Téléphonie mobile - Antennes-relais : absence de risque démontré, selon l'Académie nationale de médecine

"Il ne faut pas que ces choses-là se règlent devant les tribunaux", a affirmé le 4 mars sur Europe 1, Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'Etat au développement de l'économie numérique, après la seconde condamnation d'un opérateur à démonter une antenne (lire notre article ci-contre). La secrétaire d'Etat souhaite "aller chercher des solutions chez des voisins qui ont été confrontés au problème [...] Les normes sont différentes selon les pays européens, et il y a aussi de nouvelles technologies, de nouveaux types d'antennes, d'équipements qui émergent, qui pourraient pour l'avenir être des solutions pour nous", a-t-elle expliqué. Elle a souligné la nécessité de "faire écho à l'inquiétude des Français", même si la littérature scientifique l'incite "à plus de réticence" sur l'usage du téléphone que sur celui des antennes.
Ce même jour, l'Académie nationale de médecine souligne, dans un communiqué, l'absence de risque démontré des antennes-relais de téléphonie mobile. "Les antennes de téléphonie mobile entraînent une exposition aux champs électromagnétiques 100 à 100.000 fois plus faible que les téléphones portables", précise son communiqué. La "mise au point" se poursuit : "on ne connaît aucun mécanisme par lequel les champs électromagnétiques dans cette gamme d'énergie et de fréquence pourraient avoir un effet négatif sur la santé". L'académie s'étonne que "l'arrêt de la cour d'appel de Versailles puisse s'appuyer sur une erreur scientifique manifeste en prenant en compte le 'risque démontré' de champs d'extrêmement basses fréquences émis par ces antennes. En réalité, d'une part les antennes de téléphonie mobile émettent exclusivement en hautes fréquences ; d'autre part, le risque d'exposition aux champs d'extrêmement basses fréquences n'est pas considéré par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) comme démontré". En conclusion l'académie "renouvelle sa mise en garde contre une interprétation subjective du principe de précaution. Elle recommande en conséquence que ce soit au législateur de préciser les modalités de son application, en particulier en ce qui concerne le développement des nouvelles technologies".
Un groupe de travail des Académies de médecine, des sciences et des technologies va examiner les questions posées par cette actualité judiciaire, conclut-elle.

 

Catherine Ficat