Archives

Environnement - Algues vertes : les élus proposent des actions choc

Le 10 décembre, le comité régional de suivi du plan algues vertes a été réuni par le préfet de la région Bretagne. Et ce pour la quatrième fois depuis l'annonce du plan algues vertes par les ministres en février dernier.
Les débats ont été ciblés sur les deux projets de territoire déposés en novembre dernier pour les baies de Saint-Brieuc et de la Lieue de Grève (Côtes-d'Armor). Ces deux baies pilotes ont répondu aux appels à projets lancés en juillet par l’Etat, l’agence de l’eau, le conseil régional et les conseils généraux bretons.
Pour la baie de la Lieue de Grève (environ 200 exploitants), l’élément central présenté par les élus de la communauté d'agglomération Lannion-Trégor est le passage généralisé en système herbager pour 80% des agriculteurs. L’application de cet objectif repose sur l’acquisition de matériels de récolte et de séchage de l’herbe, sur la mise en place d’une banque de fourrage, sur la contractualisation de mesures agro-environnementales et sur un regroupement parcellaire autour du siège des exploitations.
Pour la baie de St Brieuc, le projet piloté par la commission locale de l’eau "est moins ambitieux" selon Michel Guillemot, président de l’association Halte aux algues vertes. Il se décline en trois points : la diminution de la pression azotée (réduction de l’azote minéral au profit de la méthanisation des effluents organiques), la réduction des risques de fuite (augmentation des surfaces de prairies et de légumineuses et réduction des surfaces en céréales d’hiver) et l’augmentation des capacités naturelles épuratrices de la baie (reconquête des zones humides).
L’objectif est de baisser les concentrations en nitrates de 13 mg/l pour la baie de St Brieuc et de 8 mg/l pour celle de la Lieue de Grève en 2015. Le 1er février prochain, le comité scientifique rendra son avis sur l’efficacité attendue de ce dispositif.
Par ailleurs, le comité de pilotage a présenté le bilan du ramassage 2010 qui s’est élevé à un coût de 45 euros par tonne. Michel Guillemot dénonce "le système agroalimentaire qui ne participe pas du tout au financement et ne se remet pas en cause. Non seulement les coopératives agricoles qui vendent les engrais ne s’investissent pas, mais en plus elles proposent de faire du bénéfice avec leurs propres déchets en ramassant les algues au tarif de 140 euros la tonne !".