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Santé - Un tiers du territoire francilien sera bientôt classé en "zone fragile" pour l'accès aux soins

Présentant ses voeux aux acteurs du monde sanitaire et médicosocial, Claude Evin, le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, a pointé du doigt le fait que la région capitale n'est plus épargnée par les problèmes d'accès aux soins. Cela va se traduire très concrètement dans le schéma régional d'organisation des soins, qui délimite les zones dites "déficitaires et fragiles". Ces zones fragiles vont en effet passer de 13% du territoire francilien aujourd'hui à 30% en 2017. Selon Claude Evin, cela permettra "de consolider la présence de médecins généralistes sur tout notre territoire régional".

Tous les types de territoires sont touchés

Si les difficultés d'accès aux soins dans certains territoires d'Ile-de-France sont déjà connues de longue date, le passage de près d'un tiers du territoire en zone fragile n'en constitue pas moins une brutale prise de conscience de la situation démographique médicale. Aucun département n'est véritablement épargné. Il est ainsi admis depuis longtemps que la Seine-et-Marne souffre d'un déficit chronique en matière d'offre de soins. Mais Claude Evin a aussi rappelé qu'il faudra trouver, dans les cinq prochaines années, plus de 800 médecins pour compenser le départ à la retraite des praticiens parisiens.
Dans une pique à peine voilée contre la ministre des Affaires sociales et de la Santé, le directeur général de l'ARS a également rappelé que "les difficultés d'accès aux soins pour nombre de nos concitoyens ne sont pas seulement financières. Il ne suffira donc pas d'avoir un tiers payant généralisé pour tout régler". Pour Claude Evin, les difficultés d'accès aux soins en Ile-de-France tiennent principalement à des "dysfonctionnements organisationnels".

60 contrats locaux de santé déjà signés

Le directeur général de l'ARS s'est néanmoins félicité d'autres mesures prises par le gouvernement, comme le financement de postes d'assistants dans des disciplines en pénurie, les contrats de praticiens territoriaux ou encore l'expérimentation de nouveaux modes de rémunération basés sur le travail en équipe. Il a également rappelé que l'ARS a déjà signé 60 contrats locaux de santé (CLS) avec des collectivités territoriales franciliennes dont l'indice de développement humain (IDH) se situe sous la moyenne régionale.
S'inscrivant dans le prolongement du récent rapport de la Cour des Comptes sur les maternités (voir notre article ci-contre du 26 janvier 2015), Claude Evin a également rappelé la fragilité de certaines structures "du fait d'un manque de professionnels, de leur petite taille ou de leur trop faible activité". Il a indiqué pousser à des regroupements de structures ou d'activités. Enfin, le directeur général de l'ARS a fixé à 2015 - et non pas à 2016 comme le prévoit le gouvernement - le passage à plus de la moitié des actes chirurgicaux réalisés en ambulatoire.