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Coopération - Union pour la Méditerranée : les PME avancent leurs pions

La sixième édition de Planète PME se tiendra à Marseille le 3 juin, en prélude au sommet de l'Union pour la Méditerranée du 13 juillet à Paris. Plusieurs milliers de patrons des deux rives y sont attendus pour nouer d'éventuels partenariats. Les attentes sont très fortes, comme le montre un sondage Ipsos réalisé pour l'occasion.

De part et d'autre de la Méditerranée, les chefs d'entreprises ont de fortes attentes sur la future union : ils seraient 75% à vouloir établir un partenariat privilégié avec des entreprises implantées dans l'autres rive. A deux mois du lancement officiel du sommet de l'Union pour la méditerranée (UPM) le 13 juillet à Paris, la confédération générale des PME (CGPME) et la Compagnie nationale des commissaires aux comptes ont présenté au Sénat, jeudi 15 mai, les résultats d'une étude Ipsos inédite sur les attentes de plus de 900 patrons de PME de six pays (France, Espagne, Italie, Algérie, Maroc, Tunisie). Pour 42% d'entre eux, la priorité est au soutien à la création d'entreprises. 38% souhaitent, en premier lieu, être plus étroitement associés à l'élaboration des réglementations. Viennent ensuite, dans l'ordre des priorités, l'harmonisation fiscale (34%), la facilitation de l'accès au financement (29%) et le soutien à l'innovation (20%). Mais chez les entrepreneurs français, c'est l'harmonisation fiscale qui vient en tête (46%). "On voit que l'harmonisation fiscale est une attente très forte des PME françaises, alors que la création d'entreprises est maintenant entrée dans les mœurs", en a conclu Jean-François Roubaud, le président de la CGPME. Les attentes varient en effet fortement d'un pays à l'autre. Ainsi les patrons des pays du Maghreb se montrent très attachés à la création d'une banque d'investissement (43%), avec un record en Algérie (83%). En revanche, les entrepreneurs européens, surtout en France, mettent davantage l'accent sur la création d'une chambre de commerce et d'industrie spécialement dédiée à l'UPM. Ce qui témoigne d'un besoin de services : information, mise en contact, etc.

 

"Les PME n'ont pas envie de délocaliser"

Par ailleurs, l'enquête montre que dans un contexte plutôt morose pour l'industrie européenne, les projets de délocalisation ne seraient pas à l'ordre du jour. Si 35% des entreprises méditerranéennes ont des projets d'implantation nouvelle, 67% le feraient dans leur pays d'origine. "Les PME n'ont pas envie de délocaliser leur tissu, sauf conditions extrêmes", a analysé Jean-François Roubaud.
Autre résultat encourageant : la France apparaît comme le pays le plus attractif du lot, loin devant l'Espagne. Ainsi, 21% des patrons interrogés choisiraient la France comme lieu d'implantation de leur activité dans un autre pays de l'UPM.
Les entrepreneurs français se montrent les plus critiques en termes de moyens mis en œuvre pour garantir la transparence financière. Ils sont 75% à les juger insuffisants sur une moyenne de 67% pour les pays européens et 59% pour les pays maghrébins. Une majorité de patrons estiment que l'UPM serait l'occasion de mettre en œuvre des moyens plus efficaces. "Ces résultats marquent l'attachement des PME à la sécurité financière", a déclaré Vincent Baillot, le président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes, avant de manifester sa circonspection devant l'article 14 du projet de loi de modernisation de l'économie qui se traduirait, selon lui, par la suppression du contrôle légal des comptes de 67.000 PME. A l'heure où sont élargies les possibilités d'investissements dans les PME, "attention à ne pas créer une crise financière pour les PME : l'expansion ne peut se concevoir que si les citoyens ont  confiance dans leurs entreprises", a-t-il mis en garde.

Marseille, qui est en compétition pour le futur siège de l'UPM, accueillera le 3 juin la sixième édition de Planète PME, avec un village spécialement dédié aux échanges euro-méditerranéens : quelque 3.000 rendez-vous d'affaires y sont attendus.

 

Michel Tendil