Elections - Un sénateur veut interdire les machines à voter
Après la polémique déclenchée à l'occasion de l'élection présidentielle autour de la fiabilité des machines à voter, le sénateur Philippe Dallier propose tout simplement d'interdire ce procédé pour tous les scrutins électoraux. "Ni les pannes inhérentes à tout système informatique, ni le risque de malversation ne pourront jamais être ramenés à zéro", estime le sénateur, qui, au début de sa carrière, a été chef de projet informatique. Ce dernier concède cependant qu'"aucune fraude" n'a jamais été avérée en France. Outre leurs défauts de sécurité, les machines à voter présenteraient un intérêt minime : celui de "permettre l'obtention des résultats d'une élection une ou deux heures plus tôt qu'avec l'utilisation d'urnes transparentes et de bulletins papier" résume le maire des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui ne parle ni d'économies de papier ni de facilité d'utilisation. Des arguments qu'avancent au contraire les partisans du vote électronique. La proposition de loi vise à faire disparaître du Code électoral toutes les références relatives aux machines à voter, ce qui revient à les interdire.
Une autre proposition de loi, également d'origine sénatoriale, critique le vote électronique. Son auteur, Joëlle Garriaud-Maylam (Français de l'étranger) dresse un bilan très négatif des deux expériences ayant permis en mai 2003 et juin 2006 à des Français installés à l'étranger de voter par internet pour élire leurs représentants à l'Assemblée des Français de l'étranger. En 2006, seulement 15% des électeurs concernés ont utilisé le vote électronique, rappelle la sénatrice qui, parmi les difficultés, pointe "la méfiance envers un système perçu comme n'étant pas encore totalement fiable et pouvant permettre des fraudes à grande échelle". Pour inciter les Français de l'étranger à voter, la sénatrice propose de rétablir le vote par correspondance pour l'élection du président de la République et les référendums.
T.B. / Projets publics