Environnement - Algues vertes : l'Ademe met les gaz avec la méthanisation
Le plan algues vertes présenté le 5 février dernier à Rennes prévoit, dans son volet prévention, le développement de la méthanisation agricole. L'Ademe Bretagne, missionnée par l'Etat, vient de lancer un appel à projets sur ce thème dans les bassins versants concernés. "Les deux objectifs poursuivis sont de méthaniser les lisiers et fumiers excédentaires des baies à algues vertes et de substituer 50% des engrais minéraux utilisés dans ces zones par du digestat de méthanisation", déclare Gilles Petitjean, directeur régional de l’Ademe.
A ce jour, la France ne compte qu’une vingtaine de méthaniseurs (contre 5.000 en Allemagne) dont quatre en Bretagne. Une vingtaine de projets de petite et moyenne dimensions, représentant des investissements de 300.000 à 2 millions d'euros par unité, sont attendus à partir de 2012. Avec le plan "biogaz" (vingt projets en cours), la région devrait alors compter une quarantaine d’unités. A terme, l’objectif est de réaliser 50 à 100 installations par an en Bretagne. Tous ces projets sont pilotés par l'Ademe et financés par l'Etat, la région et les départements.
Les exploitations éligibles doivent se situer dans les huit bassins à algues vertes, c’est-à-dire les baies de Concarneau, Douarnenez, Saint-Brieuc et la Fresnaye, les anses de Guisseny, l'Horn-Guillec, Locquirec et la grève de Saint-Michel. Les projets peuvent être portés individuellement ou collectivement, et peuvent être agricoles (projets "à la ferme") ou non-agricoles (projets "multi-acteurs"). Outre les exploitants agricoles, il peut s’agir d’industriels de l’agro-alimentaire, de collectivités locales ou encore d’entreprises prestataires de service pour le traitement des déchets. Les substrats ciblés sont en majorité les déjections animales. Mais ils peuvent être complétés par des sous-produits agricoles, des déchets de l’industrie agro-alimentaire ou de collectivités, etc.
Les taux d’aides publiques maximaux correspondent, selon la nature des projets, à une fourchette de 40 à 60% des investissements. Ces aides seront calculées de façon à permettre un temps de retour brut sur investissement de 6 ans. Il n’existe pas d’enveloppe totale prédéfinie concernant le montant des aides accordées.
Cet appel à projets se déroulera en deux phases. Une première sélection d’au moins dix projets aura lieu fin février 2011. La date limite pour les réponses est fixée au 31 décembre. Une sélection complémentaire est prévue fin août 2011 (date limite de dépôt fixée au 30 juin).
Sylvie Luneau / Victoires éditions