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Environnement - Marée verte en Bretagne : Chantal Jouanno veut mettre fin à "la politique de l'autruche"

Dans une interview parue dans le journal Libération du 7 septembre, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, se dit "plutôt favorable au retrait" de l'appel interjeté par l'Etat contre une décision du tribunal administratif de Rennes le condamnant en octobre 2007 pour sa responsabilité dans la prolifération des algues vertes en Bretagne, "sous réserve que cela ne relance pas un contentieux européen". Saisi par quatre associations bretonnes de protection de la nature, le tribunal avait estimé que les "carences de l'Etat dans l'instruction des dossiers d'installations classées agricoles et dans le respect des règles de fonctionnement" avaient participé à la pollution aux nitrates, elle-même à l'origine de la prolifération des algues vertes. Condamné notamment à verser 2.000 euros de dommages et intérêts à l'association Eau et Rivières de Bretagne, le ministère de l'Ecologie avait fait appel en décembre 2007.
Après la mort d'un cheval fin juillet sur une plage des Côtes-d'Armor, le débat sur les algues vertes a repris de plus belle en Bretagne. La tension est encore montée d'un cran le 3 septembre lorsque des associations locales ont annoncé le dépôt au tribunal de Guingamp d'environ 300 plaintes contre le préfet des Côtes-d'Armor pour mise en danger de la vie d'autrui. Le décès d'un salarié chargé de transporter des algues vertes, en juillet (révélé ce week-end) dans ce même département des Côtes-d'Armor, a été jugé suspect par nombre d'associations et par des élus locaux. Lundi, le procureur de Saint-Brieuc a demandé à la gendarmerie d'ouvrir une enquête préliminaire pour déterminer s'il y a un lien entre ce décès et les algues vertes.

Quoi qu'il en soit, "la politique de l'autruche, c'est fini", assure aujourd'hui Chantal Jouanno. "L'Etat a reconnu ses responsabilités et prendra en charge le financement du ramassage", comme l'avait annoncé le Premier ministre François Fillon le 20 août dans les Côtes-d'Armor. A l'occasion de ce déplacement, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie avait rendu public un rapport de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) confirmant que l'hydrogène sulfuré dégagé par les algues vertes en décomposition pouvait être "mortel" en cas de concentration importante.
Chantal Jouanno déclare maintenant vouloir "expérimenter le ramassage en mer plus tôt dans l'année". "Quant aux mesures de réduction des nitrates, dès lors qu'il s'agit d'un enjeu sanitaire, l'Etat doit se donner les moyens. D'abord en évitant que le cheptel augmente dans les élevages". Cependant, "il ne faut pas se mentir, ça ne se réglera pas en deux ans", prévient la secrétaire d'Etat.


Anne Lenormand

 

La région Bretagne revendique un droit à l'expérimentation sur la politique de l'eau

Face au fléau des algues vertes, la région Bretagne a de nouveau réclamé à la mi-août un droit à l'expérimentation sur la politique de l'eau. "Malgré les mesures mises en place par l'Etat, seule autorité compétente en la matière, la situation ne s'améliore pas", souligne un communiqué de la région. Constatant que "la chaîne de décision ne fonctionne pas, que les maires concernés sont livrés à eux-mêmes", le conseil régional veut donc "innover" en jouant un "rôle de coordinateur sur son territoire".
A.L.
 

 

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