Watea et Free2MoveLease commercialiseront une offre de mobilité pour les professionnels utilisateurs de véhicules utilitaires électriques hydrogène. Le déploiement de plus de 650 véhicules, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes et en Île-de-France, est soutenu à hauteur de 15,5 millions d’euros.
- Le projet Hygi : porté par Agrosolar en Guadeloupe, ce projet recevra une aide de 4 millions d’euros. Il permettra le déploiement d’une unité de production d’hydrogène d’1 mégawatt (MW), adossée à une installation photovoltaïque. L’installation alimentera des bus pour le transport de voyageurs.
- Le projet Hynovar : porté par la société HY2Gen, ce projet s’articule autour d’une production d’hydrogène localisée à Signes, dans le Var. L’hydrogène sera principalement utilisé par des navettes maritimes et des camions. Le montant de l’aide de l'Ademe est de 15,4 millions d’euros.
- Le projet HyTouraine : porté par un consortium de cinq acteurs locaux, tous coordonnés par le syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire, ce projet amorce localement une production d’hydrogène pour des usages industriels et de mobilité (alimentation de bennes à ordures ménagères). L’aide s’établit à 3,4 millions d’euros.
- Le projet H2NFC : la phase 2 du projet H2NFC, validée avec une aide de 5 millions d’euros, entend renforcer l’écosystème porté par le Grand Belfort avec 1 MW d’électrolyse additionnelle et de nouveaux véhicules de transport en commun.
- Le projet H24ByHyPe vise à déployer de nouvelles capacités de production d’hydrogène renouvelable (5 MW d’électrolyse) en Ile-de-France pour alimenter des camions et utilitaires pour la distribution de marchandises. Pour ce projet porté par HyPe Assets, l’aide s’élève à 21,4 millions d’euros.
- Le projet H2 Seine Vitry : coordonné par la société Hynamics, ce projet vise à développer une production d’hydrogène de 2 MW à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) afin de décarboner des usages de mobilité lourde : 44 tonnes, bennes à ordures, camions-toupies… Il est soutenu financièrement à hauteur de 5,1 millions d’euros.
- Le projet LH2 : porté par Le Havre Seine Métropole, ce projet vise à déployer le transport de voyageurs et de marchandises au sein d’un écosystème de 2 MW, pour une aide de 7,8 millions d’euros.
- Le projet Ma’Hyage : au travers de ce projet, TotalEnergies implantera 3 stations hydrogène renouvelable sur l’axe autoroutier A10 pour alimenter 29 poids lourds opérés par 5 transporteurs partenaires. Le projet est soutenu à hauteur de 4,6 millions d’euros.
- Le projet R’HySE : extension du projet Hyammed développé par Air Liquide, il s’appuiera sur la distribution d’hydrogène co-produit à Fos-sur-Mer, pour alimenter des premières flottes de camions exploités par des transporteurs partenaires. Le soutien financier s’élève à 11,5 millions d’euros.
- Le projet TES doit permettre à l'entreprise Schiever de déployer des infrastructures de production et de distribution de 2,5 MW sur son site de Magny (Yonne) pour du transport de marchandises, avec une aide de 4 millions d’euros.
- Le projet Vallée Sud H2 déploie un écosystème initié par l’Établissement Public Territorial Vallée Sud Grand Paris. La production d’hydrogène, localisée à Chatenay-Malabry (Hauts-de-Seine), permettra d’alimenter des bennes à ordures ménagères électriques hydrogène ainsi que des bus pour le transport de personnes à la demande. L’aide s’élève à 15,7 millions d’euros.
- Le projet ZEV II, extension du projet ZEV, porté par un consortium piloté par la région Auvergne-Rhône-Alpes et associant la société HYmpulsion, vise à renforcer et déployer les usages dans le domaine du transport de voyageurs. 50 autocars seront adaptés au combustible hydrogène ("retrofit "), pour le compte de la région. L’aide pour ce projet est de 10 millions d’euros.
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