Action logement entre deux eaux
Action Logement a connu une année 2022 "extrêmement difficile", a déclaré jeudi 2 janvier son président, Bruno Arcadipane, avec en vue une année 2023 où il faudra faire avec moins de moyens.
"L'année 2022 a été pour Action logement une année extrêmement difficile mais une année pleine de résultats", a déclaré en conférence de presse son président, Bruno Arcadipane. L'inflation, l'augmentation du taux du livret A qui alourdit la dette des bailleurs sociaux, ou la pénurie de matériaux qui handicape le secteur de la construction n'ont pas épargné le groupe, qui produit près d'un tiers des nouveaux logements sociaux et intermédiaires en France, a-t-il détaillé. Financé par une contribution sur les entreprises (Peec), l'ex-1% Logement, piloté par patronat et syndicats, gère via ses filiales plus d'un million de logements.
En 2022, dernière année de son colossal plan d'investissement engagé en 2019 sous la pression de l'État (la convention 2018-2022), Action logement a obtenu quelque 43.000 agréments pour des logements sociaux et intermédiaires, soit 11,4% de moins qu'en 2021 où il en avait obtenu environ 48.000. Cela s'explique essentiellement par un recul de 32,7% dans le logement intermédiaire, le nombre d'agréments de logements sociaux (33.000 en 2022) n'ayant pour sa part baissé que de 1,8%.
En 2023, Action logement se fixe un objectif d'agréments en recul, à 40.300, ses moyens étant diminués par la fin de son plan d'investissement. Concernant ce plan, "la totalité de nos engagements ont été tenus", a affirmé Bruno Arcadipane, rappelant l'implication du groupe dans le financement de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) ou du programme Action coeur de ville.
La directrice générale du groupe, Nadia Bouyer, salué une "dynamique absolument fabuleuse" dans la réhabilitation. Les chantiers ont augmenté de près de 25% et plus de la moitié sont des rénovations thermiques, indique Action logement, qui a fait de la décarbonation de son parc immobilier une priorité.
Objet récurrent de conflits avec l'État sur son pilotage, le groupe paritaire devra absorber la ponction de 300 millions d'euros inscrite dans la loi de finances pour 2023. En sachant que la convention 2023-2027 n'est toujours pas conclue. Mais les négociations de cette nouvelle convention quinquennale avec l'État avancent bien, a assuré Bruno Arcadipane. "Il n'y a pas de point particulier qui ferait qu'on pourrait échouer."
Action logement se fixe comme objectif de délivrer 326.000 garanties locatives Visale en 2023, et 120.000 aides à la mobilité professionnelle.