Municipales - Région par région, tour de France du premier tour
Ile-de-France
L'Ile-de-France enregistre une poussée de la droite, emportant des villes dès le premier tour et plaçant NKM en tête presque partout à Paris, au détriment de la gauche au sein de laquelle les communistes résistent dans leurs bastions.
Paris aura donc eu sa surprise : Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP, a obtenu 35,64% des voix devant Anne Hidalgo (PS) 34,40%, mais ses listes sont distancées dans deux arrondissements clé pour l'issue du scrutin le 30 mars, le XIIe et XIVe arrondissements, gros pourvoyeurs de conseillers de Paris.
Chaque camp a interprété ses résultats, avant de se remettre en campagne : celui de NKM se félicitant de "faire mentir tous les pronostics" et celui d'Hidalgo qui voit "les composantes de la majorité dans une dynamique de victoire supérieure à celle de 2001", selon les termes du maire sortant Bertrand Delanoë.
Globalement, sur le territoire francilien, les deux leaders régionaux ont interprété les premiers résultats. Le président PS du conseil régional Jean-Paul Huchon a vu la gauche "victime de la même abstention différentielle que dans tout le pays", y voyant une "réserve d'abstentionnistes à accrocher pour le second tour" en "entendant le message de scepticisme voire d'amertume" et surtout en "faisant vraiment l'union de la gauche". Il a aussi souligné des scores du FN "pas aussi importants que dans d'autres régions".
De son côté, Valérie Pécresse (UMP) a salué une "belle dynamique" de la droite "qu'il faut concrétiser et amplifier en faisant l'union de la droite et du centre" pour emporter des villes comme Garges-lès-Gonesse, Maurepas, Vernouillet, Viry-Châtillon ou encore Aulnay-sous-Bois. Elle s'est d'ores et déjà "félicitée des victoires enregistrées au premier tour à L'Haÿ-les-Roses, Clamart, Juvisy-sur-Orge, Montgeron, Rosny, Poissy ou Bois d'Arcy".
Ces trois dernières villes sont dans les Yvelines, bastion historique de l'UMP où la droite étend donc encore sa zone d'influence, met la gauche en difficulté tandis que le Front national fait une percée dans des villes populaires (en tête à Mantes-la-Ville, à 20% aux Mureaux où la gauche conserve la mairie).
Dans les Hauts-de-Seine, autre bastion de la droite, celle-ci ressort en position de force : les barons UMP ou UDI conservent leurs fiefs comme André Santini (Issy-les-Moulineaux), Joëlle Ceccaldi-Raynaud (Puteaux), Patrick Ollier (Rueil-Malmaison) et Patrick Balkany (Levallois-Perret). Colombes et Asnières, ravies par le PS en 2008, pourraient basculer. Mais les quatre bastions "rouges" - Gennevilliers, Nanterre, Bagneux, Malakoff - ont réélu leurs maires communistes au premier tour.
La droite a aussi maintenu ses fiefs dans l'Essonne avec notamment le maire sortant de Corbeil-Essonnes Jean-Pierre Bechter (UMP), bras droit de l'ancien maire et industriel Serge Dassault, en tête des suffrages. Dans la préfecture d'Evry, dont le ministre de l'Intérieur Manuel Valls (PS) fut longtemps l'édile, son successeur Francis Chouat arrive en tête avec un confortable 47,86% des voix et le ministre en 3e position sur sa liste.
Si le Parti communiste a confirmé son implantation dans le Val-de-Marne (Ivry et Vitry remportés au premier tour, Champigny-sur-Marne en ballottage favorable), le premier tour a souri à la droite qui y progresse. Les deux jeunes candidats du FN se maintiendront dans deux villes, Créteil et Villejuif.
En Seine-et-Marne, département mêlant une frange urbanisée constellée de quartiers populaires et de vastes zones rurales, les figures de la droite ont été réélues haut la main malgré une poussée du FN: le président de l'UMP Jean-François Copé (Meaux), le patron des députés UMP Christian Jacob (Provins) et Franck Riester (Coulommiers). Le second tour reste ouvert à Melun où François Kalfon (PS) talonne le maire sortant.
En perte de vitesse aux dernières élections, les communistes ont bien résisté dans leurs bastion de Seine-Saint-Denis, marqué par une montée en puissance de la droite et un PS affaibli. Le Front de Gauche est arrivé en tête dans 7 des 10 villes qu'il dirige et peut espérer reconquérir plusieurs communes perdues en 2008, comme Montreuil et Aubervilliers.
Dans le Val d'Oise enfin, la droite a opéré une légère progression et confirmé l'implantation de ses ténors, mais le second tour est très ouvert dans de nombreuses communes où la gauche est en ballottage favorable (Argenteuil, Goussainville).
Rhône-Alpes
La position favorable du PS à Lyon et la réélection dès le premier tour du maire de Bourg-en-Bresse masquent les nombreux reculs des socialistes en Rhône-Alpes, particulièrement en Isère, en Savoie et dans la Loire.
A Lyon, le sénateur-maire socialiste Gérard Collomb, réélu au premier tour en 2008, devra cette fois en affronter un second en raison des divisions du PS, des Verts et du Front de Gauche. Mais ses listes arrivent en tête dans six arrondissements sur neuf et l'union à gauche devrait lui assurer un troisième mandat.
Deuxième ville du Rhône et quatrième de la région, Villeurbanne devrait aussi rester au PS, Jean-Paul Bret étant en ballottage très favorable avec 41,5% des voix. Dans le reste du département, gauche et droite maintiennent globalement leurs positions.
A rebours de la tendance nationale, la gauche consolide son ancrage à Bourg-en-Bresse, où le trésorier national du PS, Jean-François Debat, est réélu dès le premier tour avec 50,64% des suffrages face au député UMP Xavier Breton.
Cette éclaircie rose n'empêche pas le reste de l'Ain de s'enraciner à droite. Elle conserve aisément Bellegarde-sur-Valserine (71,62%), Nantua (76,93%) ou Péronnas (64,61%). Sa division en deux listes l'expose en revanche à une triangulaire périlleuse à Belley.
En Isère, le PS essuie des revers dans plusieurs villes importantes. Vaincu dès le premier tour à Vienne, remportée par l'UMP Thierry Kovacs (51,93%), dépassé par la droite à Voiron et Bourgoin-Jallieu, il l'est par la gauche dans son bastion grenoblois.
- Percée FN dans la Loire -
A Grenoble, où François Hollande avait réuni 64,29% en 2012, le candidat EELV Eric Piolle (29,41%) devance le PS et l'UMP. Le FN accède au second tour avec 12,56%.
Le parti frontiste, nettement renforcé à l'échelle nationale, crée la surprise en arrivant en deuxième position (20,88%) à Echirolles, terre communiste depuis l'après-guerre, derrière le maire sortant Renzo Sulli.
En Savoie, l'UMP manque de faire basculer dès le premier tour Chambéry, à gauche depuis 25 ans, avec 49,66% des voix pour le député européen Michel Dantin face à une maire PS affaiblie par les bons scores du Front de gauche et du NPA.
Les sortants socialistes sont également malmenés dans la Loire, en ballottage défavorable à Saint-Etienne face à l'union de la droite et très défavorable à Roanne et Saint-Chamond. Dans ces trois villes, le FN dépasse les 15%.
La maire PS de Montbrison, Liliane Faure, frôle même l'élimination dès le premier tour par l'UMP-UDI Christophe Bazile, qui réunit 49,82% des voix.
Même fragilité de la gauche dans la Drôme et l'Ardèche, où les maires socialistes de Valence et Privas se trouvent en ballottage défavorable, alors que l'UMP Franck Reynier conserve Montélimar, ancrée à droite depuis 25 ans.
En Haute-Savoie, la droite maintient ses positions et se présente en ballottage très favorable à Annecy et Thonon-les-Bains. L'ancien président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, est confortablement réélu dès le premier tour à Annecy-le-Vieux.
Languedoc-Roussillon
En tête à Perpignan, à Béziers ou Saint-Gilles, le Front national emmené par plusieurs poids lourds du parti tels que le compagnon de Marine Le Pen Louis Aliot ou l'avocat Gilbert Collard, a fait le plein en Languedoc-Roussillon.
Forts de leur notoriété nationale, Louis Aliot à Perpignan, Gilbert Collard à Saint-Gilles (Gard) ou encore Robert Ménard à Béziers ont largement fait mentir les enquêtes d'opinion publiées pendant la campagne et abordent le second tour en pole position.
Pour Louis Aliot, vice-président du FN, l'enjeu est de taille: s'il réussit son pari dimanche prochain, il fera de Perpignan et ses quelque 120.000 habitants la plus grande ville aux mains de son parti.
Fort de ses 34,20%, il devra battre le sortant UMP Jean-Marc Pujol, qui recueille 30,57% des voix. L'issue du scrutin dépendra beaucoup de la décision du député PS Jacques Cresta de maintenir ou non sa liste (11,92%) et d'éventuelles consignes de vote ou fusions de liste de la part de la candidate sans étiquette Clotilde Ripoull (9,65%) ou de l'écologiste Jean Codognès (5,70%).
A Perpignan comme à Béziers, deux villes marquées par des taux de chômage et de pauvreté parmi les plus élevés de France, les appels des candidats frontistes à chasser de la municipalité les tenants du "clientélisme" et de l'"affairisme" ont semble-t-il fait mouche.
Robert Ménard, fondateur en 1985 et ex-patron de Reporters Sans Frontières (RSF) jusqu'en 2008, soutenu par le Front national et sa présidente, a ainsi engrangé 44,88% des voix, loin devant le candidat UMP Elie Aboud (30,17%) et la liste d'union de la gauche du socialiste Jean-Michel Du Plaa (18,65%).
Comme il a l'habitude de le faire depuis le début de la campagne, M. Ménard a continué dimanche soir à cultiver l'ambiguïté sur ses attaches politiques: "Je ne suis pas un élu du Front national. Je serai, si je suis élu, un élu des Biterrois, ce n'est pas tout à fait la même chose", a-t-il dit.
Le député frontiste Gilbert Collard paraît à même conquérir Saint-Gilles, cette commune du Gard qui fut la première à être dirigée par un membre du Front national, en la personne de Charles de Chambrun (de 1989 à 1992).
Arrivé en tête avec 42,75% des suffrages exprimés, il devance largement la liste d'union de la droite (25,36%) et celle d'union de la gauche (23,14%). Gilbert Collard avait été élu député de la circonscription en 2012 au terme d'une triangulaire, grâce notamment à son score à Saint-Gilles (53,58%).
A Beaucaire (Gard), le candidat FN Julien Sanchez vire également en tête.
Le parti de Marine Le Pen enregistre également de très bons résultats à Nïmes, où son candidat Yoann Gillet se place en deuxième position, tout comme à Carcassonne dans l'Aude où le député-maire socialiste sortant Jean-Jacques Pérez est en ballottage délicat.
Enfin, à Montpellier, capitale de la région, l'issue du scrutin semble incertaine: si le candidat PS-EELV et président de l'agglomération Jean-Pierre Moure arrive en tête du premier tour avec 25,27%, il est talonné par le dissident divers gauche Philippe Saurel (22,94%) qui laissait planer le doute dimanche soir sur une éventuelle alliance avec l'UMP Jacques Domergue (22,72%).
Auvergne
En Auvergne, plusieurs maires de droite ont été reconduits haut la main au premier tour des municipales, comme Laurent Wauquiez au Puy-en-Velay (Haute-Loire), tandis qu'à Clermont-Ferrand, la gauche devrait l'emporter au second.
En recul dans plusieurs villes du Puy-de-Dôme, la gauche devrait conserver la capitale auvergnate, où le PS Olivier Bianchi (31%) devance nettement l'UMP Jean-Pierre Brenas (24,93%), le FN faisant une percée remarquée (12,71%).
Pour succéder à Serge Godard (PS), Olivier Bianchi devra faire l'unité notamment avec le Front de gauche, quatrième avec 11,5% des voix. Le total de la gauche lui assure une confortable marge, surtout en cas de triangulaire qui pourrait permettre au FN d'entrer à la mairie.
Le parti de Marine Le Pen, qui présentait trois listes dans le département, se qualifie partout, avec 13,10% à Lempdes et 12,13% à Issoire.
A Riom, la gauche risque de perdre la ville, le candidat de la droite manquant l'élection dès le premier tour à moins d'un point. A Thiers, le candidat d'union de la gauche Claude Nowotny (29,90%) arrive près de neuf points derrière le maire sortant sans étiquette Thierry Deglon.
A Chamalières, Louis Giscard d'Estaing, fils de l'ancien président de la République, a été facilement réélu avec 58,43% des suffrages.
Dans l'Allier, à droite depuis l'après-guerre, la préfecture Moulins garde à sa tête l'UMP Pierre-André Périssol, réélu à 66 ans pour un 4e mandat, de même que Montluçon avec Daniel Dugléry, mais l'abstention a été forte dans plusieurs villes et le FN est en embuscade.
A Vichy, le maire UMP sortant Claude Malhuret, 63 ans, a été réélu pour un cinquième mandat, et pour la première fois au premier tour avec 54,53% des voix, face à une gauche divisée.
A Cusset, le candidat divers droite Jean-Sébastien Laloy est en tête avec 31,59%, mais se retrouve face à deux listes de gauche ayant obtenu chacune 28,63% et 25,07%. Le FN y obtient un score de 14,71%.
A l'instar de Laurent Wauquiez, réélu dans un fauteuil au Puy-en-Velay, plusieurs maires de droite ont été reconduits dans leurs fonctions en Haute-Loire dès le premier tour. L'ancien ministre l'a emporté avec 69,78% des suffrages, de même que Bernard Gallot à Yssingeaux ou Jean-Jacques Faucher à Brioude.
Le FN présentait deux listes à Aurec-sur-Loire, où le secrétaire départemental du parti Pierre Cheynet arrive en deuxième position avec 27,18% des voix, et à Saint-Maurice-sur-Lignon où Fabien Albertini se qualifie avec 16,19% des suffrages.
Dans le Cantal, le maire socialiste d'Aurillac, Pierre Mathonier, a été réélu avec 51,06% des voix, tandis qu'à Saint-Flour, le sénateur-maire UDI Pierre Jarlier a raflé la mise avec 74,33% des suffrages.
Poitou-Charentes
Niort (Deux-Sèvres) qui, dès le premier tour, bascule après 60 ans à gauche, est la grande surprise en Poitou-Charentes où le fief socialiste de La Rochelle (Charente-Maritime) devrait le rester à l'issue d'un duel fratricide, mais où des villes comme Angoulême et Saintes pourraient basculer à droite.
La gauche dirigeait Niort depuis près de 60 ans. La ville de 60.000 habitants, capitale des mutuelles d'assurance, avait voté à 64,56% pour François Hollande en 2012. Mais Geneviève Gaillard, 66 ans, fille de l'ancien maire PS de la ville (1971-1985) René Gaillard, a manqué sa réélection, défaite par Jérôme Baloge, un centriste.
Jérôme Baloge a obtenu 54,3% des voix, contre à peine 20,3% au maire sortant.
Fief de la gauche, La Rochelle devrait le rester au second tour, mais non sans un nouveau duel fratricide entre la candidate officielle du PS et un dissident socialiste.
Anne-Laure Jaumouillié, adjointe aux Finances du maire PS sortant Maxime Bono qui ne se représentait pas, est arrivée en tête au premier tour avec 30,2% des voix, devançant de moins de 400 voix le dissident Jean-François Fountaine, 28,8%.
La candidate UMP Dominique Morvant, en 3e position avec 18,9%, ne semble guère en position de menacer 43 ans de domination de gauche, radicale puis socialiste, à la mairie.
En revanche, en Charente-Maritime, la gauche pourrait perdre Saintes qu'elle avait reconquise en 2008, ainsi que Rochefort.
Dans la Vienne, à Poitiers, la préfecture, le maire sortant PS Alain Claeys est voué à un second tour délicat, cinq listes pouvant en théorie se maintenir.
A Châtellerault, deuxième ville du département (33.000 habitants), l'ancien fief d'Edith Cresson que la droite avait enlevé en 2008 après 24 ans de gestion à gauche, le centriste Jean-Pierre Abelin (NC) est en ballotage favorable.
Fils de Pierre Abelin, ancien ministre et lui-même maire centriste de Châtellerault de 1959 à 1977, Jean-Pierre Abelin est arrivé en tête avec 42,12% des suffrages, devant le socialiste Michel Guérin (35,5%) à la tête d'une liste PS-PC-EELV-PRG.
En Charente, la préfecture Angoulême, que le PS avait prise à la droite en 2008, pourrait rebasculer avec un ballottage défavorable au maire sortant, Philippe Lavaud, tandis que les socialistes pourraient en revanche conserver Cognac, également ravi il y a six ans.
Un basculement à droite hautement symbolique est celui de Jarnac, ville natale de François Mitterrand (1916-1996) et où repose l'ancien président socialiste. Dans cette ville de 4.400 habitants, le maire PS depuis 2001, Jérôme Royer, a été battu dès le premier tour par le divers droite François Raby, élu avec 50,6% des voix (contre 41,9% à M. Royer).
Bourgogne
La droite a gagné du terrain en Bourgogne dimanche au premier tour des municipales, notamment dans le bassin industriel de Saône-et-Loire traditionnellement marqué à gauche.
Le PS a essuyé un cuisant revers à Chalon-sur-Saône, où le candidat DVD Gilles Platret a remporté la ville dès le premier tour (52,39%) face au député-maire sortant Christophe Sirugue (32,58%).
A Mâcon, le candidat socialiste Jacques Boucaud n'a de son côté pas réussi à faire trembler le maire sortant UMP Jean-Patrick Courtois, réélu avec 65,81% des voix. A Montceau-les-Mines, la candidate DVD Marie-Claude Jarrot (41,27%) met le maire PS sortant Didier Mathus en ballottage défavorable (36,95%).
Exception au Creusot, où le maire PS sortant André Billardon a frôlé la réélection avec 49,18% des voix, face au sans étiquette Charles Landre (37,98%).
En Côte-d'Or, le sénateur-maire PS de Dijon François Rebsamen est arrivé en tête avec 44,28% des voix mais au second tour, il devra croiser le fer avec deux candidats: son rival UMP Alain Houpert (28,27%) et le jeune candidat FN Edouard Cavin (12,7%).
Dirigée jusqu'à présent par la socialiste Christelle Silvestre, Montbard, sous-préfecture de Côte-d'Or, est passée dès dimanche soir dans les mains de la candidate DVD Laurence Porte.
Dans l'Yonne, à Auxerre, le député UMP Guillaume Larrivé (40,55%) talonne le maire sortant PS Guy Férez (42,75%), laissant entrevoir au second tour un duel serré.
A Sens, la députée UMP Marie-Louise Fort est en position favorable pour reprendre la ville qu'elle a dirigée de 2001 à 2008 avec 44,12% des voix au premier tour. Elu en septembre après la démission de l'ancien édile PRG Daniel Paris, le maire DVG sortant de Sens Michel Fourré n'a recueilli que 7,3% des voix.
Mme Fort devra toutefois "conforter ce résultat la semaine prochaine en gagnant la triangulaire" face au candidat FN Edouard Ferrand (15,81%) et la DVG Francine Weecksteen (14,72%).
Même les terres nivernaises de François Mitterrand ou Pierre Bérégovoy n'ont pas été épargnées.
A Nevers, le maire socialiste sortant Florent Sainte Fare Garnot est arrivé en tête (35,30%) mais deux de ses concurrents, le DVG Denis Thuriot (23,46%) et l'UMP Philippe Cordier (13,55%), sont en mesure de se maintenir.
Après un mandat à gauche, Cosne-Cours-sur-Loire a rebasculé à droite au profit de l'UMP-UDI Michel Veneau qui a obtenu 50,16% des voix face au maire sortant Alain Dherbier (38,29%).
A Château-Chinon, l'ancien fief de François Mitterrand, du rififi chez les socialistes opposait deux listes: une officiellement investie menée par Guy Doussot, face au maire sortant dissident Henri Malcoiffe. C'est le premier qui l'a emporté avec 52,67% des voix.
Centre
Dans la région Centre, la droite a créé la surprise dimanche en bousculant le sénateur-maire PS de Tours, Jean Germain, mais la gauche pourrait reconquérir Bourges à la faveur du départ du maire UDI.
M. Germain, pourtant donné favori pour un 4e mandat, aborde le second tour en position défavorable avec 27,83% des voix face à liste d'union de la droite (36,43%) menée par Serge Babary (UMP).
M. Germain estime cependant pouvoir l'emporter au second tour en constituant une "liste de rassemblement de la gauche" et en mobilisant les abstentionnistes (47,62%). Les négociations s'annoncent serrées avec la liste EELV qui a recueilli 11,30% des suffrages, tandis que la liste NPA/Parti de gauche, avec 8,36% est en position de fusionner.
M. Babary devra, de son côté, compter avec le Front national (12,93%), qui a annoncé son maintien au second tour.
Dans le Cher, la liste socialiste menée par Irène Félix, avec 24,35% des voix, est en revanche arrivée en tête à Bourges, qui pourrait être regagnée par la gauche après trois mandats du maire sortant Serge Lepeltier (UDI).
Autrefois ville communiste, Bourges pourrait basculer de justesse en cas de duel droite-gauche, mais cela suppose qu'un terrain d'entente puisse être trouvé entre la liste PS et la liste Front de gauche menée par Jean-Michel Guérineau (17,58%).
A droite, deux listes restent en lice: celle conduite par Pascal Blanc, adjoint au maire sortant, désigné par l'UDI et adoubé par Serge Lepeltier, qui recueille 24,18% des suffrages, tandis que le tandem formé par Véronique Fenoll (UMP) avec Alain Tanton (UDI, ex-MoDem), actuel premier adjoint au maire, a attiré 21,65% des électeurs.
Dans le Loiret, l'UMP Serge Grouard a été reconduit à Orléans dès le premier tour avec 53,65% des voix, dans une ville où personne n'avait encore jamais réussi à se faire élire à trois reprises.
A Blois, chef-lieu du Loir-et-Cher, le maire PS sortant Marc Gricourt obtient 47,25% des voix, profitant des divisions de la droite, éclatée en trois listes.
Dans l'Indre, la droite reste ancrée à Châteauroux, où Gil Avérous, dauphin du sénateur-maire sortant, Jean-François Mayet (UMP) qui ne se représentait pas, aborde en position favorable le second tour avec 33,91% des voix, en dépit de la dissidence de deux membres de la majorité municipale (17,28% et 7,31%).
Avec seulement 17,37% des suffrages au 1er tour, Mark Bottemine (PS) ne paraît pas en mesure d'inquiéter sérieusement la liste de droite arrivée en tête.
En Eure-et-Loir, les sortants tiennent le haut du pavé, avec deux maires réélus dès le premier tour.
A Chartres, le député-maire Jean-Pierre Gorges (UMP), élu en 2001, a obtenu une large victoire dès le premier tour avec 53,49% des voix face à sa rivale Catherine Maunoury (31,47%) qui a tenté en vain une large alliance (PS, EELV, MoDem, DVD, DVG).
A Nogent-le-Rotrou, François Huwart (PRG), ancien secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, a été réélu au premier tour, avec 53,99% des voix.
A Dreux, le maire Gérard Hamel (UMP) est en ballottage favorable (42,62%) face au candidat socialiste, Valentino Gambuto (20,81%). La liste Bleu marine ne totalise que 13,45%, dans cette ville qui fut symbolique pour le Front national lors de la municipale de 1983.
Paca
Le premier tour des municipales a été marqué en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) par une nouvelle poussée du Front national, arrivé notamment deuxième à Marseille, où la gauche, partout à la peine, voit s'éloigner ses espoirs de conquête de la deuxième ville de France.
A Marseille, où le scrutin a été marqué par une forte abstention (46,47%), la liste du sortant Jean-Claude Gaudin (UMP), réélu au 1er tour dans son secteur (50,08%), est largement en tête avec 37,64% des voix, celle du FN recueille 23,16% et le député socialiste Patrick Mennucci 20,77%.
Dans son propre secteur, le 1er, Patrick Mennucci est crédité de 26,96%, loin derrière l'UMP Dominique Tian (38,60%). Dans le 3e, secteur clé, la ministre PS Marie-Arlette Carlotti est distancée (25,3%) par le sortant UMP Bruno Gilles (41,5%).
Le FN peut maintenir ses candidats dans les huit secteurs de la ville, son chef de file se plaçant même en tête dans le 7e secteur (32,88%).
Il enregistre aussi des scores historiquement hauts dans de nombreuses autres communes de la région, notamment à Tarascon (39,24%).
A Aix-en-Provence, le maire sortant UMP Maryse Joissains est en tête avec 37,79% mais sa victoire est menacée, en triangulaire, voire quadrangulaire, par la coalition du PS, Edouard Baldo (19,65%), des centristes (8,10%), EELV (4,88%) et Front de gauche (4,78%). Avec 10,42% le FN devrait se maintenir au deuxième tour et l'ancien ex-adjoint de Mme Joissains, devenu son adversaire (UDI) Bruno Genzana (11,32%), garde une capacité de nuire s'il se maintient.
A Arles, le maire communiste sortant Hervé Schiavetti est en ballotage favorable (37,95%) dans une triangulaire avec l'UMP et le FN.
Dans le Vaucluse la mobilisation a surtout profité au vote frontiste.
A Orange, le sortant Jacques Bompard (Ligue du Sud) est réélu dès le premier tour avec près de 60% et sa femme Marie-Claude manque de peu sa réélection à Bollène (49,35%).
A Avignon, le candidat FN Philippe Lottiaux devance de quelques suffrages (29,63%) la PS Cécile Helle (29,54%) qui bénéficie d'une grande réserve de voix avec les 12,46% du Front de gauche.
En revanche à Sorgues, où le FN plaçait ses espoirs de victoire, le maire UMP sortant Thierry Lagneau a été élu dès le 1er tour avec 51,21% des voix.
A Carpentras, le frontiste Hervé de Lépineau s'est installé derrière le maire PS Francis Adolphe (37,33%) en rassemblant sur son nom 34,38% voix, largement devant le député UMP Julien Aubert (16,64%).
A Cavaillon, le frontiste Thibaut de la Tocnaye se hisse en deuxième position (35,67%) entre le député maire UMP Jean-Claude Bouchet (41,58%) et la liste d'union de la gauche.
Le Var a vu le FN progresser notablement. Hubert Falco (UMP) conserve la mairie de Toulon dès le premier tour avec près de 60% des voix. A Fréjus, le candidat FN est largement en tête (40%) des 4 candidats qui peuvent se maintenir en quadrangulaire.
Dans les Alpes-Maritimes, le maire sortant de Nice, Christian Estrosi (UMP), remporte 45% des suffrages face à sept listes d'opposition.
Dans les Alpes-de-Haute Provence, la liste FN est en tête à Digne-les Bains (27,69% des voix) et la gauche perd la mairie de Barcelonnette.
A Manosque, le maire sortant UMP Bernard Jeanmet-Peralta, est réélu avec 51,25%. A Sisteron, Daniel Spagnou, maire (UMP) est réélu avec 70,35%. A Forcalquier, le député-maire PS sortant Christophe Castaner est réélu avec 50,41%.
Enfin dans les Hautes-Alpes, la droite est en bonne position pour conserver Gap tandis que le maire PS de Briançon est en tête.
Limousin
Dans la région Limousin, traditionnellement enracinée à gauche, le PS subit un sérieux revers, avec l'effondrement de deux députés-maires historiques, Alain Rodet à Limoges et Michel Vergnier à Guéret, contraints à un second tour, sur fond de montée sans précédent du FN.
En Haute-Vienne, Alain Rodet, élu au premier tour depuis 1995 à Limoges, n'obtient que 30% des voix, soit une chute de 26 points par rapport à 2008 (56%). Dans la Creuse, Michel Vergnier, député-maire sortant de Guéret, est également forcé à un second tour, situation tout aussi inhabituelle pour lui. Il plafonne à 43% des voix, contre 73% en 2008. Tous deux briguaient un quatrième mandat.
Si à Guéret, Michel Vergnier, 67 ans, peut compter sur les voix du Parti de gauche, qui récolte 15%, la situation est plus incertaine pour Alain Rodet, 69 ans, qui concourait pour la première fois, non sous la seule étiquette socialiste, mais à la tête d'une liste PS-EELV. Comme les candidats UMP et UDI, la liste PCF, qui a obtenu 14% des voix, peut se maintenir. Mais au niveau national, le PCF a annoncé vouloir faire barrage à la droite et devrait en conséquence négocier avec Alain Rodet.
Dans les deux villes, le FN fait une percée spectaculaire, avec respectivement 17% des voix à Limoges et 13% à Guéret.
En Corrèze, Brive-la-Gaillarde, conquise par la gauche en 2008, pourrait repasser à droite, tout comme Ussel, autre sous-préfecture. Tulle, fief du chef de l'Etat François Hollande, a en revanche confirmé son ancrage socialiste: le maire sortant, Bernard Combes, a été réélu dès le premier tour avec 65% des voix.
Haute-Normandie
Toujours dominant en Haute-Normandie, à l'exception notable du Havre, le PS va devoir batailler pour garder Rouen et pourrait perdre Evreux et Vernon, les deux grandes villes de l'Eure.
A Rouen, la capitale régionale, une victoire socialiste sera plus difficile que ne le laissait entrevoir un récent sondage. Le maire socialiste Yvon Robert, avec un peu plus de 30%, vire en tête mais l'addition des voix de l'UMP et de l'UDI, qui présentaient des listes séparées, dépasse les 37%.
Ayant récupéré le fauteuil de maire après la nomination de Valérie Fourneyron au gouvernement comme ministre des Sports, M. Robert a réussi à faire l'union dès le 1er tour avec le Parti communiste.
Mais Europe Ecologie-Les Verts, membre de la majorité municipale, s'est présentée sous ses propres couleurs, sous la conduite de Jean-Michel Bérégovoy, neveu de l'ancien Premier ministre socialiste. Le report des voix écologistes (11,09%) sera déterminant pour que le PS puisse conserver la mairie.
M. Robert profitera aussi du maintien au 2e tour du Front national (13,38%).
En difficulté dans la ville-centre, le PS reste dominant dans le reste de l'agglomération rouennaise, avec plusieurs victoires dès le premier tour, comme au Grand-Quevilly, où le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius était encore candidat après en avoir été le maire.
Dans cette ceinture rose que représente l'agglomération de Rouen, le PS n'avait pas toujours d'opposition de la droite républicaine, se retrouvant parfois seulement face au Front national comme à Elbeuf, ou au Petit-Quevilly.
Dans le reste de la Seine-Maritime, le PS reste favori pour l'emporter dans quelques villes importantes comme Fécamp.
Mais dans les deux plus grosses villes après Rouen, c'est-à-dire Le Havre et Dieppe, le PS n'a pas de prise.
Le deuxième port français est passé directement en 1995 du Parti communiste à la droite, sous l'impulsion d'Antoine Rufenacht. Son dauphin, Edouard Philippe, qui a pris en 2010 le fauteuil laissé vacant par le baron gaulliste, a réussi la performance d'être élu dès le 1er tour, avec 52% des voix.
Le candidat socialiste Camille Galap, une nouvelle figure du parti, qui s'était imposé aux caciques socialistes à la faveur de primaires, n'a pu faire mieux que 16,75%, tout juste devant la candidate communiste (16,37%).
Dieppe continue également de ne pas réussir au PS. Le maire communiste de la ville, Sébastien Jumel, a réalisé un gros score, dépassant les 45%, laissant loin derrière la liste du PS (18,8%) qui comprenait aussi des centristes et des "sans étiquette".
Dans l'Eure, le PRG et le PS risquent de perdre Evreux, la plus grande ville du département. Le maire radical de gauche Michel Champredon, qui avait fait l'union dès le 1er tour avec le PS, EELV et le MRC, n'a pu faire mieux que 21,9%. Cela semble insuffisant pour battre la liste de droite UMP-UDI-MoDem de Guy Lefrand, sur laquelle figure Bruno Le Maire (32%) qui pourra bénéficier de reports d'autres listes de droite.
A Vernon, le maire PS sortant Philippe Nguyen Tahanh a pratiquement perdu toute chance de l'emporter, n'ayant recueilli que 17%.
Pays de la Loire
La droite, traditionnellement majoritaire dans les Pays de la Loire, a regagné du terrain dimanche, y compris dans certains fiefs jusque-là ancrés à gauche, où des sortants se voient confrontés à des ballotages serrés comme à Angers, Le Mans ou Laval.
Dans le Maine-et-Loire, à Angers, l'espoir UMP Christophe Béchu a atteint 35,91% dimanche et reste en course pour tenter de reprendre la ville à la gauche qui la tient depuis 1977.
Pour le second tour, il lui faudra séduire les électeurs de l'UDI (7,44%) pour tenter de détrôner le maire socialiste Frédéric Béatse (26,77%) qui devra réussir à séduire un dissident DVG (16,21%).
Dans la Sarthe, c'est Le Mans, ville communiste entre 1977 et 2001, puis socialiste avec Jean-Claude Boulard, qui a connu un petit séisme lors de ce premier tour, mais M. Boulard qui n'a obtenu que 34,74%, juge encore que "c'est gagnable".
La candidate de l'UMP Christelle Morançais est à plus de 10 points derrière l'édile sortant avec 21,14%, tandis que deux autres listes peuvent se maintenir: celle du candidat FN Louis Noguès (15,25%) et celle du centriste (UDI) Alain Pigeau (11,35%).
En Mayenne, c'est le maire sortant socialiste de Laval, Jean-Christophe Boyer (34,52%), qui a succédé à Guillaume Garot en 2012, qui se retrouve en mauvaise position pour le second tour avec un ballottage très défavorable face à son adversaire centriste François Zocchetto (46,40%).
Trois candidats sont en mesure de se maintenir au second tour, en comptant Jean-Christophe Gruau (FN) qui a rassemblé 10,12% des suffrages et les réserves de voix sont faibles pour le candidat socialiste, alors que le Parti de Gauche a réuni 7,27% et un candidat d'extrême gauche 1,69%.
En Vendée, la surprise est venue de La Roche-sur-Yon, où le maire socialiste sortant Pierre Regnault est mis en ballottage extrêmement serré, avec seulement 160 voix d'avance et 36,10% des suffrages devant la liste d'union de la droite de Luc Bouard, qui totalise 35,34%.
En 2008, M. Regnault, qui avait succédé à Jacques Auxiette en 2004 après l'élection de celui-ci à la présidence du conseil régional des Pays de la Loire, avait pourtant été réélu dès le premier tour avec 50,08% des voix.
La Loire-Atlantique demeure le seul département des Pays de la Loire où la gauche a globalement défendu ses fiefs mais, en raison de nombreuses successions de taille, notamment à Nantes, Saint-Nazaire et Saint-Herblain, les prétendants devront affronter un second tour, parfois très serré.
A Nantes, c'est la jeune socialiste de 34 ans Johanna Rolland, adoubée par l'ancien maire Jean-Marc Ayrault, qui est arrivée en tête du premier tour avec 34,51% des suffrages, devant la candidate UMP Laurence Garnier (24,16%) et la liste EELV de Pascale Chiron (14,55%).
Johanna Rolland part néanmoins favorite car les listes PS et EELV, séparées au premier tour pour la première fois depuis l'arrivée à la mairie de Nantes de Jean-Marc Ayrault en 1989, devraient entrer en négociation dans la nuit pour annoncer, si elles parviennent à un accord, les conditions de leur fusion pour le deuxième tour.
Le président de la région Jacques Auxiette a appelé les électeurs de gauche à "se mobiliser et de se rassembler" pour le second tour.
Aquitaine
Terre de gauche, l'Aquitaine a fortement ressenti une vague bleue avec le net succès d'Alain Juppé à Bordeaux en passe de subtiliser au PS la communauté urbaine, et la nette avance acquise par François Bayrou à Pau.
L'UMP Alain Juppé, maire de Bordeaux depuis 1995, a souligné qu'avec 60,95% il réalisait le "plus beau score jamais obtenu". Son challenger socialiste Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux, est lui en passe de tout perdre.
Car la communauté urbaine, dont les pouvoirs seront élargis à compter de 2015, et que le PS avait pourtant la certitude de conserver, va très vraisemblablement basculer. De nombreuses communes l'ont déjà fait au premier tour et devraient être suivies par d'autres lors du second.
Parmi les principales villes de Gironde, seul Noël Mamère à Bègles a résisté à la tempête avec une nouvelle réélection au 1er tour (51,74%).
Dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est François Bayrou, associé à l'UMP, qui à Pau symbolise cette forte poussée de la droite.
Dans la première ville du département (79.000 habitants), le président du MoDem, qui briguait pour la troisième fois la mairie de Pau, a bon espoir pour le second tour après avoir obtenu 41,8% des suffrages. La ville aux mains des socialistes depuis 43 ans pourrait donc basculer, alors que le député socialiste David Habib, 53 ans, n'obtient que 25,77% des suffrages.
Ce n'est qu'en profitant de la fin d'une dynastie de centre-droit de 55 ans à Bayonne que le PS reprend quelques couleurs avec le possible gain de la mairie par Henri Etcheto.
En Dordogne, une terre ancrée à gauche, le Parti socialiste est menacé dans les deux principales villes, Périgueux et Bergerac. Dans cette ville, le FN obtient 17,5%.
En Lot-et-Garonne, la gauche a essuyé des scores compliqués. Département agricole d'Aquitaine où le Front national réalise traditionnellement ses meilleurs scores, la gauche risque d'y perdre les deux villes qu'elle tenait jusque-là: Marmande et Villeneuve-sur-Lot.
Dans cette dernière ville, traumatisée par la mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale de son ancien maire et ex-ministre socialiste du Budget, Jérôme Cahuzac, la liste du maire PS sortant, Patrick Cassany, a obtenu 28,65% des suffrages, talonnée par celle du jeune FN Etienne Bousquet-Cassagne, 24 ans, avec 26,01%.
Dans les Landes, fief traditionnel de la gauche, la préfecture Mont-de-Marsan qui était déjà passée à droite en 2008, a été conservée par le MoDem, avec la réélection au premier tour de la maire Geneviève Darrieussecq, tandis qu'à Dax, une triangulaire avec le FN pour arbitre pourrait voir la ville thermale rester à gauche.
Basse-Normandie
Les difficultés du PS se sont illustrées dimanche en Basse-Normandie avec un faible score à Caen, susceptible de rebasculer à droite, et un scrutin très serré à Cherbourg à l'issue du premier tour des municipales.
"Techniquement, nous sommes en ballottage défavorable", a reconnu, sur France 3 Basse-Normandie, le député et maire sortant de Caen, Philippe Duron, 66 ans, arrivé 2e avec 26,21% des voix.
Son challenger UMP Joël Bruneau, 50 ans, est arrivé en tête avec un "très bon score" de 30,79%, selon le politologue de l'université de Caen Pascal Buléon, interrogé par l'AFP.
Et l'UDI Sonia de la Provôté, tête de liste UDI-Modem a, après un score de 18,01%, a confirmé que les siens allaient travailler à une liste commune avec l'UMP pour le second tour.
A l'issue du scrutin, les alliés potentiels du maire sortant, les écologistes (10,23%) menés par le maire adjoint Rudy L'Orphelin, qui a toujours dit qu'il rejoindrait Philippe Duron pour le second tour, et les divers gauche d'Etienne Adam (5,81%), qui appelle à "faire barrage à la droite", progressent par rapport aux scrutins précédents comparables.
"C'est dans la mobilisation des abstentionnistes que se jouera le deuxième tour", a estimé Philippe Duron avant de promettre pour la première fois de renoncer à son mandat de député dès sa réélection s'il remporte le second tour des municipales.
Selon M. Buléon, "l'abstention est élevée dans les principales villes de la région mais elle n'atteint pas le niveau de 2001, en particulier à Caen".
A Cherbourg (37.754 habitants), fief du ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve, le scrutin est très serré.
"Je m'emploierai à organiser le rassemblement le plus large possible", a déclaré à un correspondant de l'AFP Jean-Michel Houllegatte, 55 ans, dont la liste est certes arrivée en tête avec 39,20% des voix mais face à un bon score de la tête de liste UMP David Margueritte, 33 ans (34,60%).
M. Cazeneuve avait été réélu maire dès le premier tour en 2008 dans cette commune socialiste depuis 37 ans, avant d'être également réélu député dès le premier tour en 2012.
Dans la région "on a des gains du Parti socialiste de 2008 ébranlés. Mais en 2008 le contexte national était favorable et les scores élevés", commente M. Buléon, pour qui les résultats sont contrastés d'une ville bas-normande à l'autre.
A Saint-Lô (18.874 habitants), la liste PS-EELV (29,69%) voit s'éloigner son espoir de voir la ville basculer à gauche malgré les divisions de la droite, en ballottage favorable, au premier tour.
Mais grande surprise de ce scrutin le député UMP Guénaël Huet, maire d'Avranches (8.000 habitants) depuis 2001 est battu par un sans étiquette (SE) qui affiche un score de plus de 53%.
A Alençon, le député et maire sortant Joaquim Pueyo est en ballottage favorable avec 43,10% des voix pour sa liste PS, et 11,87% pour son 5e adjoint FG François Tollot.
Mais la tête de liste UDI-UMP Christine Roimier, arrivée en tête avec 45,03% des voix, espère toujours faire rebasculer la ville à droite.
Bretagne
La droite a mis la gauche sur la défensive en Bretagne, où plusieurs de ses places fortes sont ébranlées en raison d'un net recul du PS, notamment à Rennes ou à Quimper.
En Ille-et-Vilaine, à Rennes, le PS enregistre son recul le plus significatif. La candidate Nathalie Appéré, avec 35,57% des voix, se retrouve à 11 points derrière le score de son prédécesseur Daniel Delaveau. Elle devra affronter au second tour le candidat UDI-UMP Bruno Chavanat qui a rassemblé 30,12% des suffrages. La liste EELV-PG recueille 15,9% et peut se maintenir au second tour, ou négocier avec la candidate PS.
A droite, l'ancien garde des Sceaux Pierre Méhaignerie (UD-UDI) se distingue en emportant dès le premier tour un septième mandat à Vitré (Ille-et-Vilaine), avec plus de 76% des voix.
A Fougères (Ille-et-Vilaine), le maire sortant, Louis Feuvrier (DVG), est largement en tête (42,7%) face à la liste DVD (31%). Mais le FN obtient 16,31% des suffrages, avec Gilles Pennelle qui a estimé que son parti avait "réussi un ancrage en Bretagne".
Dans le Morbihan, le maire UMP de Vannes, David Robo, a confirmé avec éclat le recul du PS dans le département, en se faisant élire dès le premier tour avec 52,77% des voix, dans le contexte d'une lutte fratricide entre socialistes.
A Lorient (Morbihan), en revanche, le maire sortant Norbert Métairie (PS) est en ballottage favorable avec 42,16%, face à une liste UDI qui a obtenu 31,64% des voix. Mais le plus notable est le score du FN, passé de 4,29% en 2008 à 14,78% en 2014.
Surprise à Ploërmel (Morbihan), où la socialiste Béatrice Le Marre, qui avait détrôné en 2008 l'indéboulonnable Paul Anselin, ami de Charles Pasqua, se retrouve en troisième position avec seulement 27,70%. L'UMP est arrivée en tête avec 38,63%, suivie par la liste de Paul Anselin.
Dans le Finistère, à Quimper, la liste UD-UMP de Ludovic Jolivet a créé la surprise (29,32%) en devançant celle de Bernard Poignant (27,91%), conseiller de François Hollande, qui briguait un 4e mandat.
"La gauche a reçu un message assez négatif si j'ai bien compris sur toute la France et Quimper n'échappe pas à la règle", a déclaré M. Poignant.
A Brest (Finistère), le maire socialiste sortant, François Cuillandre, affrontera au second tour la candidate DVD Bernadette Malgorn, grande gagnante face à son rival à droite Laurent Prunier.
A Carhaix (Finistère), le maire sortant DVG Christian Troadec, l'un des leaders des Bonnets rouges, a été réélu pour un troisième mandat avec 65,78% des voix. Il a reconnu que le mouvement demandant notamment la suppression définitive de l'écotaxe poids lourds n'y était pas étranger.
A Morlaix (Finistère), la députée européenne et maire sortante UMP Agnès Le Brun est arrivée en tête avec 43,09% des voix, contre 33,58% des suffrages à la liste UG-PS de Jean-Paul Vermot et 15,47% à celle menée par Ismaël Dupont (FG). Mais dans le cas, très probable, d'une fusion à gauche, Mme Le Brun serait en difficulté.
Dans les Côtes-d'Armor, l'équilibre des forces n'était guère modifié dimanche soir, à l'issue du premier tour des municipales, dans le premier département breton acquis à la gauche il y a plus de 30 ans.
A Saint-Brieuc, le maire MoDem Bruno Joncour frôle de peu la réélection au premier tour pour un troisième mandat, avec 49,40% des voix. Il devance sans appel son challenger de gauche, Didier Le Buhan (PS), qui avait pourtant su fédérer autour de lui mais qui n'obtient que 26,61%.
Surprise, dans la ville moyenne la plus pauvre de Bretagne, le Front national arrive en troisième position, obtenant 11,29%, bien que sa liste ait été menée par un inconnu sur la scène politique locale.
Picardie
La droite est sortie renforcée du premier tour des municipales en Picardie, son principal fait d'armes étant la confortable avance de la liste Brigitte Fouré (UDI-UMP-Modem) dans la capitale régionale, Amiens.
Mme Fouré a recueilli 44,80% des voix, le candidat PS Thierry Bonté 24,65% et celui du FN Yves Dupille 15,55%, alors que le Front était absent des municipales de 2008.
En distançant de 20 points la liste PS, l'ancienne maire suppléante de Gilles de Robien est en mesure de récupérer au second tour la ville que son ancien mentor avait perdue en 2008.
Autres satisfactions pour la droite, les nettes victoires au premier tour dans l'Aisne du député-maire Xavier Bertrand (UMP) à Saint-Quentin, et de son compagnon de parti Antoine Lefebvre, à Laon.
L'UMP est également confortée dans l'Oise avec les réélections aisées des listes de l'ancien ministre Eric Woerth, pour un quatrième mandat, à Chantilly (64,76%) et du sénateur Philippe Marini, maire de Compiègne depuis 1987 (74,61%).
Outre à Amiens, le FN réussit de beaux scores, arrivant bien en tête à Villers-Cotterêts (Aisne) avec 32,04%, devant quatre autres listes susceptibles de se maintenir au second tour, dont celle du maire socialiste sortant Jean-Claude Pruski (22,16%).
A Noyon (Oise), le patron du FN départemental, Michel Guiniot, réalise avec 28,32% des voix un score en nette hausse par rapport au premier tour des municipales de 2008 (16,98%). Dans cette localité, le maire sortant Patrick Deguise (PS) arrive en tête du premier tour avec 37,84% des voix mais en ballotage difficile, car il retrouvera aussi au second tour, dans une triangulaire, son frère Gérard (UMP, 33,84%).
Encore un ballotage à trois, cette fois à Soissons, où la liste du maire socialiste sortant Patrick Day (38,67%) se trouvera au second tour face à la liste d'union de la droite menée par Alain Crémont (39,19%) et la liste FN d'Emmanuel Chassagnoux (22,14%).
Malgré les 15,98% de sa candidate Florence Italiani, le Front National n'a en revanche pas réussi à empêcher la maire UMP sortante de Beauvais, Caroline Cayeux, de frôler la réélection au premier tour avec 49,78% des suffrages et de se retrouver bien placée dans une triangulaire favorable, face au socialiste Thibaud Viguier (22,18%).
Dans la Somme, le statu quo a en revanche régné à Abbeville et Albert, où gauche et droite classiques ont maintenu leurs positions respectives.
Le maire sortant d'Abbeville, le socialiste Nicolas Dumont, a été réélu au premier tour, de même que le député-maire UDI d'Albert, Stéphane Demilly.
Et une triangulaire sans FN attend le 30 mars Creil (Oise): la liste PS du maire sortant Jean-Claude Villemain, en tête avec 29,01% des voix, suivie de la liste divers gauche de Hicham Boulhamane (25,25%) et de la liste UMP menée par Michaël Sertain, qui remporte 21,92% des voix.
Dans l'ensemble de la région, l'abstention a progressé, passant de 30,40% au premier tour en 2008 à 33,61% cette fois-ci.
Champagne-Ardenne
La droite a confirmé son ancrage en Champagne-Ardenne au premier tour des municipales, où elle menace de prendre deux villes symboles pour la gauche, Charleville-Mézières et Reims, alors que le FN confirme son implantation.
Dans la Marne, le député UMP Arnaud Robinet qui conduit liste UMP-UDI-MoDem est arrivé en tête à Reims avec 39,63% et menace le maire sortant PS Adeline Hazan (38,29%), qui avait conquis la ville en 2008, mais qui possède une petite réserve de voix à l'extrême gauche. Mais le Front national est qualifié pour le second tour avec 16,01% (en progression de près de 12 points par rapport à 2008), ce qui pourrait bénéficier à Mme Hazan.
L'ancien ministre UMP du logement Benoist Apparu est en ballottage très favorable à Châlons-en-Champagne, préfecture de la Marne, avec 43,34% des suffrages face à un jeune socialiste (30,91%) et Pascal Erre, chef de file du FN dans le département, qui enregistre un score de 20,50%.
L'abstention enregistre une légère hausse dans la région Champagne-Ardenne, principalement dans la Marne (39,68%) et dans les Ardennes (34,43%).
La gauche enregistre un net recul dans les Ardennes, où l'UMP Boris Ravignon, arrivé en tête avec 46,72%, menace de prendre Charleville-Mézières, à gauche depuis 1966, alors que le Front national, qui se présentait pour la première fois depuis 1995, obtient 15,87% des voix et se qualifie au deuxième tour comme le maire sortant Philippe Pailla qui réunit 30,42% des suffrages.
Dans l'Aube, le député-maire sortant François Baroin, ex-ministre UMP de l'Économie, a été largement plébiscité à Troyes avec 62,57% des voix et l'emporte dès le premier tour pour la troisième fois consécutive. Il devance le jeune socialiste Dimitry Sidor (17,97%) et le chef de file du FN dans l'Aube Bruno Subtil (15,84%).
La droite progresse légèrement dans le département en s'emparant de Bar-sur-Aube, la 7e ville de l'Aube, à gauche depuis 2001.
En Haute-Marne, qui détient le plus haut score de participation de la région avec 66,84%, statu quo pour la droite à l'image de l'UMP François Cornut-Gentille, réélu avec 72,63% à Saint-Dizier.
A Chaumont, la préfecture du département, Christine Guillemy (UD-DVD) qui a succédé en septembre 2013 à l'ancien ministre UMP Luc Chatel, démissionnaire, arrive en tête avec 47,61% et devrait facilement l'emporter.
Midi-Pyrénées
Toulouse, quatrième ville de France, repassera-t-elle à droite ? Si la gauche a souffert comme ailleurs dans une région Midi-Pyrénées historiquement à gauche, les regards seront tournés dans une semaine sur la capitale de la région où la lutte s'annonce serrée.
La droite, elle, a conservé la plupart de ses rares villes importantes ou semble en passe de le faire, comme à Montauban, deuxième ville de la région, où la sortante UMP Brigitte Barèges, en ballottage étonnamment favorable, défie les vents contraires.
A Tarbes, l'UMP Gérard Trémège a été réélu dès le premier tour. Une enquête judiciaire ayant mené les gendarmes à la mairie en pleine campagne a laissé les électeurs indifférents semble-t-il. La victoire de l'UMP a été également consommée dès le premier dimanche à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) et Lavaur (Tarn).
Mais l'UMP n'a pas encore gagné à Lourdes et la présence d'une liste Front national, la seule dans le département des Hautes-Pyrénées, n'y est peut-être pas étrangère. La région est réputée hostile à l'extrême droite et au parti de Marine Le Pen qui n'y avait aucune liste dans le Gers ou le Lot et une seule en Aveyron.
Pour autant, Midi-Pyrénées n'échappe pas à la dynamique frontiste.
En cette année de centenaire, le Front national avait mis un point d'honneur à présenter pour la première fois une liste à Carmaux, fief électoral de Jean Jaurès ancré à gauche depuis 125 ans. Il y rallie plus de 20% des suffrages, mais aussi près de 29% à Graulhet dans le même département du Tarn.
Son candidat est éliminé dès le premier tour à Toulouse mais il se flatte d'y arriver à la troisième place et d'y réaliser le meilleur score de son parti lors de municipales: 8,15%.
Sa mise hors course arrange bien le candidat UMP, Jean-Luc Moudenc. Celui-ci a déjoué les sondages en devançant de presque 6% (38,20% contre 32,26) au premier tour celui qui lui avait pris la mairie en 2008, le socialiste Pierre Cohen.
M. Cohen paie la multiplication de listes de gauche au premier tour. Au second tour, "il faudra faire l'union", dit-il. Il faudra aussi mobiliser un électorat dont quasiment la moitié a décidé de ne pas aller voter dimanche.
M. Moudenc assure, lui, que l'abstention qui a sévi dans la région comme en France, a aussi atteint ses électeurs qui se sont laissés décourager par des enquêtes d'opinion auxquelles lui n'a jamais cru, et qui se ressaisiront dimanche prochain.
Le Parti socialiste a fait réélire les siens au premier tour à Auch, Cahors ou Foix. Il devrait continuer à diriger Rodez. Mais il a d'ores et déjà perdu Balma, dans l'agglomération toulousaine. C'est la liste UMP-UDI conduite par Vincent Terrail-Novès, fils de l'entraîneur du Stade Toulousain, qui l'a emporté.
Dans le Gers, le PS fait une croix sur la sous-préfecture de Condom. En Aveyron, Millau et l'ancienne cité minière de Decazeville, historiquement à gauche, sont menacées.
Enfin l'espoir de prendre à la droite des villes moyennes comme Montauban ou Albi est en passe de s'évanouir. A Castres, le sortant DVD Pascal Bugis devrait être réélu confortablement.
Nord-Pas-de-Calais
Le Front national a réussi une percée historique dans le Nord-Pas-de-Calais dimanche au premier tour des élections municipales, symbolisée par la victoire de Steeve Briois à Hénin-Beaumont.
Malgré son statut de favori dans les sondages, l'élection de Steeve Briois dès le premier tour avec 50,26% a créé la sensation dans cette ville du Pas-de-Calais de 26.000 habitants. Il a ainsi largement devancé le maire sortant Eugène Binaisse (DVG).
Le parti de Marine Le Pen étend son influence non seulement dans le bassin minier mais également dans les grandes villes de la région, y compris à Lille.
La maire sortante Martine Aubry y est arrivée en tête avec 34,86%, en forte baisse par rapport à 2008, et devra lutter contre le candidat FN qui fait plus que tripler son précédent score (17,15%), ainsi que le candidat UMP-UDI Jean-René Lecerf (22,73%).
Le Front national progresse fortement dans l'agglomération lilloise, ébranlant les maires sortants socialistes. A Roubaix, il a frôlé les 20% et participe à fragiliser Pierre Dubois, devancé par la liste d'union de la droite. La ville reste marquée par une participation anémique (38,42%). Le FN peut se maintenir également à Tourcoing, poussant le maire sortant Michel-François Delannoy, pourtant élu au premier tour en 2008, à une triangulaire en compagnie du jeune député UMP Gérald Darmanin.
Autre mauvaise surprise pour le parti socialiste dans le Nord, Michel Delebarre, élu depuis 1989 à Dunkerque, est nettement distancé par son ancien adjoint Patrice Vergriete à la tête d'une liste divers gauche. Là encore, le Front national a frappé un grand coup, avec 23,15% des voix.
A Liévin, au coeur du bassin minier, la liste d'union de la gauche l'a toutefois emporté à 54,75% malgré le score solide du FN (26,86%) et était largement en tête à Billy-Montigny.
Plus loin sur le littoral, à Boulogne-sur-Mer, le seul membre du gouvernement tête de liste pour ces municipales, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier, est en ballottage très favorable (49,82% des suffrages). Il devance le FN arrivé en deuxième position avec 21,55% pour Antoine Golliot.
A Calais, la sénatrice-maire sortante Natacha Bouchart (UMP, 39,04%) est elle menacée par deux listes de gauche, celle du communiste Jacky Hénin et celle d'union de la gauche de Yann Capet qui totalisent plus de 42% des voix.
Jacques Mellick (DVG), ancien ministre et ancien maire de la ville condamné à cinq ans d'inéligibilité en 1997 pour un faux témoignage en faveur de Bernard Tapie dans l'affaire VA-OM, est arrivé en tête à Béthune, avec 22,58%, juste devant Stéphane Saint-André, menant une liste d'union de la gauche.
A Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais, le maire sortant (UDI) Frédéric Leturque a été réélu dès le premier tour, avec 56,51% des voix. Situation identique pour le député communiste Alain Bocquet qui a obtenu 76,43% des voix.
La participation a quelque peu flanché dans la région, reculant dans le Nord (60,48% contre 61,84% en 2008) et le Pas-de-Calais (66,43% contre 69,43%).
Franche-Comté
La gauche a perdu du terrain dans les grandes agglomérations de Franche-Comté, à Belfort, le fief de Jean-Pierre Chevènement, Montbéliard, ou encore Besançon, où une triangulaire avec le FN pourrait toutefois profiter au maire PS sortant.
Ailleurs dans la région, plusieurs maires UMP ont assuré leur élection ou réélection dès le premier tour.
Dans la capitale régionale, Besançon, la gauche a perdu du terrain mais garde l'avantage. Le maire sortant Jean-Louis Fousseret (PS) est arrivé en tête, avec 33,63% des suffrages exprimés. Mais le candidat UMP Jacques Grosperrin progresse par rapport à 2008 et le talonne à 31,64%, tandis que le FN s'est invité au deuxième tour, avec 11,76%.
Le maire sortant, qui mène une liste d'union PS-PCF-EELV, brigue un troisième mandat. En 2008, il avait été réélu dès le premier tour avec 56,8% des suffrages. Le PS reste favori pour le tour décisif mais perd donc du terrain sur la droite, enfin réunie après des années de division à Besançon (115.000 habitants), bastion socialiste à gauche depuis plus de 60 ans.
A Belfort, fief de Jean-Pierre Chevènement, le candidat UMP Damien Meslot est arrivé en tête (33,27%) au premier tour, devant le maire sortant PS Etienne Butzbach (21,38 %), le candidat du MoDem Christophe Grudler (15,68%), le candidat du FN Marc Archambault (12,02%) et celui du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC, chevènementiste) Bastien Faudot (10,92%).
La victoire au second tour dépendra des alliances que gauche et droite auront réussi à conclure.
A Montbéliard, fief du constructeur automobile PSA, la liste UMP conduite par Marie-Noëlle Biguinet se retrouve en ballottage favorable, avec 41,3% des suffrages exprimés, contre 24,4% à celle du maire sortant PS Jacques Hélias, tandis que le Front national frôle les 17% et sera donc comme à Besançon présent au second tour.
Dans le département du Jura, l'UMP a conservé haut la main le chef-lieu, Lons-le-Saunier, emporté une nouvelle fois dès le premier tour par le président de l'Association des maires de France Jacques Pélissard, avec 56,15% des suffrages. Elle a aussi pris au PS celle de Dole.
M. Pélissard, 68 ans, remporte ainsi son 5e mandat à la tête de Lons-le-Saunier (17.500 habitants), dont il est maire depuis 1989 et député depuis 1993.
A Dole (24.000 habitants), le député UMP Jean-Marie Sermier a créé la surprise en arrachant dès le premier tour la ville au maire PS sortant Jean-Claude Wambst, avec 56,46% des suffrages, contre 25,89% seulement pour M. Wambst.
En Haute-Saône, le maire sortant de Vesoul Alain Chrétien (UMP) a été réélu dès le premier tour lui aussi.
À Valentigney, dans le pays de Montbéliard, la liste de gauche où le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, conseiller municipal depuis 1995, figure en troisième position est arrivée en tête avec 47,11%, contre 43,32% pour la liste de droite.
Dans le Haut-Doubs, terre d'agriculteurs et de travailleurs frontaliers, traditionnellement à droite, le maire sortant de Pontarlier Patrick Genre (UMP) a été réélu dès le premier tour avec 64,49% des voix, de même que la députée-maire UMP de Morteau Annie Genevard (UMP), réélue avec 67% des suffrages.
Alsace
L'Alsace a confirmé dimanche soir son ancrage à droite, confirmant ses positions dans les principales villes à l'exception de l'îlot rose autour de la capitale régionale Strasbourg, qui est toutefois fortement assiégé.
L'UMP Fabienne Keller est arrivée en tête avec 32,93% des suffrages exprimés, devant le sortant PS Roland Ries (31,24%), avec un FN en mesure de se maintenir au second tour (10,94% des voix).
Pour autant, Mme Keller, aux manettes de la ville entre 2001 et 2008, n'aura peut-être pas sa revanche en raison de cette triangulaire avec le candidat FN Jean-Luc Schaffhauser.
Roland Ries estimait une victoire "jouable" en comptant sur un important réservoir de voix à gauche et son alliance avec les Verts.
"On voit mal Fabienne Keller séduire les électeurs du Front national, elle qui avait voté en faveur du mariage pour tous", analyse le politologue strasbourgeois Richard Kleinschmager.
Se disant victime d'une forte abstention (50,32%), "grand vainqueur de ce premier tour des élections municipales", Roland Ries y voit un "message politique destiné au gouvernement, au président de la République dans un contexte difficile".
Au sud de Strasbourg, le socialiste Jacques Bigot a été réélu dès le premier tour pour un quatrième mandat avec 59,05% des voix.
Mais un autre bastion PS de la périphérie strasbourgeoise est menacé: la liste du maire sortant de Schiltigheim, le PS Raphaël Nisand, n'a rassemblé cette fois que 25,82% des suffrages au premier tour (contre 32,43% en 2008), talonnée à droite par celles de Jean-Marie Kutner (UDI, 24,98%) et de Christian Ball (UMP, 20,19%).
Sans surprise, l'UMP conserve Haguenau, où le député-maire Claude Sturni a été réélu avec 54% des voix.
Dans le Haut-Rhin, l'UMP a conservé la ville de Colmar, où le maire sortant Gilbert Meyer, 72 ans, a été réélu dès le premier tour lui aussi pour un quatrième mandat avec 51,32% des voix, malgré quatre autres listes concurrentes.
Très ému, Gilbert Meyer s'est félicité devant les caméras de France 3 Alsace d'avoir été réélu au terme "de la meilleure élection de tous les temps à Colmar".
A Mulhouse, le maire sortant UMP Jean Rottner se trouvait en ballottage favorable avec 42,17% des voix. Il fera face dans une triangulaire à un PS en léger recul par rapport à 2008 et un FN en forte poussée (près de 22%).
Jean Rottner, un médecin urgentiste qui fut le premier adjoint de l'ancien maire Jean-Marie Bockel avant de lui succéder en 2010 en cours de mandat, semble avoir fait le plein des voix qui avaient soutenu en 2008 M. Bockel, désormais à l'UDI.
Dans cette ville historiquement de gauche, mais passée à droite en 2007 à la faveur du basculement dans le camp sarkozyste de Jean-Marie Bockel, la surprise vient de l'extrême droite, la candidate FN Martine Binder atteignant 21,85% des voix (alors que 14,27% des électeurs avaient voté FN en 2008).
Au second tour de 2008, le socialiste Pierre Freyburger n'avait été devancé que d'un cheveu par le tandem Bockel-Rottner. Mais il risque cette fois d'avoir du mal à rallier davantage d'électeurs, à moins d'aller puiser dans le fort réservoir d'absentionnistes (53,23%), du fait des faibles scores de l'extrême gauche (moins de 5%) et de l'absence cette année d'une liste écologiste au premier tour.
Lorraine
Le Front national a enregistré une forte poussée en Lorraine, notamment à Forbach, où le numéro deux du FN, Florian Philippot, est arrivé en tête (35,75%) et où le second tour s'annonce très ouvert.
Si M. Philippot s'est dit "très heureux" et confiant pour le deuxième tour, son adversaire socialiste, le sortant Laurent Kalinowski, a estimé que le FN avait atteint son score "maximal" au premier tour.
"Je pense que mes concitoyens seront là au rendez-vous au deuxième tour" pour éviter que Forbach bascule à l'extrême droite, a-t-il ajouté.
Le second tour à Forbach s'annonce très ouvert. Une triangulaire ou une quadrangulaire pourrait se tenir, selon l'issue de négociations à venir entre les deux derniers candidats, le dissident de l'UMP Eric Diligent (près de 19% des voix) et l'UMP Alexandre Cassaro (12,26%).
Le Front national est également arrivé en tête à Hayange, où se trouvaient les emblématiques hauts-fourneaux d'ArcelorMittal où se présentait le candidat FN Fabien Engelmann, un ancien de l'extrême gauche et de la CGT, alors que dans la commune voisine de Florange, le maire sortant socialiste Philippe Tarillon a été sévèrement battu par l'UMP Michel Decker (57,63% contre 42,37% pour M. Tarillon).
Outre ces bastions industriels en crise, où le parti lepéniste réalise des bons scores à toutes les élections depuis plusieurs années, le vote FN a également conquis toutes les principales villes de Lorraine, notamment à Metz, où il recueille plus de 21%.
De fait, il pourrait faciliter la réélection du sortant PS Dominique Gros, et de sa co-lisitière Aurélie Filippetti, alors que la capitale lorraine était citée par l'UMP comme l'une des principales villes "reprenable" par la droite.
"C'est une grande satisfaction d'arriver en tête", a commenté M. Gros au micro de France 3 Lorraine, s'estimant "bien placé" pour l'emporter au second tour.
L'importante poussée du FN "n'est pas une bonne nouvelle mais c'est traditionnel à Metz dans certaines circonstances", a encore estimé M. Gros.
La prime au sortant semble également jouer à Nancy, où le maire sortant André Rossinot ne se représentait pas, mais dont le dauphin Laurent Hénart (UDI) est arrivé en tête (40%), cinq points devant son adversaire socialiste Mathieu Klein, dont les sondages avaient pourtant prédit l'avantage.
Si les jeux demeurent ouverts, M. Hénart apparaît désormais comme favori et bénéficie d'une dynamique nouvelle pour sa campagne de deuxième tour. Il semble en outre pouvoir bénéficier d'un réservoir de voix pour remporter la mairie.
La gauche a conservé ses positions à Vandoeuvre-lès-Nancy, Toul (balottage favorable), et pourrait s'imposer à Verdun, mais elle risque de perdre Saint-Dié, dont le maire depuis 1989, Christian Pierret, ministre dans le gouvernement Jospin, ne se représentait pas.
Le candidat UDI-UMP, David Valence, y est arrivé en tête et pourrait gagner la mairie, à l'issue d'une quadrangulaire
L'UMP a par ailleurs fait le plein dans la Meuse, où elle menace le maire sortant de Bar-le-Duc socialiste, Nelly Jacquet, et dans les Vosges, où le maire d'Epinal Michel Heinrich a été réélu sans difficulté, en dépit de cinq listes concurrentes.
Corse
La dynamique nationaliste pour conquérir Bastia a été confirmée dimanche au premier tour des élections municipales, tandis que la droite obtient de bons résultats en Corse-du-Sud, notamment à Ajaccio où les nationalistes arbitreront le duel avec la gauche au second tour.
La progression nationaliste est contrariée par un revers dans la troisième ville de l'île, Porto-Vecchio, où le maire UMP sortant Georges Mela a frisé la réélection dès le prermier tour.
A Bastia, chef lieu de la Haute-Corse, le candidat de gauche (PRG-PCF), Jean Zuccarelli, fils du maire sortant et héritier de la dynastie éponyme au pouvoir depuis 50 ans, ne devance que de 29 voix, avec 32,52% des suffrages, le nationaliste Gilles Simeoni.
Cet avocat de 46 ans, qui a progressé de 16 points en six ans, a qualifié de "tsunami politique" le résultat des nationalistes dans la capitale de Haute-Corse.
Une triangulaire devrait s'y dérouler au second tour puisque le DVG François Tatti (15%), évincé du PRG après avoir été longtemps le dauphin préssenti du maire sortant Emile Zuccarelli, et qui a placé son fils au dernier moment, a franchi la barre des 10%. M. Tatti n'a pas écarté de discuter avec M. Simeoni.
Marqué par une forte mobilisation du corps électoral (80%), ce premier tour a aussi vu la liste nationaliste indépendantiste obtenir plus de 5% des suffrages, lui permettant de s'allier avec une autre liste au second tour.
Si la droite est inexistante en Haute-Corse à l'exception des réélections dès dimanche des maires UMP de Calvi et Corte, Ange Santini et Tony Sindali, elle a en revanche réalisé de bons score dans le sud de l'île, infligeant de cinglants démentis aux instituts de sondage.
M. Mela a créé la surprise à Porto-Vecchio en ne ratant que de 39 voix la réélection, avec 49,5% des suffrages, face au nationaliste Jean-Christophe Angelini (42,7%), déjà conseiller territorial et conseiller général, allié de la gauche socialo-communiste, mais qui n'avait pas pu faire liste commune avec les indépendantistes qui ont obtenu 7% des voix.
Bon résultat encore pour la droite à Ajaccio où les nationalistes arbitreront le second tour. Dans la cité impériale, le maire DVG sortant Simon Renucci (36,54% des voix), donné largement en avance dans les sondages, ne distance son adversaire de droite, le jeune député Laurent Marcangeli, que de 1,4 point, soit 330 voix % des suffrages.
Ajaccio sera en outre le théâtre d'une triangulaire au second tour, le nationaliste José Filippi ayant franchi la barre des 10% avec 10,84% des voix, tandis que le Front national (8,29%) a confirmé sa progression.
Si la gauche conserve dès le 1er tour la cité touristique de Bonifacio, elle essuie un revers à Sartène où le président communiste de l'Assemblée de Corse Dominique Bucchini, qui tente de reconquérir son ancien fauteuil de maire, est en difficulté face au maire de droite sortant.
Guadeloupe
L'aura du ministre PS des Outre-mer, Victorin Lurel, semble s'affaiblir en Guadeloupe où la quasi totalité des candidats qu'il soutenait ont été battus dès le premier tour.
Le ministre a pour sa part connu une défaite personnelle: la liste du maire sortant de Vieux-Habitants, Georges Clairy (PS), sur laquelle il figurait en 29e et dernière position a été battue dimanche. Ancien maire de Vieux-Habitants, sa petite commune natale, M. Lurel avait cédé son fauteuil, en cours de mandat municipal, à M. Clairy pour se consacrer à la région.
A l'opposé, ses ennemies jurées Lucette Michaux-Chevry (85 ans) et sa fille Marie-Luce Penchard, toutes deux anciennes ministres (UMP), ont remporté une victoire éclatante (56,36 %) à Basse-Terre face à la liste PS, qui bénéficiait du soutien actif et l'investissement personnel de M. Lurel. Mme Michaux-Chevry entame ainsi son 4e mandat et intronise sa fille qui était 3e sur sa liste.
Ces résultats viennent en quelque sorte confirmer le fait que, selon de nombreuses analyses locales, l'étoile de M. Lurel commence à pâlir dans un ciel politique guadeloupéen, où l'équation personnelle continue à l'emporter sur l'appartenance politique, comme l'ont confirmé les résultats de dimanche.
Ainsi, la députée (app. PS) du Moule, Gabrielle Louis-Carabin, élue en 2008 sous l'étiquette UMP a brillamment été réélue (73,58 %), de même que le député PS Eric Jalton (53,56 %) qui était en rupture locale de parti en 2008.
Ainsi, rarement élection municipale en Guadeloupe aura connu tant d'élus dès le premier tour: les listes conduites par 13 maires sortants l'ont emporté dimanche, de même que 7 listes qui ont battu celles d'élus sortants.
Martinique
En Martinique, terre de gauche où la droite a bien du mal à exister, 26 des 34 maires de l'île ont été soit élus soit majoritairement réélus dès le premier tour, dont ceux de Fort-de-France et du Lamentin.
A Fort-de-France, il s'agit d'un coup réussi pour Didier Laguerre, "jeune" candidat (48 ans) choisi au tout dernier moment par le Parti Progressiste Martiniquais (PPM), parti fondé par Aimé Césaire, alors que beaucoup attendaient la candidature de Serge Letchimy.
Ce dernier, président du parti et député, se concentre finalement sur l'élection de la collectivité unique, en 2015. Porté par la prédominance du PPM à Fort-de-France, Didier Laguerre a été élu avec 51,9 % des voix (12.839 voix) face aux cinq autres listes.
Au Lamentin, la commune la plus vaste de la Martinique, Pierre Samot, 79 ans, est conforté à sa place de maire, qu'il occupe depuis 1989. Il est réélu avec 51,68% des voix (5.624 voix).
Avec 26 maires élus dès le premier dimanche, trois de plus qu'en 2008, les Martiniquais semblent avoir fait le choix de la continuité.
Sur les quatre maires nouvellement élus, il y a une femme, Marie-Thérèse Casimirius à Basse Pointe (PPM).
Le PPM peut, pour l'instant, être confiant en vue des élections de la collectivité unique, en 2015. Il conserve de façon générale le fief de Fort-de-France et ses autres communes.
Au François, sur la côte est, des électeurs ont signalé que deux bureaux de vote étaient restés ouverts bien après 18 heures, des votants attendant toujours de glisser leur bulletin dans l'urne à l'heure fatidique. La situation pourrait donner lieu à un recours.
L'élection ne comportait aucun enjeu au Prêcheur, petite commune du nord-ouest de l'île, dont le maire sortant, Marcelin Nadeau, était l'unique candidat et il a été reconduit. Cependant, un violent feu de broussaille a semé la pagaille une bonne partie de la journée, mobilisant 31 pompiers et 7 véhicules. L'unique route a été coupée, certains électeurs ont dû attendre pour pouvoir aller accomplir leur devoir de citoyen.
Réunion
La droite a largement remporté le 1er tour des municipales, dimanche, à la Réunion en faisant réélire 8 de ses 10 maires sortants tandis que la gauche n'a conservé qu'une seule mairie, imputant son mauvais résultat à la politique du gouvernement.
"Nous avons été lourdement sanctionnés pour la politique menée par le gouvernement", a déclaré le député PS du Tampon Jean-Jacques Vlody à la télévision.
La droite (UMP et DVD), qui détenait 10 communes sur les 24 de l'île avant le scrutin, en a conservé 8 dès le 1er tour dont la troisième ville de l'île, Saint-Pierre, dirigée par le président de l'UMP Réunion, le sénateur-maire sortant Michel Fontaine.
Elle a de fortes chances de conserver également la commune du Tampon où l'ex député-maire André Thien Ah Koon (DVD) est arrivé largement en tête. Elle a failli faire basculer Saint-André, conquise par la gauche en 2008, où il n'a manqué que quelques voix à l'ex-député-maire Jean-Paul Virapoullé (UDI) pour être élu.
La droite a également créé la surprise à Saint-Paul, 2ème ville du département où son candidat, l'ancien maire Joseph Sinimalé, est arrivé en tête face à la très populaire députée-maire sortante Huguette Bello (DVG) qui avait fait basculer la commune en 2008, pour la première fois de son histoire.
A gauche, un seul maire sortant - le député PS de Saint-Joseph, Patrick Lebreton - a été réélu au 1er tour, sur les 12 communes qu'elle dirige (5 PS, 4 PCR, 3 DVG).
A Saint-Denis, 1ère ville avec 145.000 habitants, le maire sortant Gilbert Annette (PS) est largement en tête avec près de 42% mais le second tour demeure incertain vu le peu de réserve de voix à gauche.
La sanction a été particulièrement lourde pour le Parti Communiste Réunionnais qui n'a réussi à faire réélire aucun élu et risque de perdre son fief historique du Port, détenu depuis plus de 40 ans.
Dans cette commune où le PCR a toujours gagné dès le 1er tour et dont Paul Vergès, le candidat communiste a été devancé par un jeune élu, suppléant de la député-maire de Saint-Paul Huguette Bello (DVG). Le PCR risque également de perdre la mairie de Saint-Louis, son candidat n'étant arrivé qu'en 3ème position, loin derrière un dissident du parti et le candidat d'union de la droite.
Au PS, à l'exception de M. Lebreton, aucun des 3 parlementaires en lice n'a été élu ou réélu, à l'inverse de l'UMP qui a fait réélire le sénateur de Saint-Pierre ou du MoDem dont le député-maire de Saint-Leu Thierry Robert l'a emporté haut la main avec plus de 74% de voix. Le MoDem qui a aussi fait réélire dès le premier tour le maire des Avirons.
Guyane
Dans un contexte de forte abstention (45,7%), les maires des grandes villes guyanaises sont sortis vainqueurs du premier tour ou en ballottage favorable.
Le fait marquant du scrutin est la large victoire à Cayenne de Marie-Laure Phinéra-Horth, la maire en place, qui l'emporte nettement (69,7%), sur fond de renversement d'alliance. Elue en 2008 à Cayenne sur la liste de Rodolphe Alexandre, un dissident du Parti Socialiste Guyanais (PSG), Mme Phinéra-Horth est devenue maire en 2010 quand M. Alexandre a été élu président du conseil régional...UMP.
Lors de ces municipales, elle s'est alliée avec le Parti Socialiste Guyanais et Walwari, le mouvement local de Christiane Taubira, pour affronter un PS, à la tête d'une liste hétéroclite où figuraient des membres de l'UMP, avec le soutien de "Guyane 73", le mouvement de Rodolphe Alexandre.
A un an de l'élection de la future assemblée unique, fusion de la région et du département, ce premier tour marque un affaiblissement du mouvement de Rodolphe Alexandre, qui perd Cayenne et Saint Georges de l'Oyapock (frontière avec le Brésil) et le retour en force du PSG, qui participe à la prise de Cayenne, l'emporte à Saint-Georges, conserve Apatou et Grand Santi sur le Maroni.
A Mana, le sénateur-maire Georges Patient (apparenté PS) est réélu pour la quatrième fois, après avoir été menacé par un agriculteur Hmong.
A Kourou, le sénateur-maire Jean-Etienne Antoinette (app. PS, étiquette Walwari en Guyane) est lui aussi en ballotage favorable (42,5%).
Enfin, à Saint-Laurent-du-Maroni, Léon Bertrand, l'ancien ministre UMP du tourisme (2002-2007), a été réélu dès le premier tour (65,5 %), malgré sa condamnation à trois ans de prison ferme en juillet 2013 pour "favoritisme" et "corruption passive" dans une affaire d'attribution illégale de marchés publics, dans laquelle il a fait appel. Maire depuis 1983, Léon Bertrand n'avait pas de liste PS face à lui: elle avait été invalidée, un de ses colistiers y figurant aussi.
A Camopi, commune amérindienne à six heures de pirogue du réseau routier, les résultats ont tardé, suite à des problèmes climatiques qui ont empêché les liaisons par téléphone satellite. Enfin à Régina, une autre commune forestière sur la "route de l'est" qui mène au Brésil, le dépouillement était toujours en cours neuf heures après la fermeture des bureaux de vote.
Mayotte
A Mayotte, la participation aux élections municipales a fait un bond de presque 10 points, à rebours de la tendance de l'Hexagone où l'abstention croît, et Mamoudzou tenue par l'UMP est en ballottage défavorable.
Dans "l'île aux parfums", qui a accédé au statut de département il y trois ans, le taux de participation définitif est de 67,80% (au dessus de l'Hexagone à 62%) contre 58,79% en 2008.
L'enjeu principal porte sur le sort du chef-lieu, Mamoudzou, qui concentre 57.000 des 212.000 habitants officiellement recensés à Mayotte. Le sénateur-maire sortant UMP, Abdourahamane Soilihi avec 1.387 voix (23,08%) se fait devancer de 14 petites voix par le divers gauche Ben Youssouf Chihabouddine qui crée la surprise avec 23,32%.
Vu l'éparpillement des listes divers gauche ou sans étiquette, les tractations pour des alliances en vue du second tour s'annoncent rudes.
Le score de la seule liste Bleu Marine (FN) était aussi attendu avec intérêt: emmenée par une Mahoraise Foulati Sandi, cette liste s'est qualifiée pour le second tour avec 12,21% des voix dans la commune de Mtsamboro (nord), où arrivent par bateaux de nombreux migrants clandestins en provenance de l'île comorienne d'Anjouan. La pression migratoire des îles voisines crée une tension vive sur l'île où règne un chômage massif.
A Dzaoudzi-Labattoir (plus de 14.000 hab), l'ancien président du conseil général Saïd Omar Oili (Nouvel élan pour Mayotte, DVG) a réussi un coup d'éclat en étant élu au premier tour avec près de 60% des voix. Un score réjouissant pour celui a été un soutien de François Hollande pendant la campagne présidentielle, dans un fief de longue date du Mouvement Départementaliste Mahorais (MDM).
Le recul de l'audience du MDM est le signe des transformations sociologiques de l'électorat mahorais: beaucoup de jeunes (qui représentent plus de 50% de la population) estiment que la départementalisation étant acquise, il est temps d'en tirer les fruits en terme d'emploi, de formation, de fonds européens plutôt que de ressasser le combat des anciens.
Au-delà des accords des états majors politiques, ce sont bien les électeurs qui détiennent les clés du second tour: des électeurs impatients d'avoir des solutions au chômage, à l'insalubrité, à l'insuffisance des équipements sportifs et des infrastructures scolaires.