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Environnement - Plan algues vertes : la région Bretagne sera un "partenaire exigeant"

Le 9 février, Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne, a réagi au plan algues vertes présenté la semaine dernière par Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie. Il a tenu à rappeler la nécessité d'une "métamorphose des pratiques agricoles". Il considère que la participation de la région Bretagne dans ce plan est une "opportunité historique à saisir pour faire de ces deux baies un laboratoire à ciel ouvert". Il souhaite y voir "les prémices d'une nouvelle alliance entre la Bretagne et son agriculture". Il note que l'Etat a pris la mesure des enjeux et que le cadre proposé, basé sur des appels à projets territoriaux, est une "innovation positive".
Cependant, il prévient que "la région sera un partenaire exigeant" et que le copilotage est lié au cofinancement. Il considère le plan comme "encourageant, mais va sûrement mieux faire". Il demande d'approfondir deux points : le niveau de contractualisation des appels à projets territoriaux et la méthanisation (qui doit être déconnectée de la problématique algues vertes).
Surtout, il note deux grandes insuffisances concernant d'une part le foncier et de l'autre le mode de financement. Le foncier est une denrée rare et très convoitée sur ces territoires, tant pour préserver les zones naturelles, que pour mettre en œuvre de nouvelles pratiques agricoles. "Nous avons donc besoin d'un outil de régulation du foncier, déployé en coordination avec la Société bretonne d'aménagement foncier et d'établissement rural (SBAFER) et l'établissement public foncier de Bretagne."
Enfin, le président du conseil régional pense que "la réflexion sur le mode de financement n'est pas achevée et doit recourir à des fonds européens" utilisant notamment la modulation agricole, une gestion différente des aides de la PAC sur les deux baies expérimentales et des leviers fiscaux. "Le financement actuel ne permettra pas d'inclure les huit baies identifiées dans le plan." Et de regretter "un manque de précision sur les financements d'urgence, concernant le ramassage des algues, nécessaires pour préparer la prochaine saison touristique", en souhaitant lever ces réserves le plus rapidement possible.

 

Sylvie Luneau / Victoires éditions