Vols et violences dans les transports publics continuent de croître

124.570. Tel est, d’après une étude du service statistique du ministère de l’Intérieur, le nombre de victimes de vols et violences dans les transports en commun enregistré par les services de police et de gendarmerie en 2022 (rappelons que d’après l’enquête Cadre de vie et sécurité, à peine un tiers des victimes de telles atteintes déclarent avoir déposé plainte). Un nombre qui continue de croître (+2% par rapport à 2021), mais globalement de manière moins soutenue que l’an passé (voir notre article du 20 septembre 2022), et qui reste en outre inférieur à celui d’avant la pandémie. 

Les évolutions sont très disparates en fonction du type d’atteinte. Les vols sans violence – de loin les actes les plus fréquemment enregistrés (101.535 victimes) dans les transports – croissent de 5% (+3% l’an dernier). Les vols avec violence (8.177 victimes) sont en forte diminution (-24%), comme les outrages et violences contre dépositaires de l’autorité publique (4.754 victimes, -16%). À l’inverse, les coups et blessures volontaires (7.791 victimes) et les violences sexuelles (2.308 victimes) croissent respectivement de 10 et 13%.

Les victimes sont le plus souvent étrangères : 27%, et même 33% en Île-de-France, contre 13% hors transports en commun. Les mis en cause le sont davantage encore : 55% ; 69% en Île-de-France et 39% sur le reste du territoire, contre 19% hors transports en commun. Pour les seuls vols sans violence, le taux atteint même de 92% en Île-de-France, et 73% sur le reste du territoire. L’étude relève également une surreprésentation des mineurs chez les mis en cause – 29% –, "révélatrice pour partie du phénomène des mineurs isolés et de leur exploitation par des filières de criminalité organisé", estime les auteurs.

Paris (24,8 victimes pour 1.000 habitants), le Rhône (5,1‰) et la Seine-Saint-Denis (4,6‰) sont les départements les plus touchés au regard de leur population. La Loire (+47%, dont +59% à Saint-Étienne), les Alpes-Maritimes (+28%), la Seine-et-Marne (+24%) et le Val d’Oise (+23%) enregistrent les plus fortes augmentations du nombre de victimes. Ce dernier décroît en revanche fortement dans l’Hérault (-30% vs +10% en 2021) et le Rhône (-19%, vs +44% en 2021). Côté villes, Nice (+26%) et Strasbourg (+21%) enregistrent les plus fortes progressions du nombre de victimes, qui a au contraire diminué à Montpellier (-38%), Lyon (-22%) et Bordeaux (-11%).