Municipales - On vote dimanche dans une commune sur six
Seuls les électeurs d'une commune sur six sont concernés par le scrutin de dimanche. Le second tour des municipales n'aura en effet lieu que dans 6.455 communes (1.777 communes de plus de 1.000 habitants et 4.678 de moins de 1.000 habitants), l'issue de l'élection ayant été acquise dès le premier tour dans 30.136 communes (8.073 communes d'au moins 1.000 habitants et 22.063 de moins de 1.000 habitants), a indiqué mardi en fin d'après-midi le ministère de l'Intérieur.
Autres données encore provisoires communiquées le 25 mars par le ministère : les listes de droite auraient obtenu 46,44% des voix, celles de gauche 38,20% et celles du Front national 4,70% au premier tour des municipales. Les listes Divers (hors DVD et DVG) ont recueilli 9,96%, le total pour l'extrême droite s'est monté à 4,82%, l'extrême gauche a réuni 0,60%.
Ces chiffres ne portent que sur les communes d'au moins 1.000 habitants, aucune nuance politique n'étant attribuée aux communes plus petites, et des "corrections" sont encore apportées aux résultats transmis par les préfectures, selon le ministère.
Quant au taux d'abstention – quant à lui définitif – lors du premier tour, on saura qu'il a atteint 36,45% sur la France entière, soit un tout petit peu moins que ce que laissaient présager les estimations de lundi matin. Il s'agit d'un nouveau record pour ce type de scrutin. L'abstention avait déjà battu un record au premier tour des municipales de 2008, s'établissant à 33,46%. Ce taux définitif est légèrement inférieur à celui, provisoire, annoncé lundi à 01h00, qui était de 38,72% et portait sur près de 23 millions de bulletins dépouillés.
Alliances ou retraits à géométrie variable
Dans les communes de plus de 1.000 habitants, 62 communes devaient théoriquement faire l'objet de duels au second tour - deux listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés et pouvant donc se maintenir -, 1.197 communes devaient avoir trois listes en lice et 518 plus de trois. Mais ces chiffres fournis par la place Beauvau ne tenaient pas encore compte des fusions ou désistements décidés par les listes.
Or il n'aura échappé à personne que la préparation du second tour des municipales a été dominée jusqu'à la dernière minute mardi par de multiples mouvements d'alliances ou de retraits à géométrie variable. Partout, les candidats qualifiés avaient jusqu'à 18h pour déposer leur liste à la préfecture leur liste.
Arrivé en tête dans au moins 21 communes, le Front national sera normalement présent au second tour dans 315 d'entre elles (119 en 1995). Deux de ses listes doivent fusionner avec des listes divers droite. Cela concerne Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne, 33.000 habitants), où la liste FN est arrivée troisième et L'Hôpital (Moselle, 5.500 hab), où elle est arrivée deuxième.
Cette présence du FN vient expliquer une bonne partie des quadrangulaires prévues. Des quadrangulaires, il y en aura par exemple à Grenoble (où le socialiste Jérôme Safar, arrivé deuxième derrière le candidat d'EELV et du Parti de gauche, Eric Piolle, se maintient au second tour, donnant lieu à une quadrangulaire avec l'UMP et le FN), à Roubaix (où gauche, divers gauche, UMP et FN se maintiennent), à Nîmes (où PS et Front de gauche n'ont pas réussi à s'accorder) , à Dreux, à Forbach et Hayange en Moselle, à Montpellier…
Ailleurs toutefois, les fusions se sont bien faites. Ainsi, la consigne de l'état-major du PS de se retirer en cas de danger FN a été suivie à Perpignan et Saint-Gilles (Gard). Et la fusion des listes PS et EELV qui pose problème à Grenoble s'est en revanche faite à Paris, Lyon, Toulouse, Nantes, Rouen ou encore Caen.
Le cas des villes moyennes
Vis-à-vis, entre autres, de ce phénomène assez inédit des quadrangulaires - voire pentagulaires ! -, la Fédération des villes moyennes (FVM) vient de réaliser une analyse intéressante des résultats électoraux sur un échantillon de 282 villes (villes de 20.000 à 100.000 habitants).
Cette première analyse confirme tout d'abord le phénomène de la "prime au sortant" : une centaine de listes relevant des équipes sortantes (soit plus d'un tiers des villes moyennes), ont gagné dès le premier tour.
Parmi elles, 32 se situent à gauche de l'échiquier politique (Abbeville, Annonay, Auch, Bourg-en-Bresse, Liévin, Cahors, Nogent-sur-Oise, Tulle, Vandœuvre…), 11 se situent au centre ou sont sans étiquette, 57 à droite (dont certaines avec plus des deux tiers des voix : Combs-la-Ville, Yerres, Etampes, Saint-Dizier, Vitré…) dont 2 à l'extrême droite.
La FVM reconnaît par ailleurs "l'influence des enjeux de politique nationale, qui sont venus interférer plus fortement dans ce scrutin de dimension locale", souligne que l'abstention parmi les électeurs des villes moyennes avait été "nettement sous-estimée par les sondeurs" et met l'accent sur "l'éparpillement des listes 'dissidentes' à gauche comme à droite" qui, en plus du vote FN, contribue au nombre de triangulaires (84 prévues dans les villes moyennes, dont 46 où le FN est présent), quadrangulaires (62 dont 44 avec le FN) et pentagulaires (15 dont 13 avec le FN).