Télécoms - Zones blanches : les collectivités peuvent déposer leurs projets

Le programme "zone blanche centre bourg" et la couverture des 800 sites prioritaires entrent dans les derniers kilomètres avec le lancement des deux appels à projets par Emmanuel Macron au colloque Trip de l'Avicca.

Emmanuel Macron a profité de la tribune offerte par l'Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel) le 5 avril dernier pour annoncer la publication des appels à projets pour le programme "zone blanche centre bourg" et la couverture de 800 sites prioritaires.
Le ministre l'a affirmé, "les dernières communes situées dans des zones dites blanches […] seront couvertes [en 3G] d'ici fin 2016". Les 268 communes concernées par le programme "centre bourg" – dont la liste a été publiée par décret fin février – auront le choix entre assurer elles-mêmes la maitrise d'ouvrage des travaux ou bénéficier du marché de travaux national. Pour celles qui décideraient de conduire leurs propres travaux, elles ont jusqu'au 13 mai 2016 pour déposer un dossier. Le ministre a tenu à rappeler la répartition des rôles. Les collectivités devront identifier et acheter le terrain, et prendront en charge le raccordement électrique des pylônes. L'Etat financera les travaux à hauteur de 100.000 euros par pylône en plaine, 130.000 euros en zone montagneuse. Quant aux opérateurs, ils supporteront les coûts d'exploitation. On saura par ailleurs que 2.200 communes actuellement couvertes en 2G le seront en 3G d'ici mi-2017. Et que l'attribution de la bande 700 MHz à l'automne s'est accompagnée d'obligations en termes de couverture des zones moins denses et des trains du quotidien.
Après presque 13 ans de plans visant à combler les "trous" de couverture mobile, la liste des communes situées en zone blanche reste toujours incomplète. Visiblement conscient du problème, Emmanuel Macron a confirmé qu'"afin de garantir qu'aucune commune n'est oubliée, un nouveau recensement va être publié". Le nombre total de communes encore non couvertes est souvent estimé à 300.
Si la définition des zones blanches n'évoluera pas, les cartes de couverture seront bien améliorées, en vue de correspondre "au mieux à la réalité des usagers et du ressenti", a indiqué le ministre, confirmant ainsi les messages envoyés par l'Arcep depuis janvier en termes de "régulation par la data". Un affinage des cartes de couverture qui devrait aller de pair avec le déploiement d'équipements plus individuels qui permettront d'améliorer la couverture en intérieur. Sur ce sujet, tous les acteurs semblent sur la même longueur d'ondes, puisque selon Emmanuel Macron, "les opérateurs sont prêts à se mobiliser pour que les utilisateurs puissent bénéficier d'une couverture à domicile".
Concernant les 800 sites prioritaires, les territoires intéressés par la première vague ont jusqu'au 12 mai prochain pour déposer leurs dossiers. Pour rappel, ce second appel à projets vise à couvrir des zones d'intérêts (économiques, touristiques, équipements publics…) situées en zone blanche. L'Etat contribuera à la moitié des frais d'installation ainsi qu'aux frais de raccordement en fibre optique. Du côté de la Mission Très Haut Débit, on précise que les projets seront évalués à l'aune de critères propres aux différentes dynamiques territoriales.
Comme l'a annoncé le ministre, si 800 sites seront construits d'ici 4 ans, ce sont "300 premiers sites qui pourront être déployés dès 2016". Si du côté de Bercy, on assure que tout est prêt pour accompagner les collectivités, du côté de l'Avicca, on se montre plus réservé sur le nombre de chantiers qui seront effectivement lancés. En effet, des contraintes techniques (notamment en zones accidentées, vallonnées ou boisées) peuvent s'accompagner de surcoûts importants, parfois non supportés par les subventions.