Anru : "L'année la plus intense" avec près de 200 projets validés en 2019
Pour la seule année 2019, les comités d'engagement de l'Anru ont validé les projets de 192 quartiers. Le nombre de projets examinés et validés atteint ainsi désormais 371, sur les 450 quartiers éligibles au NPNRU (nouveau programme de renouvellement urbain).
Près de deux ans après sa relance, l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) signe une année 2019 exceptionnelle. La montée en charge qui s'est fait sentir tout au long des comités d'engagement tenus l'an dernier débouche, au final, sur un total cumulé, depuis 2018, de 9,5 milliards d'euros de financements, correspondant à la validation de projets de renouvellement urbain de 371 quartiers. Comme l'explique l'Agence dans un communiqué du 15 janvier, "l'année 2019 restera pour l'Anru comme l'une des plus intenses de sa jeune carrière" (l'Anru ayant été créée en 2004).
371 projets validés depuis 2018 sur un total de 450 quartiers éligibles
Ces résultats et cet affichage font contrepoint aux récents propos très critiques de Jean-Louis Borloo, devant les sénateurs, sur les retards et les lenteurs de la politique de la ville, même s'ils visaient surtout la période antérieure à la relance (voir notre article ci-dessous du 15 janvier 2020). Après une époque de relative déshérence, le changement est aujourd'hui patent. Ainsi, pour la seule année 2019, les comités d'engagement de l'Agence ont validé les projets de 192 quartiers, pour un total de financements de 5,3 milliards d'euros, mis à disposition des collectivités territoriales et des bailleurs sociaux. Ces dernières semaines, le comité a ainsi validé les projets de près d'une vingtaine de communes supplémentaires (*).
Avec ces nouvelles validations, le nombre de projets examinés et validés atteint désormais 371, sur les 450 quartiers éligibles au NPNRU (nouveau programme de renouvellement urbain), soit plus de 80% de l'objectif. Et les 9,5 milliards d'euros mis à disposition des collectivités et des bailleurs (sur les 12 milliards d'euros prévus, dont 8,7 milliards de subventions et 3,3 milliards de prêts bonifiés) vont permettre la réalisation de projets de rénovation estimés à près de 32 milliards d’euros, tous financeurs confondus. L'Anru précise que les montants ainsi mobilisés doivent notamment permettre la réalisation de 74.000 démolitions de logements sociaux, 58.000 reconstructions et 96.000 réhabilitations, ainsi que de plus de 770 équipements, dont 210 écoles.
Des aménagements pour le comité d'engagement
Dans le même temps, un arrêté du 23 décembre 2019 apporte des modifications ponctuelles au comité d'engagement de l'Anru, chargé de valider les projets. Ainsi, le ministre de la Ville et celui du Logement (aujourd'hui réunis en la personne de Julien Denormandie) disposeront désormais chacun d'un siège (au lieu de deux et un sièges jusqu'à présent), tandis qu'un représentant de la toute nouvelle Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) rejoint le comité d'engagement.
La principale nouveauté apportée par l'arrêté du 23 décembre réside toutefois dans le durcissement des règles de quorum. Dorénavant, le comité ne pourra valablement délibérer sur les projets qui lui sont soumis que si la moitié au moins des membres du comité d'engagement est présent, au lieu du tiers jusqu'à présent.
Enfin, l'arrêté ajoute le ministre de la Culture ou son représentant à la liste des institutions invitées à participer au comité d'engagement pour les projets qui les concernent. Cette liste comprenait déjà le ministère des Outre-Mer, la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS) et l'Agence nationale de l'habitat (Anah).
(*) Alès, Auxerre, Bobigny, Bondy, Compiègne, Drancy, Fort-de-France, Grigny, Les Mureaux, Marseille-quartier Bel-Air (première opération financée dans la cité phocéenne contre déjà cinq à Paris et trois à Lyon), Montpellier, Nîmes, Pierrefitte-sur-Seine, Port-de-Bouc, Saint-Laurent-du-Maroni, Sarcelles, Villetaneuse et Vitry-le-François.