"Vieillir en logement social" : l'adaptation des logements et la lutte contre l'isolement au cœur des enjeux
Intitulée "Vieillir en logement social : les défis de l’accessibilité et de l’adaptation", une note de Thomas Chevandier, conseiller de Paris, a été récemment publiée par la fondation Jean-Jaurès. L’accent y est mis sur l’ampleur des enjeux liés au vieillissement des locataires du parc social, sur les particularités de ces personnes âgées habitant en logement social (fragilité sociale, surreprésentation des femmes seules et des handicaps déclarés par rapport à l’ensemble des retraités…) et sur les évolutions jugées souhaitables pour répondre aux besoins identifiés. "Plus d’un logement sur deux est potentiellement concerné par le vieillissement d’au moins un de ses habitants à court ou moyen terme", estimait l'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) dans son rapport annuel 2018, rapporte Thomas Chevandier.
Ce dernier passe en revue "trois dimensions de l’environnement propice au maintien à domicile" que sont le fait de "disposer d’un logement adapté ou à tout le moins accessible", de "vivre dans une ville à l’environnement bienveillant" et de "pouvoir se déplacer aisément dans l’espace public". Et il estime que ces "piliers" sont "particulièrement [mis] à l’épreuve au sein du parc social". "Un grand bailleur social parisien estime à 5% le nombre de logements adaptés à la perte d’autonomie, pour plus de 40% de son parc accessible", cite par exemple le conseiller de Paris, observant une "montée en puissance tardive mais réelle des bailleurs sociaux" sur ces questions. Au-delà du bâti, il souligne que la pandémie de Covid-19 a conduit les bailleurs à mettre en place "un suivi social efficace et opérationnel de leurs résidents en perte d’autonomie et en voie d’isolement".
Pour aller plus loin dans la prise en compte de ce "vieillissement massif" de leurs locataires, les bailleurs sociaux ont besoin d’être davantage soutenus, estime l’élu socialiste qui formule dix propositions. Outre des dispositions liées à l’accessibilité et à l’adaptation des logements – telles que l’extension de "MaPrimeAdapt’" aux bailleurs sociaux –, il propose de "rendre plus attractive la mutation dans les cas de sous-occupation", notamment par le maintien du prix au mètre carré dans le cas d’un déménagement dans un logement social plus petit. Il appelle aussi à développer avec les bailleurs des lieux d’accueil tels que des résidences de seniors à vocation sociale, des résidences autonomie et des projets d’habitat inclusif. Enfin, sur la lutte contre l’isolement des seniors, l’auteur suggère de former les gardiens à l’accompagnement des personnes âgées, de créer des services de gestion locative spécifiques et de susciter, par des appels à projets, la création de lieux de vie et de partage dédiés.