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Environnement - 168 millions d'euros en faveur du développement durable de la Corse

Lors d'un déplacement à Ajaccio (Corse-du-Sud) le 2 février, Nicolas Sarkozy a annoncé que 168 millions d'euros seront consacrés d'ici 2013 au financement d'opérations nouvelles de développement durable dans l'île, dans le cadre de la révision du programme exceptionnel d'investissement (PEI) mis en place en 2002. "Plutôt que de se polariser à l'excès sur les grands travaux de transports, il faut convenir d'un grand effort dans le domaine environnemental : l'assainissement, l'eau brute, l'eau potable, le traitement des déchets", a déclaré le président de la République, qui était accompagné de plusieurs ministres : Jean-Louis Borloo (Ecologie), Brice Hortefeux (Intérieur), Bruno Le Maire (Agriculture) et Michel Mercier (Aménagement du territoire).

Le chef de l'Etat a également annoncé que la future Assemblée de Corse serait "consultée avant l'été" sur le plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc) : il ne s'agira pas de la présentation d'un "nouveau plan" mais d'"un projet de loi modifiant la démarche et le contenu du Padduc". Lancé en 2003, ce dernier constitue un cheval de bataille de l'opposition, notamment nationaliste, qui dénonce le "bétonnage" du littoral. Le Padduc devra intégrer "les prescriptions du Grenelle de l'environnement", ainsi que les "conclusions des Assises des territoires ruraux", que Nicolas Sarkozy présentera la semaine prochaine. Il a aussi annoncé la création de nouveaux outils comme l'implantation en Corse d'un institut euro-méditerranéen des feux de forêt qui aura vocation à "mener des actions de formation auprès des élus, de la population, avant la saison des feux" et à "associer les retours d'expérience des pays méditerranéens pour réfléchir aux moyens de prévention et de lutte les plus efficaces". Pour limiter la spéculation et préserver les terres agricoles, un établissement foncier d'Etat, "demandé à l'unanimité par l'Assemblée de Corse", devrait aussi être créé "avant la fin de l'année".

Au chapitre de l'approvisionnement énergétique de l'île, Nicolas Sarkozy a annoncé que la France allait négocier le raccordement de la Corse au futur gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie (Galsi). "Il s'agit pour la collectivité nationale d'un investissement massif de 425 millions d'euros qui apportera le gaz naturel en Corse, tant pour la production d'électricité dans les deux centrales thermiques de Lucciana et Ajaccio que pour desservir les particuliers à Bastia et Ajaccio", a-t-il précisé, indiquant aussi que la centrale thermique d'Ajaccio sera reconstruite sur un nouveau site. L'objectif est d'avoir réalisé ces investissements "d'ici 2015". Autre projet cité : le pôle de compétitivité "Capénergies", qui travaille sur l'expérimentation de la pile à hydrogène alimentée par l'énergie photovoltaïque. "Le CEA [Commissariat à l'énergie atomique, NDLR] souhaite travailler avec l'université de Corse, à travers l'Institut national de l'énergie solaire, et développer plus largement en Corse des expérimentations de prototypes dans le domaine de l'habitat, des transports ou de l'énergie", fondées notamment sur "la valorisation des essences de bois locales dans les économies d'énergie" ou "la production de biocarburants".

Le président de la République a aussi fait part du soutien de la France au projet de parc marin international autour des bouches de Bonifacio, un secteur où transitent près de 3.000 navires par an. Il juge cette décision "considérable dans le domaine de la biodiversité et pour la préservation de la Corse".

Nicolas Sarkozy a aussi indiqué que la Corse allait "s'inscrire dans une démarche pilote sur les métiers de la croissance verte", et que ce projet serait "adossé" à l'observatoire régional de l'emploi et de la formation. "Nous allons lancer des diagnostics territoriaux réalisés au plus près du terrain et mettre en place des formations dans les secteurs du développement durable", a-t-il ajouté. Coût du dispositif : 5 millions d'euros.

 

Anne Lenormand