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Education - Absentéisme scolaire : la loi Ciotti est définitivement supprimée

L'Assemblée nationale a définitivement adopté, jeudi 17 janvier, la proposition de loi supprimant la contestée loi d'Eric Ciotti de septembre 2010 destinée à lutter contre l'absentéisme scolaire, notamment en suspendant les allocations familiales.
Un dispositif d'abord jugé "inutile" par George Pau-Langevin. S'appuyant sur des chiffres fournis par la direction générale de l’enseignement scolaire sur les statistiques d’application de la mesure, la ministre déléguée à la Réussite éducative a souligné que "sur 12 millions d’élèves concernés et environ 300.000 élèves absentéistes, il y a eu 619 suspensions des allocations sur la totalité de l’année scolaire 2011-2012. Sur ces 619 allocations suspendues, seulement 142 ont été reversées aux familles dans les mois qui ont suivi parce que l’élève était revenu à l’école". Ajoutant : "cela signifie que, dans tous les autres cas, pour 80% des 619 élèves dont vous avez suspendu les allocations, votre dispositif a échoué".
Des chiffres jugés "extrêmement partiels" par le député et ancien ministre de l'Education nationale Luc Chatel, qui préfère quant à lui évoquer les 79.149 signalements d’absentéisme reçus par les autorités académiques calculant que "seulement 1%, au final, ont abouti à une suspension des allocations familiales". "En d’autres termes, 99% des cas ont eu pour résultat un retour à l’école, ce qui veut dire que cette loi est efficace", a-t-il tenté de démontrer.

Responsabilité des parents

Au-delà de la querelle de chiffres, le débat parlementaire entre une ministre déléguée et un ancien ministre de l'Education nationale a naturellement porté sur le principe. "Prétendre que les seuls qui peuvent agir sur l’absentéisme des enfants, ce sont les parents, cela signifie que les équipes enseignantes et toutes les personnes qui s’occupent de l’enfant n’ont pas de pouvoir", s'est indignée George Pau-Langevin. "Le dispositif de la loi Ciotti est avant tout un dispositif de responsabilisation des parents", convient Luc Chatel, rappelant que le dispositif était "progressif et accompagné de mesures à destination des parents, avec un système équilibré, fondé sur une gradation qui, à chaque étape, laisse la place au dialogue et à la remédiation".
George Pau-Langevin préfère "analyser les raisons du décrochage. C’est pourquoi nous proposons de réunir autour du jeune les acteurs de la communauté éducative : les chefs d’établissements qui représentent l’autorité, les assistantes sociales, le personnel encadrant, les services sociaux, le tissu associatif." Le texte adopté prévoit en effet que "en cas de persistance du défaut d’assiduité, le directeur de l’établissement d’enseignement réunit les membres concernés de la communauté éducative (…) afin de proposer aux personnes responsables de l’enfant une aide et un accompagnement adaptés et contractualisés avec celles-ci. Un personnel d’éducation référent est désigné pour suivre les mesures mises en œuvre au sein de l’établissement d’enseignement."