Salon Vivatech - Formation, démonstrateurs, acculturation… l'IA s'ancre davantage dans les territoires

Nouveaux lauréats pour l'appel à projets démonstrateur d'intelligence artificielle (IA), financement de clusters IA universitaires, débat national itinérant sur les enjeux de l'IA… avec les dernières annonces gouvernementales dans le cadre du Salon Vivatech, un début de rééquilibrage s'amorce entre l'île-de-France et les régions.

Le président de la République Emmanuel Macron s'est fixé pour objectif de faire de la France "une championne de l'IA". Une ambition réaffirmée cette semaine à l'occasion du salon Vivatech. Un événement qui a fait de l'IA sa thématique centrale avec une "IA avenue" présentant les fleurons de l'IA et quelque 200 startups représentées sur les 600 pépites françaises positionnées sur ce secteur. Ce salon a été l'occasion pour le gouvernement de détailler une nouvelle salve d'investissements publics pour soutenir l'IA sous toutes ses dimensions : IA générative, IA embarquée, IA frugale, IA de confiance… sans oublier la formation.

Neuf pôles IA universitaires 

360 millions d'euros "supplémentaires" ont ainsi été débloqués dans le cadre de France 2030 pour financer neuf "IA clusters" dédiés à la recherche et à la formation d'experts de l'IA. Ceux-ci viennent compléter les quatre instituts interdisciplinaires de l'IA existant à Grenoble, Nice, Paris et Toulouse. Les universités de Côte d'Azur, Grenoble, Lorraine, Rennes et Toulouse ont obtenu des financements aux côtés de quatre universités franciliennes. L'objectif affiché par l'Elysée est de passer de 40.000 personnes formées par an à 100.000, pour atteindre 400.000 en 2030. France 2030 a aussi dévoilé de nouveaux lauréats pour des appels à projets sur les compétences et métiers d'avenir (2 lauréats, 11 M€), communs numériques pour l'IA générative (7 lauréats, montants non communiqués), IA embarquées (8 lauréats 40 M€) et les démonstrateurs d'IA frugale pour la transition écologique des territoires (8 nouveaux lauréats, montants non communiqués, détail ci-dessous). De nouveaux appels à projets ont par ailleurs été annoncés pour "accélérer l’usage de l’intelligence artificielle générative dans l’économie", "renforcer l’offre de services cloud" et répondre aux "enjeux de transformation des secteurs culturels". Il s'agit pour ce dernier d'exploiter l'IA pour proposer de "nouvelles expériences culturelles et artistiques" ou "lutter contre la désinformation".

Débat itinérant

Parallèlement à ces investissements publics destinés à soutenir les usages et infrastructures de l'IA, le président de la République a annoncé la mobilisation du Conseil national du numérique (CNum) sur une mission "d'acculturation des citoyens à l'IA". Le CNum disposera d'une enveloppe de 10 millions d'euros pour organiser des débats autour de l'intelligence artificielle sur l'ensemble du territoire. Une décision qui ne manquera pas de satisfaire les élus nombreux à avoir demandé l'organisation d'un débat démocratique national sur un sujet jugé éminemment politique (notre article). On notera également qu'avec ces annonces, un début de rééquilibrage territorial s'amorce, l'Ile-de-France concentrant jusqu'à présent l'essentiel des grands projets, centres de recherche et plus des deux tiers des startups de l'IA. 

→ IA frugale pour la transition écologique : 8 nouveaux lauréats

8 nouveaux territoires viennent rejoindre la communauté des 17 lauréats de la première vague de l'appel à projets IA frugale pour la transition écologique des territoires (notre article du 1er décembre 2023). Quatre collectivités sont chef de file.  La CA de Paris Saclay va tester l'IA pour élaborer des scenarios d'urbanisme (projet UrbaIA). L'établissement public de La Défense va développer un observatoire dynamique et prédictif de la mobilité et de ses impacts sur l’air et le climat (projet Predict AI'r). Avec Previzo, la région Centre-Val de Loire entend pour sa part mobiliser l'IA pour anticiper les épisodes de sécheresses et aider les acteurs à mettre en place des mesures de prévention. En Occitanie PEP-BIOccIA veut de son côté mobiliser l'IA pour cartographier les milieux naturels et définir des actions par catégorie d'acteurs pour préserver la biodiversité. Quatre autres sont partenaires d'un projet piloté par un tiers. La métropole du Grand Paris est associée à un projet sur la maitrise de la consommation énergétique des bâtiments, le syndicat de gestion des eaux du brivadois sur la détection des fuites d'eau, la métropole de Lyon sur la détection des zones à végétaliser et Paris Est Marne & Bois sur la lutte contre la pollution de l'air et le bruit.