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Une directive dresse les priorités nationales pour l'éducation, la jeunesse et les sports

Une directive conjointe du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse et du ministère des Sports revient sur tous les grands dispositifs nationaux déployés durant l'année 2022/2023. Cette vaste revue permet de balayer les priorités de l'État en matière d'animation périscolaire, d'équipements sportifs, de service civique ou encore de dialogue avec la jeunesse.

Vous vous perdez dans les politiques nationales en matière d'éducation, de jeunesse et de sports ? Une directive nationale d'orientation datée du 19 octobre et signée Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de la vie associative, et Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du service national universel, vient opportunément faire le point sur les dispositifs actuellement en place et surtout sur les priorités de l'État pour l'année scolaire à venir.

En matière d'éducation, l'accent devra être mis sur le développement d'"une offre éducative périscolaire et extrascolaire de qualité dans un cadre sécurisé en articulation avec les temps scolaires et familiaux". Ici, l'ambition est large puisque cette offre "de qualité" doit se faire selon deux axes. Un premier axe, que l'on peut qualifier de collaboratif, englobe le dialogue entre les acteurs éducatifs formalisé par une alliance éducative et un projet éducatif territorial (PEDT), un cadre qualitatif garanti par un label et des aides de l'État et de la CAF (plan Mercredi et Colos apprenantes), le plan de renouveau du secteur de l'animation, lancé à la suite des assises de l'animation de février dernier (lire notre article du 22 février), et l'inclusion des jeunes en situation de handicap (lire notre article du  30 août). Un second axe plus "régalien" consistera à mettre en œuvre l'inspection, le contrôle et l'évaluation des accueils collectifs de mineurs (ACM), avec une attention particulière portée à la prévention et à la gestion des événements graves.

Résultats chiffrés

À mi-chemin entre sport et éducation, la directive rappelle l'existence de deux dispositifs récents. D'une part, le programme 30 minutes d'activité physique quotidienne dans le premier degré (lire notre article du 5 septembre), pour lequel il est précisé que peuvent être proposées des actions de formation conjointes avec les services départementaux à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (SDJES), et qu'un référent départemental assure l'interface avec les services concernés et partage les propositions de formation. D'autre part, l'expérimentation du programme "Deux heures de sport en plus pour les collégiens", pour lequel on apprend que 147 établissements sont d'ores et déjà volontaires et invités à préciser, entre autres, les associations partenaires, les installations sportives mobilisables et les activités proposées. Cette expérimentation sera soutenue au niveau local par le groupe d'appui départemental (GAD) réunissant l'ensemble des parties prenantes sous la présidence du recteur. Une instruction viendra en préciser les modalités de mise en œuvre : transports, contenu, modèle de financement, etc.

Toujours dans un esprit interministériel, on remarque la volonté de développer des offres de formation "de qualité" aux métiers de l'animation et du sport. D'abord en renouvelant l'attractivité du brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (Bafa) avec à la clé la volonté d'obtenir "des résultats chiffrés en matière de nombre de formations". Ensuite en assurant la qualité de la formation, de la certification et de la délivrance des diplômes du champ de l'animation et du sport. Dans cette optique, les recteurs de région académique contribueront notamment à l'observation des emplois et des métiers et à l'analyse des besoins régionaux en personnels qualifiés. De même, une "meilleure lisibilité" des diplômes du sport – vieux serpent de mer du secteur – sera recherchée. En outre, l'apprentissage dans les métiers de l'animation et du sport sera encouragé. Côté associations, l'ambition est de "contribuer au renforcement et à la structuration du tissu associatif" et d'"appuyer l'action des bénévoles et des professionnels associatifs par des financements adaptés", qu'ils proviennent de l'Agence nationale du sport ou du Fonjep (fonds de coopération de jeunesse et d'éducation populaire).

Dialoguer autour des rassemblements festifs

Le sport proprement dit est visé par deux priorités. Dans un premier temps, l'État cherche à "conforter la dimension sociétale et inclusive du sport", une action qui passe par l'élargissement du Pass'sport aux étudiants (lire notre article du 12 septembre), par la poursuite du déploiement des maisons du sport-santé, dont l'objectif initial de 500 créations sera finalement réalisé courant novembre (lire notre article du 18 octobre), par le déploiement du programme de formation de 3.000 clubs accueillant des sportifs handicapés, et enfin par l'ajustement du plan 5.000 équipements sportifs de proximité en 2023 afin d'en "garantir les résultats" (lire notre article du 17 octobre). Dans un second temps, il s'agit de sécuriser les pratiques par plus de contrôle, de prévention des dérives et de traitement des signalements de violences notamment sexuelles. Un objectif qui s'inscrit dans une recrudescence d'affaires touchant notamment de grandes fédérations sportives.

En matière d'autonomie et d'égalité des chances chez les jeunes, on peut citer parmi les priorités : la modernisation du réseau Information jeunesse, l'accélération du déploiement à l'échelle régionale de la Boussole des jeunes (lire notre article du 21 mars), dispositif porté par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) dans le cadre du programme d'investissements d'avenir (PIA2) a minima jusqu'à juin 2023, ou encore le mentorat, à travers le plan "1 jeune 1 mentor" pour lequel l'État souhaite atteindre 200.000 jeunes accompagnés d'ici à fin 2022. Deux autres objectifs sont encore à citer : encourager la participation des jeunes au processus de concertation pour permettre "l'élaboration de propositions d'action publique territoriale ambitieuses", et accompagner le dialogue entre les services de l'État et les différents acteurs locaux impliqués dans l'organisation des rassemblements festifs organisés par les jeunes.

Des services déconcentrés bien unifiés

L'engagement de la jeunesse est encore présent à travers les directives concernent le SNU (service national universel) dont "la montée en charge […] pour 2023 entre en résonance avec les enjeux environnementaux et sociétaux actuels", et le service civique qui "a connu une augmentation importante" et dont "il convient de poursuivre […] le développement d'une offre de missions plus nombreuses et adaptées aux attentes de jeunes".

Enfin, par sa forme, cette directive confirme l'organisation unifiée des services déconcentrés des deux principaux ministères concernés. Parmi les nombreux destinataires du texte figurent en effet les délégués régionaux académiques à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (Drajes), qui regroupent sous l'autorité du recteur d'académie les services déconcentrés des ministères de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Instaurés au 1er janvier 2021, quelques mois après la mise sous tutelle des Sports par l'Éducation nationale, on pouvait s'interroger sur leur devenir à la suite de la reconnaissance aux Sports d'un ministère de plein exercice dans l'actuel gouvernement. On sait désormais avec certitude que ces administrations resteront unies.