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Environnement - Un rapport préconise d'instaurer une "zone de prudence" autour des lignes à très haute tension

Faisant suite à un avis de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) qui recommandait notamment de ne plus installer d'établissements accueillant des personnes sensibles à moins de 100 mètres de lignes à très haute tension (THT), l'ancien ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, avait commandé en mai dernier un rapport au Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) et au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD). Ce rapport réalisé par deux ingénieurs des mines, Philippe Follenfant (CGEDD) et Jean-Pierre Leteurtrois (CGIET), a été rendu public en décembre dernier et mis en ligne sur le site du CGEDD.  Il propose, entre autres, l'instauration d'une "zone de prudence" pour la construction autour des lignes très haute tension (THT), solution jugée "la moins contraignante" juridiquement. Pour des "motifs techniques", les auteurs du rapport suggèrent de définir cette "zone de prudence" par référence à une valeur limite d'émission des lignes THT et non par une distance applicable à toutes les lignes "quelle que soit l'intensité du champ magnétique créé". Ils proposent aussi de retenir comme valeur limite de la zone d'inconstructibilité ou de prudence la valeur de 1μT, "à l'exemple de la Suisse". "Cette valeur, qui s'appliquerait en bordure de la zone, apparaît globalement compatible avec la valeur d'exposition permanente des occupants des bâtiments sensibles de 0,4 μT proposée par l'avis de l'Afsset", soulignent les auteurs du rapport. Naturellement, de telles dispositions auraient un coût important. "La France disposant de plus de 86.000 kilomètres de lignes aériennes THT et HT, les zones d'exclusions pourraient concerner 12.000 km2 soit plus de 2% du territoire, rappelle le rapport.  Le coût d'une mesure d'exclusion par perte de valeur des terrains constructibles et des bâtiments construits dans la zone concernée pourrait dépasser les dix milliards d'euros."