Alzheimer - Une convention pour former 4.000 aidants familiaux
Les aidants familiaux - ou naturels - jouent un rôle essentiel dans le maintien à domicile des personnes âgées, notamment pour celles atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés. On estime ainsi que l'entourage assure plus de 70% des tâches d'accompagnement de la personne dépendante, ce qui en fait "la première entreprise de santé de France". Dans le cas de la maladie d'Alzheimer, ils sont conduits à assumer une charge particulièrement lourde sur le plan physique comme psychologique. Aussi les trois premières mesures du plan Alzheimer (sur 44) leur sont-elles consacrées.
Le 24 novembre, Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée des aînés, Laurent Vachey, directeur de la CNSA, et Arlette Meyrieux, présidente de l'association France Alzheimer, ont ainsi signé une convention de partenariat relative à la formation des aidants familiaux. Il s'agit en l'occurrence d'une étape importante dans la mise en oeuvre de la mesure numéro deux du plan "Consolidation des droits et de la formation des aidants". Déjà, l'article 124 de la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST) avait ajouté la formation des aidants familiaux parmi la liste des actions innovantes financées par la CNSA (voir notre article ci-contre du 13 mars 2009). La convention signée le 24 novembre prévoit la mise en place d'actions de formation au bénéfice des aidants familiaux. L'objectif est, selon le texte de la convention, de permettre "à l'aidant de construire un projet de vie, tout en se préservant". Chaque action de formation sera assurée par un binôme composé d'un professionnel psychologue et d'un "bénévole ressource aidant familial", tous deux formés par le service formation de l'Union France-Alzheimer. L'objectif est de former 100 formateurs en 2009 et 240 en 2010. Chaque département disposera ainsi d'au moins un binôme de formateurs. Chacun d'eux assurera, au profit des aidants familiaux volontaires, des actions de formation d'une durée de 14 heures, réparties en cinq modules "afin de tenir compte des contraintes de disponibilité des aidants". Le stage sera totalement gratuit pour les aidants. L'objectif fixé par la convention est d'assurer 24 actions de formation au bénéfice de 240 aidants dès 2009 et 400 actions pour 4.000 aidants en 2010. France Alzheimer réalisera également l'ensemble des supports et outils pédagogiques nécessaires à la mise en oeuvre de la formation. Cette mesure bénéficiera, sur la période 2009-2010, d'un financement de 814.960 euros : 80% apportés par une subvention de la CNSA et 20% autofinancés par l'association France-Alzheimer. La convention est conclue pour une durée de 15 mois. A l'issue de cette période, les actions mises en oeuvre feront l'objet d'une évaluation quantitative et qualitative, qui devrait préluder à leur renouvellement.
Jean-Noël Escudié / PCA
Soutien familial : des besoins et des freins
Le Grath (Groupe de réflexion et réseau pour l'accueil temporaire des personnes en situation de handicap) publie les résultats d'une enquête nationale réalisée par l'Institut LH2 sur les besoins et les attentes des personnes âgées en perte d'autonomie et de leurs proches aidants. Réalisée grâce à un financement de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et du réseau Agirc-Arrco, l'étude confirme l'importance de l'entourage dans le maintien à domicile. Mais les résultats montrent aussi les freins à l'utilisation des services qui peuvent faciliter ce dernier. Ces freins sont au nombre de quatre. Le premier résulte du manque d'information sur les services et les prestations, y compris sur des prestations pourtant très médiatisées comme l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). Le second concerne la dimension psychologique : culpabilité des aidants familiaux, manque de confiance dans les personnes des services spécialisés... Il existe également des freins plus matériels, qui tiennent notamment au coût, réel ou supposé, des prestations. Enfin, le quatrième frein tient au décalage entre les attentes et l'offre proposée. Ceci vise notamment le manque de souplesse des services proposés, la lourdeur de l'organisation collective, l'inadaptation des horaires, l'absence d'offre durant le week-end... Ces différents constats conduisent le Grath à formuler plusieurs propositions, dont l'extension des plateformes de répit au-delà du seul cas de la maladie d'Alzheimer, le développement des aides aux transports et la mise en place de services itinérants, la révision de la participation des usagers ou encore le lancement de campagnes nationales d'information et l'octroi du label de grande cause nationale aux aidants familiaux.