500.000 jeunes accompagnés dans le cadre du contrat d’engagement jeune
Le ministre du Travail Olivier Dussopt se félicite du dépassement de la barre symbolique des 500.000 jeunes accompagnés dans le cadre du contrat d’engagement jeune lancé en mars 2022. Un satisfecit que reprennent volontiers à leur compte les missions locales, qui portent néanmoins des propositions pour fluidifier le dispositif.
Le ministre du Travail et du Plein emploi, Olivier Dussopt, s’est félicité le 26 octobre dernier dans un communiqué du franchissement de la barre des 500.000 jeunes accompagnés depuis mars 2022, date du lancement du contrat d’engagement jeune (CEJ). Destiné à remplacer le dispositif de la Garantie jeune, le CEJ propose globalement un accompagnement "individuel, intensif et exigeant" qui vise à permettre après une durée de 6 à 12 mois d’accompagnement (pouvant être étendue jusqu’à 18 mois) une entrée rapide et durable dans l’emploi pour des jeunes de 16 à 25 ans (jusqu’à 29 ans pour ceux en situation de handicap) qui ne sont ni étudiants, ni en formation et qui rencontrent des difficultés d’accès durable à l’emploi. Au terme d’une première séquence d’un peu plus d’un an et demi, le ministre estime donc que le contrat d’engagement jeune "a fait ses preuves" et qu’il a atteint sa cible : près de 70% des jeunes accompagnés à travers ce dispositif ont moins de 21 ans ; 90% d’entre eux ont un niveau bac ou infra-bac et 45% sont non diplômés ; enfin, 18% sont issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville et 13% de zones de revitalisation rurale.
"Un succès qui n’était pas acquis au départ"
Si le dispositif monte en puissance, "c’est un succès qui n’était pas acquis au départ", concède le directeur général de l’Union nationale des missions locales (UNML), Ahmed El Khadiri. Concrètement près des deux tiers de ces 500.000 contrats d’engagement jeune sont mis en œuvre par les missions locales. A titre de comparaison, "en 2019 à travers la Garantie jeune on accompagnait 100.000 jeunes par an", rappelle le représentant des missions locales. "Cette logique nous va très bien, ajoute Ahmed El Khadiri car avant le basculement, la barre des 100.000 était un plafond alors que là, nous sommes dans une logique de droits ouverts qui fait que si l’on a plus de jeunes on peut les prendre en charge. Donc, d’un point de vue quantitatif, c’est une réussite", et même un succès ajoute-t-il "au regard de la rencontre entre le dispositif et les jeunes les plus éloignés de l’emploi".
Un changement d’approche pour les conseillers des missions locales
Pour le réseau des missions locales, le basculement de la Garantie jeune vers le CEJ est ainsi vécu comme "une sacrée révolution", notamment à travers les 15 à 20h d’accompagnement hebdomadaires qui rendent le dispositif plus "intensif". "Avec la Garantie jeune, on envisageait la globalité d’un parcours ; désormais la maille est plus fine sur une base hebdomadaire". Un changement d’approche pour les conseillers des missions locales : "Jusque-là, on traitait les files d’attente sans avoir les moyens de suivre ceux qui en avaient besoin mais qui ne demandaient rien", résume Ahmed El Khadiri. "Désormais on se redonne une ambition pour le parcours de chacun des jeunes avec un dispositif plus dense et qui concerne tout le monde".
Résultat des courses, en 2023 le réseau des missions locales a accompagné 220.000 jeunes en CEJ contre 197.000 entre mars et décembre 2022. Soit environ les deux tiers du total des CEJ dont le solde revient à Pôle emploi. Se pose désormais la question des marges de manœuvre : les missions locales ont-elles les moyens d’accompagner davantage de jeunes en 2024 ? "C’est un sujet sensible qui dépend beaucoup du contexte, de la dynamique du marché de l’emploi comme du nombre de jeunes en situation de décrochage". Et si ce contexte semble aujourd’hui plutôt favorable à l’emploi des jeunes, "tant qu’un jeune est dehors on ne peut pas s’en satisfaire", lâche le directeur général de l’UNML.
Afin de rendre le dispositif encore plus efficace, l’UNML avait produit à l’été 2022 plusieurs propositions relatives, notamment, à la possibilité de cumuler l’allocation (pouvant aller jusqu’à 520 euros mensuels) avec d’autres revenus de la formation professionnelle, de l’IAE (l'insertion par l'activité économique), des contrats aidés et de la prime d’activité.