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Jeunes - Valérie Fourneyron : un conseil interministériel en vue d'une une "politique de jeunesse intégrée"

"La jeunesse est en souffrance." C'est en ces termes alarmistes que Valérie Fourneyron a ouvert son discours consacré aux priorités du gouvernement en matière de jeunesse, ce vendredi 14 septembre lors d'un déplacement à Rennes. Venue à la rencontre des acteurs du monde associatif et des collectivités territoriales qui portent la politique de jeunesse en Bretagne, la ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative a d'abord dressé un tableau sombre de la situation de la jeunesse française : 150.000 à 200.000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans diplôme, le taux de chômage des jeunes est de 22,7% contre 9,7% pour l'ensemble de la population, l'accès au logement est  subordonné à des conditions économiques "impossibles à remplir", la couverture santé est de moins en moins bonne... "La liste est longue", a souligné la ministre. Pour elle, cette situation conduit les jeunes à vivre "un début de vie autonome dans des conditions très délicates pour la construction d'une vie stable". Pour preuve : selon l'Observatoire des inégalités, les moins de trente ans représentent la moitié des personnes pauvres. "Le diagnostic n'est pas nouveau. Il existe depuis une bonne dizaine d'années. Ce qui change, c'est la volonté du gouvernement d'agir. Le président de la République a fait de la jeunesse la priorité de son quinquennat", a précisé Valérie Fourneyron.

"L'Etat ne peut pas faire tout seul. Les collectivités non plus."

Au-delà de ce que la ministre nomme les "mesures d'urgence" (emplois d'avenir, encadrement des loyers, constructions de logements, cautionnement solidaire, création de postes dans l'Education nationale, formation des enseignants…), elle entend engager des réformes structurelles : "Nous voulons que les jeunes vivent mieux en 2017 qu'en 2012. C'est-à-dire que la situation très concrète des jeunes en matière de santé, d'emploi, de logement, d'autonomie soit meilleure dans cinq ans. Pour cela, nous sommes prêts à accélérer les réformes." Et Valérie Fourneyron de citer la fin du "millefeuille des dispositifs existants, [une] juxtaposition de politiques publiques dans laquelle personne ne se repère", et de promettre de s'attaquer à la question de l'accès aux droits sociaux auxquels les jeunes n'ont pas accès ou n'ont pas recours ou encore de changer "l'image que nous avons des jeunes, insouciants, un peu dilettantes, quand leur réalité se rapproche plus de la relégation".
Pour cela, elle fera appel à un changement de méthode : "Tous autour de la table. L'Etat ne peut pas faire tout seul. Les collectivités non plus. Et que d'énergie perdue à travailler les uns à côté des autres. Ce que je propose, c'est de sortir des tours d'ivoire et de coconstruire ensemble : Etat, collectivités locales, associations, partenaires sociaux et jeunes."
D'ici à 2017, sera construite une politique de jeunesse intégrée, transversale, concernant toutes les dimensions du passage de l'enfance à l'âge adulte. "C'est le sens du travail de coordination interministériel dont le Premier ministre m'a confié la charge, sous son autorité", a ajouté la ministre, qui se voit dans le rôle de chef d'équipe.
Le premier rendez-vous est fixé à janvier 2013, pour la tenue du premier conseil interministériel de la jeunesse. D'ici là, le ministère identifiera "les initiatives qui fonctionnent" parmi les 545 expérimentations innovantes répondant aux besoins prioritaires des jeunes déjà menées dans le cadre du fonds d'expérimentation pour la jeunesse (FEJ), et un premier rapport sur l'état de la jeunesse, préparé par l'Observatoire de la jeunesse, sera présenté en décembre.

 

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