Aide à domicile : mise en place d'un groupe de travail pour sortir de l'impasse dans le secteur privé
Alors que la revalorisation des métiers de l'aide à domicile – saluée comme "un geste historique" – est bien engagée dans le secteur public et associatif et devrait se concrétiser à compter du 1er octobre prochain (voir notre article du 2 avril 2021), la question reste toujours en suspens pour les acteurs privés de l'aide à domicile. Une situation qui ne peut se prolonger durablement sans créer des tensions sociales et des distorsions de concurrence dans les recrutements et les offres de service.
Brigitte Bourguignon a donc convié les trois fédérations du secteur privé à participer à une réunion le 12 mai, afin d'"écouter les propositions des employeurs du secteur des entreprises de service". Les trois fédérations concernées sont le Synerpa Domicile (Syndicat national des établissements et résidences privés et services d'aide à domicile pour personnes âgées), la Fedesap (Fédération française des services à la personne et de proximité) et la Fesp (Fédération du service aux particuliers). Dans un tweet du même jour, la ministre déléguée en charge de l'autonomie indique avoir invité les trois fédérations à "rejoindre un groupe de travail", ce que celles-ci ont aussitôt accepté. Ce groupe sera chargé de "trouver des solutions avec l'ensemble du secteur (associatif, public et privé commercial), afin d'en revaloriser les salaires".
Dans un communiqué commun du 13 mai, les trois organisations "se félicitent unanimement de l'écoute de la ministre, ainsi que de l'accueil apporté à leur principale proposition : la mise en œuvre, d'ici l'automne, d'un tarif plancher national évolutif accompagné d'un forfait coordination pour atterrir sur un tarif de prise en charge de 30 euros en 2024 pour l'APA et la PCH". Cette suggestion a été accueillie "avec bienveillance" et doit faire l'objet d'une étude par les services du ministère et ne devrait pas non plus manquer de faire réagir les départements. De leur côté, les trois fédérations s'engagent "à ouvrir des négociations conventionnelles de revalorisation salariale dans la continuité de celle conclue en novembre 2020". Cet engagement vaut toutefois "sous réserve de financements significatifs". En attendant, les organisations se disent "attentives à ce que cette méthode de dialogue puisse aboutir dans des délais rapides et, d'ici octobre 2021 au plus tard, à une mesure équitable permettant, dans la suite des rapports El Khomry et Libault, d'augmenter l'attractivité des métiers du domicile sans faire exploser le reste à charge des bénéficiaires".