Vivatech - Le gouvernement veut mobiliser la French Tech sur la transformation publique et l'IA
Avec "Je choisis la French Tech", le gouvernement souhaite doubler la commande publique de solutions innovantes d'ici 2027. Une initiative qui passe par l'organisation d'événements et formations "Je choisis la French Tech" dans les capitales et communautés French Tech.
Les capitaux c'est bien, mais les clients c'est encore mieux pour les start-up tricolores. C'est à partir de ce constat que le gouvernement a initié en 2023 le programme "Je choisis la French Tech". Son ambition : diffuser les solutions innovantes imaginées par les start-up de la French Tech dans les administrations publiques et les grands groupes. L'édition 2024 de Vivatech qui s'est tenue à Paris du 22 au 25 mai 2024 a été l'occasion d'un bilan de ce programme qui vise un doublement des commandes aux start-up en 2027 pour atteindre 12 milliards d'euros.
70 rencontres dont la moitié en région
"Je choisis la French Tech" a été lancé il y a un an alors que le contexte économique était morose pour la Tech et 72% des start-up (sondage CSA / mission French Tech d'octobre 2023) recherchaient des opportunités de rencontres avec le secteur public. Concrètement, l'initiative a donné lieu à 70 événements dont la moitié hors Ile-de-France, organisés avec l'appui des capitales et communautés French Tech. Dans son bilan, l'observatoire de la mission French Tech fait état de 5.000 mises en relation entre start-up, acteurs publics et privés. En 2022, la commande publique et privée de solutions French Tech atteignait 6 milliards d'euros dont 1,75 milliard d'euros imputables au secteur public, ce dernier chiffre étant en croissance de 18% par rapport à 2021.
Mobilisation des centrales d'achats
Dans la sphère publique – le volet collectivités territoriales n'étant pas précisé - les start-up ont été mobilisées pour relever les grands défis de la transformation publique tels que la digitalisation, le déploiement de l'intelligence artificielle (IA), la décarbonatation et la cybersécurité. Le recours aux solutions innovantes par tous les types de structures publiques a par ailleurs été facilité par la mobilisation des grandes centrales d'achat public. L'union des groupements d'achats publics (Ugap) a ainsi lancé en 2024 un appel d'offres pour sélectionner des entreprises susceptibles de répondre aux besoins des collectivités en matière d'efficacité énergétique, de mobilité durable et de transition environnementale. Parallèlement, plus de 880 acheteurs publics et 659 start-up ont été formés au processus d'achat spécifique à la commande publique. Cet effort de formation va se poursuivre en 2024 avec la mise en ligne de vidéos et d'un cours en ligne (Mooc).
Pour 2024, on notera enfin l'accent mis sur l'IA au service de l'ensemble des administrations. Dans les besoins identifiés par la direction des achats de l'Etat, on trouve ainsi le recours à l'IA pour l'analyse documentaire, pour la retranscription et la génération automatique de comptes-rendus de réunion ou encore pour aider à anticiper les cybermenaces et réaliser des diagnostics cyber.
› Les régions présentent leurs plans IALes régions ont elles aussi répondu présentes à cette huitième édition de Vivatech, avec plus de 200 start-up régionales. De nombreuses régions ont adopté des feuilles de route stratégiques "transverses" de l'IA, afin de mettre en place des actions et des projets utiles à l'action régionale, aux citoyens et aux entreprises, résument-elles sur leur site. La région Île-de-France par exemple, a adopté dès 2018 un plan comprenant 15 mesures concrètes. Plus récemment, les pépites de l'IA francilienne ont été invitées à proposer des cas d'usage pour moderniser le service public régional. Accès aux subventions, exploitation des archives, lutte contre le gaspillage… six projets aidés par la région ont été présentés le 8 mars 2024, permettant notamment de mieux cerner le potentiel de l'IA générative pour les administrations publiques. |