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Enfance - Adoptions internationales : une division par quatre en cinq ans

La mission de l'adoption internationale (MAI) du ministère des Affaires étrangères publie ses statistiques pour l'année 2015. Sans surprise, elles confirment la baisse inexorable entamée depuis cinq ans (voir nos articles ci-contre). Avec 815 adoptions internationales enregistrées l'an dernier, le recul est de 24% par rapport à 2014, qui avait déjà connu une chute de 21%. Le chiffre tombe même à 732 si on retire les 83 adoptions intrafamiliales internationales réalisées en 2015, qui présentent un caractère particulier.

Le Vietnam, premier pays d'origine

En 2010, le total des adoptions internationales était encore de 3.508, ce qui correspond à une division par plus de quatre en seulement cinq ans... Ce nombre avait atteint son apogée en 2005, avec un total de 4.136 enfants.
Les raisons de cet effondrement sont connues. Elles tiennent principalement au changement d'attitude de certains pays, qui se ferment progressivement ou brutalement à l'adoption internationale. C'est, par exemple, le cas de la Russie (292 adoptions internationales en provenance de ce pays en 2011 contre 51 en 2015), de la Colombie (286 et 75) ou de l'Ethiopie (289 et 24). Autre explication : le nombre croissant de nations qui appliquent la convention de La Haye - qui privilégie l'adoption nationale - contribue à la réduction progressive du nombre d'adoptions internationales.
En 2015, les principaux pays en termes d'origine pour les adoptants français sont le Vietnam (108), la Colombie (75), la Côte d'Ivoire (62), la Russie (51), Haïti (48), la Chine (48), la Thaïlande (41), Madagascar (30), l'Ethiopie (24) et le Congo (23). Si on raisonne en termes de continents, c'est l'Afrique qui vient en tête (283 enfants), devant l'Asie (235), l'Amérique (159), l'Europe (134) et l'Océanie (4).

De plus en plus d'enfants "à besoins spécifiques"

En termes de profil des enfants, 54% des adoptions internationales réalisées en 2015 ont concerné des garçons et 46% des filles. L'âge moyen des enfants concernés par une adoption internationale ne cesse de croître. Ainsi, en 2011, 59% des enfants avaient moins de trois ans, dont 22% moins d'un an. En 2015, ces pourcentages sont respectivement de 40% et 10%. A l'inverse, 27% des enfants adoptés en 2015 dans un cadre international avaient plus de sept ans, contre 14% en 2011.
Pour les mêmes raisons, 65% des adoptions internationales réalisées en France en 2014 concernent des enfants "à besoins spécifiques" (contre 53% en 2012) : 41% pour des raisons d'âge (enfants de plus de cinq ans), 16% pour des fratries et 25% en raison de la présence d'une pathologie.
En termes de canal, une adoption internationale sur deux réalisée en 2015 a été accompagnée par un OAA (organisme agréé par l'adoption), 25% ont été réalisées à titre individuel et 25% sont passées par l'Agence française de l'adoption (AFA).
Enfin, si on considère le département de résidence des parents adoptants - qui est le plus souvent celui dont le président du conseil départemental a délivré l'agrément - les écarts importants entre territoires se confirment. Le nombre d'adoptions internationales va ainsi de 47 à Paris, 29 dans le Nord et 27 dans les Hauts-de-Seine à une seule adoption internationale en Ariège, dans l'Aude, la Corse-du-Sud, les Hautes-Alpes, le Jura et le Loir-et-Cher. Sept départements - Aube, Haute-Corse, Creuse, Haute-Marne, Meuse, Nièvre et Guyane - ne comptent aucune adoption internationale en 2015. En l'espèce, l'ampleur des écarts ne reflète que très partiellement les disparités démographiques.
 

 

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