Refondation de l'école - Une circulaire invite les parents à entrer dans l'école
Cinq ministres, Vincent Peillon, Marisol Touraine, George Pau-Langevin, Dominique Bertinotti et François Lamy, ont adressé le 15 octobre aux préfets, recteurs, Dasen (directeurs académiques des services de l'Education nationale), chefs d'établissement, IEN (inspecteurs de l'Education nationale) et aux directeurs d'école, une circulaire visant à "renforcer la coopération entre les parents et l'école dans les territoires" à travers trois leviers : le droit à l'information et à l'expression des parents ; la perspective de coéducation ; l'accompagnement à la parentalité.
Informer, dialoguer, coéduquer
Pour ce qui concerne les collectivités, le premier levier rappelle que la loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l'école prévoit un espace à l'usage des parents et de leurs délégués dans tous les établissements d'enseignement (article 65). "En cas de difficulté, le chef d'établissement ou le directeur d'école engage avec les collectivités territoriales compétentes une concertation en associant les représentants des parents d'élèves", est-il aujourd'hui demandé dans la circulaire.
A la rubrique "informer, dialoguer", la circulaire rappelle incidemment qu'il est prévu "la généralisation progressive des environnements numériques de travail, en respectant les normes d'accessibilité pour les personnes en situation de handicap ".
Et pour encourager la participation des parents, il est suggéré aux projets d'école et d'établissement de "prendre appui sur les dispositifs partenariaux de soutien à la parentalité" en citant : les actions éducatives familiales pour lutter contre l'illettrisme, l'opération "ouvrir l'école aux parents pour réussir l'intégration", les réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents, les programmes de réussite éducative, etc."
Il est également suggéré de "mettre à profit les manifestations sociales, culturelles et sportives organisées sur le territoire pour aller à la rencontre des parents qui n'osent pas franchir le seuil de l'école".
Sur le volet de la coéducation, les collectivités retiendront l'injonction faite aux destinataires de la circulaire d'organiser "régulièrement" des activités concernant la parentalité, lesquelles "sont facilitées par l'existence d'espaces parents et prennent appui sur l'ensemble des acteurs et partenaires territoriaux du système éducatif".
Mettre un pilote dans l'avion
Reconnaissant la "pluralité de partenaires (qui) intervient dans les dispositifs sur des territoires de périmètres variables", la circulaire assure que "leur coordination sera renforcée".
Deux pistes d'amélioration du pilotage sont envisagées : l'une venant de la politique familiale, l'autre de l'Education nationale.
La première s'appuierait sur l'élaboration des schémas territoriaux des services aux familles prévus dans le cadre de la réforme de la gouvernance de la politique de la petite enfance et de soutien à la parentalité décidée par le comité interministériel pour la modernisation de l'action publique (Cimap) du 17 juillet 2013. La circulaire rappelle que ces schémas " permettront prochainement de mettre en cohérence, à l'échelle départementale, l'ensemble des actions de soutien à la parentalité", précisant que le Dasen "participe à cette coordination avec l'ensemble des partenaires : services de l'Etat, caisses d'allocations familiales, conseils généraux, acteurs institutionnels et associatifs concernés, ainsi que les parents eux-mêmes".
La seconde amélioration viendrait du projet académique qui devra comporter un volet relatif aux relations entre l'école et les parents. En outre, "en cohérence avec la démarche des schémas territoriaux, les Dasen s'attacheront à promouvoir un diagnostic partagé des besoins et des ressources locales, à fédérer et faire connaître les initiatives sur un territoire, à développer des dispositifs innovants et adaptés en direction des parents les plus éloignés de l'institution scolaire et à renforcer les liens avec tous les acteurs du territoire". Par "tous les acteurs du territoire, la circulaire entend "collectivités territoriales, caisses d'allocations familiales, associations, acteurs de la politique de la Ville, représentants institutionnels".
En annexe, le texte souligne que lorsque le projet éducatif territorial (PEDT), qui "est le cadre pertinent de collaboration locale pour développer des actions éducatives", s'appuie sur un Clas (contrat local d'accompagnement scolaire), il propose des actions de soutien à la parentalité.