Personnes âgées - Les emplois liés à la dépendance devraient progresser d'un tiers en dix ans en Ile-de-France
La délégation Ile-de-France de l'Insee publie une étude intéressante sur l'impact de la montée en charge de la dépendance sur la création d'emplois. L'étude s'appuie sur une hypothèse réaliste : "Entre 2008 et 2020, 44.100 Franciliens supplémentaires de 60 ans ou plus pourraient être confrontés à une perte d’autonomie, dont 37.500 vivraient à domicile et 6.600 en institution." L'Insee estime que cette progression du nombre de personnes dépendantes devrait se traduire par la création, toujours sur la période 2008-2020, de 23.100 emplois équivalents temps plein (toutes choses égales par ailleurs, autrement dit dans l'hypothèse où le taux de recours aux aidants professionnels resterait stable dans le temps). Ces créations correspondent à une progression de 31% de l'emploi salarié lié à la prise en charge de la dépendance. Ce secteur deviendrait ainsi l'un des principaux pourvoyeurs d'emplois.
En termes sectoriels, ces nouveaux emplois se répartiraient entre trois grandes catégories. Les personnels d'aide à la vie quotidienne (aides ménagères, aides à domicile, auxiliaires de vie...) bénéficieraient ainsi de 13.200 créations d'emplois soit 57,1% des emplois créés et une hausse des effectifs de 36,6%. Les personnels soignants (infirmières, autres personnels paramédicaux, aides-soignants...) verraient leurs effectifs augmenter de 8.000 unités, soit 34,6% des emplois créés et une progression 2008-2020 de 28,3%. Enfin, les personnels "autres" (assistantes sociales, psychologues, psychomotriciens...) verraient le nombre de leurs emplois progresser de 1.100 unités (4,8% des créations d'emplois et une progression sur la période de 43,9%). Pour être complet, il faut ajouter 500 créations d'emplois dans les personnels des services généraux et 300 créations d'emplois administratifs.
Sur un plan géographique, 54,1% des emplois de prise en charge de la dépendance créés entre 2008 et 2020 le seraient en grande couronne, contre 37,2% en petite couronne et seulement 8,7% à Paris. Ceci contribuerait à un rééquilibrage des emplois entre Paris (qui passerait de 19,8% à 17,2% des emplois correspondants de la région) et la grande couronne (qui passerait de 43,3% à 45,8% des emplois), la part de la petite couronne restant quasi stable (de 36,9% à 37% du total). Par ailleurs, les emplois à domicile devraient progresser de 50% sur la période, contre seulement 10% pour les emplois en établissements.
Cette étude sur l'Ile-de-France confirme, dans ses grandes lignes, les prévisions réalisées au niveau national. Dans une étude publiée récemment (voir notre article ci-contre du 19 mars 2012), le Centre d'analyse stratégique (CAS) et la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) des ministères sociaux s'étaient en effet penchés sur la "Progression et féminisation des emplois les plus qualifiés - dynamisme des métiers d'aide et de soins aux personnes". Ce document prévoit que les professions d'aide et de soins aux personnes fragiles (ce qui inclut également la prise en charge des personnes handicapées et les assistantes maternelles) sont celles qui gagneraient le plus d'emplois à l'horizon 2020, avec près de 350.000 créations nettes en dix ans.