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Santé et environnement - L'Afsset déconseille la construction d'écoles et de crèches près des lignes à très haute tension

Dans un avis sur les effets sanitaires des "champs électromagnétiques extrêmement basses fréquences" rendu public le 6 avril, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) estime "justifié, par précaution, de ne plus augmenter le nombre de personnes sensibles exposées autour des lignes de transport d'électricité à très hautes tensions et de limiter les expositions". 350.000 personnes seraient aujourd'hui exposées à des valeurs de champ magnétique supérieures à 0,4 microTesla (µT) émis par des lignes de transport d'électricité. L'agence recommande donc "la création d'une zone d'exclusion de nouvelles constructions d'établissements recevant du public (hôpitaux, écoles, crèches, etc.) qui accueillent des personnes sensibles (femmes enceintes et enfants) d'au minimum 100 m de part et d'autre des lignes de transport d'électricité à très hautes tensions". "Corrélativement, souligne l'Afsset, les futures implantations de lignes de transport d'électricité à très hautes tensions devront être écartées de la même distance des mêmes établissements", cette zone d'exclusion pouvant être réduite en cas d'enfouissement de la ligne.

L'Afsset, qui avait été saisie le 25 juin 2008 par les ministères en charge de la Santé, de l'Environnement et du Travail, s'est appuyée sur des travaux menés depuis 2004. Elle fonde sa recommandation sur le fait que "des associations statistiques ont été trouvées entre l'exposition aux champs extrêmement basses fréquences et les leucémies de l'enfant". D'autre part, "les mécanismes d'action de ces effets n'ont pas été identifiés" et "les valeurs limites d'exposition ne peuvent être aujourd'hui recalculées pour prendre en compte des hypothèses d'effets à long terme".

Outre les dispositions en matière d'urbanisme, l'agence demande aussi la reprise ou la poursuite des études épidémiologiques concernant l'exposition aux champs électromagnétiques d'extrêmement basses fréquences, en recourant notamment aux nouvelles techniques de mesure des expositions individuelles. Elle recommande de renforcer également la recherche sur les causes possibles des leucémies infantiles et de mener des études ciblées sur les travailleurs exposés à de plus forts niveaux. Elle conseille aussi d'associer les populations locales aux études de caractérisation de l'exposition, en les impliquant dans la définition des objectifs et en les informant des résultats. Enfin, elle réclame aussi la transposition en droit français de la recommandation européenne de 1999 concernant la limitation de l'exposition des personnes aux champs électromagnétiques et son harmonisation avec les réglementations déjà existantes dans toute la gamme de fréquences de 0 à 300 GHz.

Anne Lenormand

 

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