Le Sénat lance une mission d'information sur l'intelligence artificielle et l'avenir du service public

La délégation et la prospective du Sénat consacrera son année 2024 à l'étude de l'impact de l'intelligence artificielle (IA) sur les services publics. Partant du constat que l'IA n'épargnera aucun secteur, la haute assemblée souhaite en évaluer les risques et opportunités. Les sénateurs aspirent au "développement d'une IA publique de confiance, respectueuse de nos valeurs démocratiques, protectrice des droits et libertés des individus, et sans compromis quant à notre souveraineté." Centrée sur l'exploration des usages, la mission a prévu l'élaboration de cinq rapports thématiques. Le rapport IA territoire et proximité sera conduit par Amel Gacquerre et Jean-Jacques Michau en partenariat avec la délégation collectivités territoriales. D'autres binômes sont mobilisés sur IA et environnement, IA et éducation, IA et système de santé ainsi que sur IA impôts et prestations sociales.

Le Sénat a débuté ses auditions par celle de Gilles Babinet, coprésident du Conseil national du numérique et membre du comité de l'IA générative gouvernemental. Gilles Babinet a alerté sur le risque de "diffraction" entre territoires ruraux et métropoles si les pouvoirs publics ne s'emploient pas à permettre à tous de bénéficier de ces technologies. Il a fait valoir la nécessité d'une "compréhension collective des technologies" et de "décider ce que l'on veut en faire". Il a souligné le changement de rapport à la technologie induit par l'utilisation du langage naturel, qui devrait faciliter sa large appropriation. Il a enfin estimé que l'IA pourrait contribuer à créer davantage de transversalité au sein des administrations.