13% des ménages du parc social en situation d'impayés
Le baromètre 2023 sur la satisfaction des locataires du parc social vis-à-vis de leur habitat et de leur cadre de vie mené par l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) rapporte "une légère amélioration de la situation financière" déclarée par les ménages et s'intéresse pour la première fois aux réclamations et aux impayés.
Réalisé pour la troisième année consécutive, le baromètre de l'Ancols sur la satisfaction des locataires du parc social vis-à-vis de leur habitat et de leur cadre de vie a été mené cette année en mai et juin derniers auprès de 3.800 ménages. "L’enquête explore, comme en 2022, les effets des hausses de prix sur la situation des ménages", indique l'agence qui a dévoilé les résultats 2023 le 7 novembre.
Les chiffres indiquent tout d'abord que huit ménages du parc social sur dix se déclarent satisfaits de leur logement, un niveau stable depuis 2021. "La satisfaction est globalement moindre dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV)", note toutefois l'Ancols. Le mauvais état du logement puis son isolation sont les principales causes d'insatisfaction, 37% jugeant par exemple que la température n'est pas satisfaisante en hiver.
Alors que 45% des personnes interrogées sont des actifs occupés (43% d'inactifs, dont les retraités, et 12% de chômeurs), la part des ménages du parc social se considérant déjà "pauvres" baisse en 2023 par rapport à 2022 (- 5 points) pour atteindre 20%. En parallèle, la part des locataires considérant leur situation comme bonne passe de 55% en 2022 à 60% en 2023. "Néanmoins, des différences importantes s’observent selon la composition familiale : de 74% parmi les couples sans enfant, cette part tombe à 57% chez les familles monoparentales", relève l'agence.
Charges pas "raisonnables"
Cette tendance à l'amélioration est constatée également avec les 64% des locataires qui disent rencontrer des difficultés à boucler leurs fins de mois, en baisse de 4 points par rapport à 2022 (mais + 8 points comparé à 2021). "La forte augmentation des charges liée à la hausse de l’énergie est en partie ou principalement responsable de cette situation dans plus de 80% des cas", signale l'enquête. 38% jugent notamment les charges ou dépenses de chauffage pas "raisonnables". Les couples avec enfant et les familles monoparentales sont les plus sujettes à des difficultés financières.
Un ménage interrogé sur quatre déclare rencontrer des difficultés à régler son loyer ou ses charges et 13% des ménages du parc social se sont trouvés en situation d’impayés au cours des 12 derniers mois. Dans la moitié des cas, une solution a été mise en place, principalement un échelonnement sur plusieurs mois.
Des requêtes sur le logement
L'enquête rapporte par ailleurs que quatre ménages sur dix ont effectué une requête auprès de leur bailleur dans les six derniers mois. Des demandes essentiellement centrées sur le logement et très peu de réclamations à titre administratif (demande de mutation, échelonnement de loyer, etc.). La réponse apportée par leur bailleur a été jugée satisfaisante dans les trois quarts des cas, mais des démarches n'ont été entreprises à la suite de la requête que dans 53% des cas.
57% des personnes questionnées indiquent qu'il n'y a pas eu de travaux effectués dans le logement, un chiffre en baisse par rapport à l'an passé. 59% pensent que des travaux devraient être effectués, principalement sur les salles de bain, et 44% en ont fait la demande à leur bailleur.
37% des ménages consultés souhaitent par ailleurs déménager, surtout pour les couples avec enfant (50%) et les habitants de QPV (45%), principalement en raison de la taille du logement. 59% ont donc une demande de logement social en cours.