Médicosocial - Une étude met en évidence la bonne santé financière des Ehpad publics autonomes
La Banque Postale consacre le n°5 de sa lettre "Accès Territoires" à une étude sur les Ehpad publics autonomes, "acteurs majeurs de la prise en charge des personnes âgées". En rappelant au passage qu'en tant que prêteuse des collectivités et des hôpitaux, elle "finance les travaux de construction ou de réhabilitation des Ehpad portés par ces structures ou des associations".
Les Ehpad publics autonomes représentent 41% des Ehpad publics
L'étude précise que les Ehpad publics représentent 44% du total des établissements, contre 31% pour les Ehpad privés sans but lucratif et 25% pour les privés à but lucratif. Les Ehpad publics offrent la plus grande capacité d'accueil par établissement (avec une moyenne de 84 résidents) et représentent ainsi 56% de la capacité totale. Cette part varie toutefois fortement selon les départements.
Les 44% d'Ehpad publics se répartissent entre 18% d'Ehpad publics autonomes - objets de l'étude -, 16% rattachés à un établissement public de santé et 10% d'Ehpad territoriaux (rattachés généralement à un CCAS).
Après avoir exposé les différentes ressources et les financeurs des Ehpad (tarifs hébergement, dépendance et soins), l'étude met en évidence les écarts dans les tarifs d'hébergement selon leur nature juridique (1.632 euros par mois en Ehpad public, 1.797 euros dans les privés associatifs et 2.460 euros dans les privés à but lucratif) et selon leur localisation (prix médian de 1.616 euros par mois dans la Meuse et de 3.154 euros à Paris).
Un budget total de 5,4 milliards d'euros
L'étude s'attarde aussi sur la régulation du secteur, confronté à une profonde transformation de l'offre depuis le début des années 2000. Malgré la succession de plans de création de places, les Ehpad affichent un taux d'occupation élevé et en progression. Il est ainsi passé de 96,7% en 2011 à 97,5% en 2015 dans l'ensemble des Ehpad et de 97,6% à 98,2% dans les Ehpad publics.
Les Ehpad représentent un coût public important, avec en particulier 11 milliards d'euros pour financer la prise en charge de la dépendance en établissement (sur un coût total de la dépendance estimé à 24 milliards).
Dans cet ensemble, les 1.154 Ehpad publics autonomes représentent un budget total de 5,4 milliards d'euros : 4,5 milliards pour le fonctionnement et 904 millions d'euros pour l'investissement. Leurs dépenses de fonctionnement se répartissent en trois groupes d'inégale importance. Celles du groupe 1 correspondent aux dépenses d'exploitation courante (alimentation, transports, charges à caractère médical...) et représentent 616 millions d'euros (15%). Celles du groupe 2 recouvrent les dépenses de personnel et représentent de très loin le premier poste des charges (77% et 3,2 milliards d'euros, en progression de 4,3% en 2015). Enfin, les dépenses du groupe 3 correspondent à celles afférentes à la structure (services extérieurs, dotations aux amortissements et aux provisions, frais financiers...). Elles atteignent 692 millions d'euros et 15% des charges.
Côté produits d'exploitation, 95% des recettes proviennent des trois sections tarifaires (hébergement, dépendance et soins) et progressent de 3,5% en 2015.
Une situation de trésorerie florissante
Enfin, en matière d'investissements, les emplois couvrent notamment la production ou l'acquisition de biens mobiliers et immobiliers (591 millions d'euros), ainsi que les remboursements des emprunts (195 millions d'euros). Les ressources regroupent les provisions et réserves, les dons et legs en capital, les subventions d'équipement versées notamment par l'ARS et le département, les emprunts contractés au cours de l'exercice (349 millions d'euros), les amortissements et l'excédent d'exploitation affecté à l'investissement.
Au final, l'analyse de La Banque Postale conclut que les Ehpad publics autonomes "présentent globalement de bons équilibres financiers", avec un fonds de roulement positif, ainsi qu'une trésorerie de niveau élevé (1,3 milliard d'euros à la fin de 2015, correspondant à 107 jours d'exploitation). Enfin, l'encours de dette des Ehpad publics autonomes s'élève à 3,1 milliards d'euros à la fin de 2015, tandis que la charge de remboursement correspond à neuf années de capacité d'autofinancement.