Transports - Un rapport explore les voies d'optimisation des infrastructures routières
Dans un rapport conjoint, mis en ligne le 12 décembre, l'Inspection générale de l'administration (IGA) et le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) s'intéressent aux nouveaux usages de la route, en particulier l’ouverture de voies réservées ou de la bande d’arrêt d’urgence aux véhicules de transport collectif dans les agglomérations. Pour parer à la congestion croissante des réseaux existants, des initiatives se sont développées, sous l'impulsion des collectivités territoriales et des professionnels du transport public de voyageurs, pour déployer ces nouveaux usages de l’espace routier et autoroutier, y compris celui de la bande d’arrêt d’urgence, en milieu aggloméré. Le rapport dresse tout d'abord un bilan satisfaisant des expériences de circulation des bus sur la bande d’arrêt d’urgence qui ont été tentées sur des sections limitées des autoroutes, en particulier sur trois sites : l’A48 à Grenoble, l’A10 dans l'Essonne et sur voie réservée dans celui de l’A7 à l'entrée de Marseille. Sur la base de ces expériences et des projets en cours dans les agglomérations de Bordeaux, Lille, Montpellier, Nantes, Rennes, et en Ile-de-France, la mission estime "urgent de sortir de la phase de test", pour aboutir "dans des délais raisonnables" à la définition d’un cadre réglementaire et technique adapté à un usage étendu. Il s'agit en effet de veiller au respect des règles de sécurité, à la maîtrise des coûts, mais également à l’acceptation des nouveaux aménagements par l'opinion.
Catégorie de bénéficiaires
Selon le rapport, priorité doit être donnée à la décongestion des transports en commun. Les autres utilisateurs possibles (taxis, covoiturage) ne seraient admis à bénéficier des aménagements effectués "que de manière très encadrée, si les circonstances le permettent". Au sein des transports collectifs, "seules les lignes régulières de voyageurs" devraient bénéficier de l'ouverture des bandes d’arrêt d’urgence, en prévoyant la formation des chauffeurs et un contrôle strict. Les taxis pourraient être admis sur les voies réservées proprement dites, en fonction de circonstances locales (desserte aéroportuaire notamment), si les conditions le permettent. Le covoiturage n’y serait autorisé, le cas échéant, "qu’après une étude spécifique démontrant que les circonstances le permettent" (intensité du trafic, distance totale de l’installation, maîtrise de la sécurité). Le rapport exclut en revanche d'ouvrir ces voies à l'autopartage. Il insiste par ailleurs sur "la cohérence des projets de voies dédiées et des choix d’aménagement et d’urbanisme à l’échelle des agglomérations, dans le cadre de l’étude multimodale d’agglomération". Enfin, les procédures devront être "allégées et optimisées", pour raccourcir le délai d'instruction et d'approbation des projets.